Dans la famille «death-ultra-classique-mais-qui-décape», on demande
Requiem. Ne cherchez pas l'innovation ou les prouesses techniques à la
Origin dans la discographie des Suisses, ceux-ci n'auront jamais eu d'autres intentions que de faire mumuse entre copains. Si le groupe connait un sans fautes au niveau des artwork, sa discographie reste néanmoins irrégulière avec des débuts prometteurs qui aboutiront vite à une routine les empêchant d'atteindre quelconque renommée digne de ce nom.
Réduit au format de trio avec l'arrivée d'un nouveau chanteur/bassiste, l'allemand Ralf Winzer,
Requiem franchit un pas dans son univers: le grunt de Winzer n'est pas anodin à cette noirceur prédominante et son jeu de basse apporte le groove qui faisait défaut sur les précédentes galettes. S'éloignant de
Bolt Thrower pour s'approcher de
Morbid Angel,
Requiem diversifie la donne sur
Within Darkened Disorder. Agressif, puissant et réglé au millimètre, ce death vieille école est un vrai régal, car les diverses inspirations que l'on y trouve permettent une écoute fluide et franchement prenante.
Il faut dire que le batteur/marteleur Reto Crola s'en donne à coeur-joie avec ces nombreux changements de rythmes qui font de «Purified
In Flames» ou du titre d'ouverture «I Am
Legion» de futurs classiques du groupe. Les infimes touches mélodiques apportées par Klauser sur «Omnivore» et «Feed the Green» dévoilent l'étendue du savoir-faire de ces lurons dans le domaine. «The Plague Without A Face» fait preuve d'une technicité jamais abordée par les Helvètes jusqu'ici. Winzer aurait-il amené derrière lui une fibre allemande? Sans aller jusque parler de similitudes avec
Necrophagist ou
Obscura, il semble que ce nouvel ingrédient colle parfaitement à l'esprit du nouveau trio.
Loin de révolutionner quoique ce soit comme ont l'habitude de le faire ses compatriotes (à tord ou à raison),
Requiem s'en sort foutrement bien en accouchant de son album le plus intéressant autant pour son aspect brut que pour cette démonstration technique (mais pas trop quand même) de death bien mise en avant par une production méchamment propre.
Within Darkened Disorder n'est pas l'album de la mort de l'année –sauf si l'on considère que Septic
Flesh est un ovni et que le death technique est réservé à une élite en mal de sensations extrêmes- mais se trouve être le meilleur moyen de découvrir ce groupe talentueux.
Un petit pas pour le death, un grand pas pour
Requiem.
SF.
Je ne crois pas que l'acquisition de cet album soit vraiment indispensable en vue des autres sorties death de cet année, mais la césure avec des productions plus modernes reste le vrai point agréable, par nostalgie entre autres.
Le groupe s'est rapproché techniquement de Morbid Angel donc peut-être que les personnes dégoûtées par Illud bidule trouveront un réconfort en Within Darkened Disorder.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire