Originaire du
Texas et formé en 2004,
Insect Warfare bâtit sa réputation à coups de EP’s tels
At War with Grindcore et
Endless Execution Thru Violent Restitution (2005, 2006) aux propos revendicateurs, bombardant sur une musique grindcore avec un plaisir manifeste. Inutile de rechercher en vain des plans deathmetal ou crustcore, le trio envoyant des déflagrations grind dans leur pleine et entière définition, suivant la tradition des formations des années 80/90’s. En 2007, le groupe lâche ainsi son premier LP
World Extermination sur la petite structure 625 Thrash... Une vraie bombe à retardement.
World Extermination est articulé autour de titres particulièrement compacts tournant autour d'une minute, et moleste ainsi à coups de guitares au son écrasant, sur une caisse claire creuse typiquement hardcore et un riffing d’une violence sans grand équivalent. Si les titres restent toutefois relativement interchangeables, dus à leur phrasé musical souvent proche, ils n’en restent pas moins d’une efficacité redoutable, secouant l'auditeur grâce à un tremblement instrumental de tout instant et une alternance de growls judicieuse, partage entre guttural profond et éraillements aiguës, ces fameuses interventions du dieu Mick Harris (
Napalm Death) qu'il dénommait les "Gaïa Vocals".
Il ne suffit ainsi que des premiers titres tels Oxygen Corrosion et Self Termination pour qu’
Insect Warfare renverse ainsi le décor, dévastant tout sur son passage à coups de blast-beats majoritaires et démentiels, régulièrement contrés par des breaks & accélérations fracassants au moment où le grinder s’y attend le moins, jusqu’à éclatement de ses neurones, notamment lors du furieux Paranoia, de Protection
Maze et son final aplatant, ou encore du dernier Evolved to
Obliteration sans pitié. Cette déferlante de 20 titres pour 22 minutes défile ainsi très vite, laissant derrière elle le souvenir d’une puissance de feu phénoménale, proche du niveau de densité des dernières oeuvres de
Nasum.
Leçon d’efficacité, d’une précision et d’une maîtrise remarquables malgré son extrême brutalité, l'impitoyable
World Extermination s’impose ainsi parmi les must-have du grindcore de ces dernières années, à la pureté éclatante et à la violence sans relâche, tout en conservant habilement ces relents grindcore des années 80/90’s, initiés par
Napalm Death,
Terrorizer,
SOB,
Defecation ou
Brutal Truth.
Aussitôt remarqué par Shane Embury (
Napalm Death), qui porte alors des tee-shirt d’
Insect Warfare à répétition, le groupe rejoint le mythique team Earache pour une réédition de son cocktail explosif en 2009. Le grinder averti appréciera le clin d’oeil du label en référence à la scène des nineties, avec l'attribution d'un superbe MOSH68CD (un numéro qui n’avait pas été utilisé à l’époque faute à la réédition du 1er album de
Sore Throat qui était tombée à l'eau), s’insérant magistralement entre le
Live Corruption de
Napalm Death et l’
Extreme Conditions de
Brutal Truth. Trop fort !
Fabien.
J'ai également du mal à faire le parallèle avec Nasum et un Shift totalement défrisant (tout en comportant quelques originalités).
Je préfère me pencher sur des trucs comme Mumakil et Kill The Client, dézinguant largement autant et bien plus en phase avec leur temps.
Fabien.
Une tuerie point.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire