Formé en 1992 par le chanteur et batteur Tankred Best et le guitariste Florian Schmidt, rejoints par Tony Skudlarek à la basse et Simon Seegel à la guitare rythmique,
Witchburner avait à son actif une première démo, “
Future Tales “ qui, faute à une production mauvaise, n’a pu être correctement distribuée (elle n’était pas bonne à la vente). Après quelques concerts ça et là, le groupe resta inactif un court moment, le temps que Tankred Best aide un autre groupe, “Drunken
Devil”, comme guitariste de fortune. Après la dissolution de “Drunken
Devil”, il revient aux affaires de
Witchburner. Le groupe enregistra alors son premier album, album éponyme, produit à 500 exemplaires, en auto – production.
Dès la première écoute, une chose me frappe particulièrement, et pas dans le bon sens. Le problème de production de leur première démo ressurgit également, en moins important heureusement. Ici, le groupe est pénalisé par son manque d’expérience en studio et ne nous gratifie pas d’un bon son. Enfin disons plutôt qu’il est trop typé black et pas assez thrash. Mauvais point donc d’entrée de jeu pour le jeune groupe. Pourtant, une fois l’intro passée, on se rend bien compte que
Witchburner aime jouer un thrash old school, qui, faute de s’avérer original, a le mérite de rester tout de même très efficace et très plaisant à écouter. D’ailleurs, bon point cette fois, les morceaux ont tous le mérite d’être relativement courts, ce qui évite brillament l’ennui de l’auditeur. A travers les compos, on sent une envie, une sincérité qui rend le groupe attachant, et on a largement envie de lui pardonner ses petites erreurs de jeunesse.
Au niveau des compos en elles mêmes, c’est vraiment pas mauvais. En clair, les chansons sont pour la plupart rapides avec des riffs incisifs, comme sur
Possessed By
Hellfire ou Hydrocianic. Notons aussi la batterie bien précise, martelant nos oreilles juste ce qu’il faut sans en faire de trop. On a donc affaire à du bon thrash. Au risque d’être un peu réducteur, ce disque ressemble sur pas mal de points à No
Life’Til
Leather de qui vous savez. Par contre je voudrais revenir sur un point qui m’a longtemps chiffoné, un point qui pouvait démarquer ce groupe des autres groupes de thrash de l’époque. C’est la voix de Tankred Best qui sonne vraiment death, et qui me fait penser un peu à celle de David Vincent sur
Altars of Madness. Et cela marche terriblement bien, cette voix devenant vite un atout pour pimenter les compos du groupe, ajoutant une atmosphère (même si le mot est grand) relativement glauque et malsaine prenant l’auditeur aux tripes. Par contre les compos ne sont pas vraiment recherchées. Même si cela est normal (ce n’est qu’un premier album), les compos se ressemblent et c’est quand même moyen pour du thrash.
Sans aller jusque dans le transcendant,
Witchburner nous offre ici un album mêlant conviction, sincérité et moyens du bord. De bonnes idées, bien transmises, avec un chant proche du death qui fait merveillle ici. Un album peut être un poil naif, mais pourquoi leur en vouloir. Non, décidément, ce qui fait tâche dans le décor, c’est bien la production bien trop raw pour du thrash. Mais ce groupe laisse finalement quand même une bonne impression, et on peut commencer à réfléchir sur le potentiel de ce groupe.
12/20
Helltrain
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