"Mon dieu, ils ont bouffé
Isengard!"
En effet, c'est une des réactions possibles à l'écoute de cet album, qualifié de tel bien qu'il ne dure que dix minutes, comme les autres opus du one-man-band déjanté.
They Ate Isengard, tout un art de vivre, ou : "comment faire entrer un orchestre de gobelins, un chanteur écorché, des claviers psychotiquédéliques et un chat en train de faire imploser une supernova dans des morceaux ne dépassant pas 2:45". C'est beau, comme concept.
Et vous ne savez pas le meilleur? C'est qu'en plus d'être beau, c'est bon. On n'y comprend rien, on sort de cet "album" de 9:13 la tête dans le cul et le cul dans les marais dorés du pays des merveilles, avec les oreilles qui fument et un grand sourire assaisonné aux champignons d'Alice.
Mais avant d'en sortir il faut y entrer : l'écoute commence avec "Harvey Parker's Gospel" sur les cris (ô combien évocateurs et exagérés) d'une représentante du beau sexe qu'on imagine en plein divertissement constructif... Cependant, très vite, on laisse la donzelle pour voir arriver une ligne de basse suivie de mélodies au synthé dignes des "Aristochats", et enfin le chant se pointe, bien écorché et en total désaccord avec tout le reste. D'ailleurs, tout est en total désaccord avec tout le reste. Malheureusement on a pas le temps d'en profiter que c'est déjà la fin de la chanson, et qu'on embraye sur de nouvelles mélodies planantes assaisonnées aux hurlements avec "Ich Bin Ein Ritter". "Necksnapper
And His Brother Paul" débute lui sur des invocations type moine tibétain, suivies d'un peu de distorsion, d'une nana qui cause, encore un peu de distorsion, point. Mhhh. La suite? Le morceau le plus long de l'album, éponyme, tout ce que vous voulez, d'ailleurs on se croirait presque dans le Seigneur des Anneaux au début, avec la petite flûte aux accents épiques forestiers. "Without a Sound" se tient, ça saute, ça flûtiotte, ça grésille, et hop un peu de piano pour finir. Cinquième morceau déjà : "I'd
Nuke All Of You", roulement de tambour... effectivement, roulement de tambour. Quelque chose d'électronique, et la voix se fait death en plein milieux du morceau, what the hell? Encore des percus. Number six : "Hey Stefani, I Like Your Tie :)". Vazy, ça c'est du titre de la mort qui tue. Dans celui-là on retrouve plus l'esprit déjanté du premier titre, ça nous manquait presque déjà! On commence à remuer les orteils en rythme et... a pu.
On a (quoi, déjà?!) fini le premier album de "
They Ate Isengard".
C'est le genre de truc qui est comme un tapis roulant à grande vitesse : tu poses à peine un pied là dessus, tu n'as pas le temps de te rendre compte de ce que qu'il t'arrive que tu es déjà de l'autre côté, avec les fesses par terre. C'est du Tex Avery, de la bombe atomique pleine de lutins psychotiques.
Bref. Allez l'écouter : au pire ça ne fait que dix minutes de perdues.
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