Wish to Fly Away

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14/20
Nom du groupe Sirenade
Nom de l'album Wish to Fly Away
Type Album
Date de parution Avril 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Fallin´ 05:36
2. Master of Pain 04:48
3. No One Hears You 04:42
4. Sailing on the Waves of Fire 05:01
5. Treasure 04:52
6. Blinded 04:46
7. One on the Other Side 05:55
8. Wish to Fly Away 04:52
9. No One Hears You (Accoustic Version) 04:25
Total playing time 44:57

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Sirenade


Chronique @ ericb4

07 Juin 2015

Un propos sincère et enjoué à défaut d'être immersif et novateur...

Pas si simple de se hisser parmi les pointures reconnues du genre au moment où, précisément, les formations de tous bords affluent, prêtes à inverser la tendance pour faire entendre leurs voix les plus célestes et ouïr leurs gammes les plus fécondes. Tout droit débarqué de Slovaquie, Sirenade n'en est plus à son coup d'essai et compte bien ne pas rester en retrait d'une scène metal symphonique gothique à chant féminin pléthorique, et ce, à l'aune de ce premier album full length. Ainsi, suite à une discrète démo intitulée Falling (2007), nous voici plongés dans les méandres atmosphériques d'une galette de trois quarts d'heure où se succèdent neuf pistes d'égale durée.

Le quintet slovaque nous embarque au sein d'un dense univers musical, arboré de nombreuses variations rythmiques, souvent entraînantes, peuplé de riffs écorchés, de subtiles harmonies et de quelques moments émotionnels et intimistes. Assez souvent, la soprano Simona Janovicova partage le micro avec une voix masculine claire et profonde. Le guitariste Peter Orel et le bassiste Riso Cernansky se sont prêtés à cet exercice. Par ailleurs, les arrangements, finement réalisés, sont du fait du claviériste Roman Hubinsky. Si la production paraît ne pas souffrir de réelles carences, en revanche, les finitions tout comme la qualité du mixage sont encore à affiner sur certaines pistes. La partie graphique s'avère, quant à elle, riche dans ses nuances, haute en couleurs, à l'instar de l'artwork de la pochette.

Lorsqu'il se montre entraînant, le combo remporte le plus souvent la palme. Ce qui s'observe déjà sur l'entame de l'opus, Ainsi, l'invitant « Fallin' », aux insoupçonnées variations de tempo et aux riffs sauvagement infiltrés, nous conduit à des couplets aux tonalités nuancées sur lesquels se distillent des perles de pluie au piano corroborées aux délicates envolées de la jeune déesse, avec de faux airs de Lisa Middelhauve. On reste plus scotché encore par la mélodicité des refrains autant que par un solo de guitare pêchu à souhait, non sans rappeler Xandria, première mouture. Une fin plombante aux arpèges ténébreux d'un piano grincheux vient clore la séance. Saisissant instant. Dans cette veine s'inscrit l'entraînant « Sailing on the Waves of Fire » avec sa rythmique enjouée et ses riffs échevelés. Il nous aspire dans le sillage de refrains lumineux, que se plaît à mettre en relief l'interprète de son filet de voix aérien, pouvant évoquer Voices Of Destiny, première période. On suit aisément le cheminement mélodique imprimé sur cette partition. En outre, un fulminant solo de guitare vient se superposer à cette orchestration des plus inspirées. Un pont instrumental s'installe alors pour mieux laisser repartir le corps vocal sur le refrain. Un titre qui a quasiment l'allure d'un hit, qu'on se plait à se repasser.

La rythmique s'est montrée plus frondeuse encore, mais offrant un visage polymorphe, selon le schéma proposé. Parmi les plus incandescents, se trouve le dynamique « Blinded », éminemment percussif, aux riffs acérés. Il laisse découvrir un frétillant duo mixte, suivant une route mélodique toutefois un peu déconcertante. Un break se fait apercevoir avant une fuligineuse reprise aux synthé, aussitôt étreinte par le corps vocal sur le refrain. Mais, la sauce a bien du mal à prendre, tant le monocorde schéma harmonique se fait répétitif. L'exercice est réitéré par son voisin, le furieux « One on the Other Side », qui assaille par sa véloce rythmique et ses riffs griffus. Le duo nous mène à des refrains assez bien sculptés, contrairement aux couplets, un peu lunaires et manquant d'emphase. Plus encore, l'ensemble apparaît un poil bourbeux dans ses accords. Un solo de guitare salvateur vient à point nommé, suivi d'une bondissante reprise en refrain. Mais, au final, le morceau apparaît carencé en inspiration mélodique, lancinant dans ses gammes et, lui aussi, inutilement répétitif.

A d'autres moments, toujours sur un mode vivifiant, la rythmique s'est accompagnée d'une toile syncopée pour se déployer. Ainsi, « Master of Pain », typiquement metal symphonique, use précisément d'une rythmique énergique et un tantinet syncopée, assistée de riffs acides. Ce titre nous invite à suivre les fines modulations de la belle sur des couplets atmosphériques et des refrains invitants, dans l'esprit d'Autumn. Un mordant solo de guitare illumine alors l'espace sonore de sa présence, avant de se faire relayer par une reprise vocale haut perchée sur ce pénétrant refrain. Dommage que la clôture soit aussi radicale.

Plus pesante, mais selon un cheminement percussif encore mordant, la rythmique nous fait voyager dans d'autres contrées. Ainsi, le plombant « No One Hears You » use de fines et prestes frappes de double caisse pour nous attirer au cœur d'intrigants couplets, servis par une ombrageuse et chevrotante voix masculine, se faisant l'écho des célestes impulsions de la sirène. Sur les refrains, ces empreintes vocales convolent à l'unisson. De leur côté, les riffs corrosifs suivent quelques notes synthétiques à la volée, nous embarquant dans un univers instrumental dense et vivifiant. La fin de piste apparaît néanmoins brutale, mais n'empêchera pas l'infiltration d'heureuses vibes dans nos tympans. Cela dit, le groupe a varié son offre par l'octroi d'une version acoustique live, en guitare/voix, colorant ainsi différemment la composition. Intense moment insufflé tant par la délicatesse du toucher de guitare acoustique que par les séduisants échanges oraux des interprètes, assistés de choeurs chatoyants. Dans cette frémissante ambiance de feu de camp, une saveur délicate sur fond de jolie mélodie, simple et grisante, nous attend. Difficile alors de s'empêcher de remettre en selle le ruban auditif du morceau.

Suivant une cadence plus mesurée et unifiée, le combo nous propose un intrigant message d'inspiration gothique. Ainsi, l'énigmatique « Treasure », en mid tempo et suivant des riffs acerbes, laisse entrevoir une voix de gorge masculine que s'empresse de rejoindre la belle sur les couplets. Un pont au synthé se cale alors, autorisant un bref mais lumineux solo de guitare. Le chemin harmonique s'avère toutefois imprécis, et donc, moins immersif que pour certains titres sus-cités.

Enfin, nos acolytes ont pensé à nous octroyer un moment de tendres émotions à l'instar de « Wish to Fly Away », titre éponyme de l'album. Des arpèges au piano nous accueillent pour nous laisser déambuler au coeur d'une ballade progressive où quelques fausses distorsions nous mènent à des refrains catchy, vocalisés par le duo mixte. Un break se cale alors pour se laisser déborder par le refrain en reprise, au demeurant bien sculpté par nos deux tourtereaux. L'adhésion s'opère ici sans difficultés.

On ressort de l'écoute de cette rondelle séduit par certains passages aux compositions bien inspirées, un peu moins par d'autres, aux chemins harmoniques quelque peu flottants. La technicité instrumentale et les échanges vocaux témoignent de qualités éprouvées certes, mais ne sont pas toujours bien mis en valeur, eu égard aux lignes mélodiques dans lesquelles ils s'inscrivent. On a là un premier album full length qui a ses mérites, dus à un minutieux travail en studio, mais sera-ce suffisant pour prétendre détrôner les Epica, Xandria et autres Within Temptation ?

On conseillera cet album aux amateurs de metal symphonique gothique à chant féminin, pour le plaisir de la découverte. Au bout de plusieurs écoutes relatives à certains morceaux, le message sera susceptible d'être mieux saisi par l'auditeur. A défaut de se montrer véritablement immersif et novateur dans son concept, cet opus offrira néanmoins d'agréables moments, à condition de passer outre quelques défauts de production. C'est dire que le combo bénéficie d'une belle marge de progression, qui lui permettra sans doute d'affûter encore ses accords pour capturer plus largement encore nos émotions.

2 Commentaires

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Sonadenn - 08 Juin 2015: Merci Eric! Je suis allée écouter l'album sur leur bandcamp et ce groupe me semble prometteur. En positif, les voix se complètent bien et les compos sont assez réussies. En négatif, un surmixage de la batterie qui rend l'écoute désagréable et des titres trop répétitifs. Bref il y a du potentiel mais tout ça est à améliorer pour espérer percer dans ce milieu.
ericb4 - 08 Juin 2015: Merci pour ton commentaire avisé, qui résume bien ce qu'il faut en attendre de cet album. Assez satisfaisant mais pas transcendant, pas encore du moins!...
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