La fin des années 80, (période dorée du genre
Hard Rock US, dite Hair
Metal), a permis à certains artistes et groupes talentueux, d'atteindre les plus hautes marches du sommet, (on pense avant tout à
Bon Jovi,
Whitesnake,
Def Leppard ou Guns 'N Roses et
Poison). D'autres tout aussi talentueux mais moins chanceux sont passés complètement au travers des mailles du filet à succès. C'est le cas du chanteur, songwriter, multi-instrumentiste américain
Jeff Paris.
En effet
Jeff Paris, né Geoffrey Brillhart Leib, est un artiste surtout connu pour avoir collaboré et participé à l'écriture en tant que musicien de session, aux albums de plusieurs groupes et célébrités du circuit
Hard US des années 80 et début 90, tels que
Cinderella, Y & T,
Lita Ford, M. Big, (le tube
Lucky This Time) et surtout sur le premier album du groupe
Hard Rock féminin
Vixen, paru en 1990 et sur lequel se détacheront trois de ses meilleures compositions: "One
Night Alone", "Charmed
Life" et "Cryin" qui deviendront toutes des tubes. Trois excellentes compositions (et c'est le sujet qui nous intéresse aujourd'hui.) toutes issues de
Wired Up, le deuxième album solo de
Jeff Paris paru trois ans plus tôt.
Afin de mener à bien la réalisation de ce deuxième album solo classieux et mélodieux d'obédience
Hard FM,
AOR, le chanteur songwriter fera appel au service du producteur canadien David Thoener. L'homme est connu à l'époque pour avoir produit les albums
Allied Forces (1981), et
Never Surrender (1983) du groupe
Hard Rock canadien
Triumph, mixé le 7800° Farenheit, le deuxième album du groupe
Bon Jovi, ainsi que le légendaire For Those About to Rock des Australiens d'AC/DC. Autant dire que l'opus bénéficiera d'un son très dynamique et tout à fait dans l'optique des réalisations de l'époque !
Quant au line-up qui accompagne Jeff (qui assure le chant, les claviers et quelques guitares), il sera composé de musiciens et techniciens de studio expérimentés, à commencer par le guitariste Michael Thomson, réputé pour avoir joué avec pratiquement toute la crème du Rock Américain et invité pour quelques overdubs histoire de gonflé le son des guitares de
Jeff Paris. Pour la section ryhmique, Jeffe fera appel à Matt Sorum (
Hawk, futur
The Cult et Guns 'N Roses) à la batterie et Gary
Moon (futur
Night Ranger) à la basse.
Totalement ancré dans son époque, cet album, propose 10 titres de
Hard FM (
AOR) varié aux refrains accrocheurs, mis en valeur par des interventions de guitares musclées comme en témoigne la doublette "
Wired Up", "Charmed
Life" soutenues par une rythmique endiablée, rehaussées de courts et efficaces soli de guitares, ou le chaloupé "Saturday
Night", une pépite
Arena Rock, à la fois dynamique et groovy, dotée d'un chant puissant aux notes aiguës, soutenu par un refrain répétitif et des guitares saturées. Concernant les ballades (indispensables à tout disque de Rock Us qui se respecte)
Wired Up, en contiendra une seule, l'envoûtante "A Matter of Time" au chant poignant et paré de délicats arpèges de guitare.
Dans un registre plus mesuré, le chanteur et ses musiciens nous concocteront plusieurs morceaux dignes d'intérêt à commencer par "
Trial By
Fire'" au refrain répétitif et chœurs hypers accrocheurs. Viennent s'ajouter le tubesque "Crying" aux textes à l'eau de rose et à la mélodie qui fait mouche, puis "I Can't let Go", un mid tempo dans le pur style
Hard FM, aux délicats arpèges de guitares et chœurs entraînants, ainsi que la magnifique pièce
AOR "One
Night Alone" à l'irrésistible chorus et refrain, et où les guitares harmonieuses du
Maestro Paris feront encore des merveilles. Concernant les guitares n'omettons pas "
Illusion" qui clôture de façon très énergique ce généreux manifeste d'un autre temps !
Car au-delà d'être une œuvre admirable qui met en évidence les somptueux talents d'écriture et instrumentaux d’artistes dont les travaux mélodiques sont ici représentés avec brio,
Wired Up, ne parviendra pas à classer la moindre de ses chansons dans les tops 100 Us de l'année 1987.
Un échec retentissant, qui sera en partie à mettre sur le compte du manque de soutien et intérêt des labels Mercury/
Vertigo, mais aussi à cause du public qui en 1987 ne voyait déjà que par les groupes de la vague Hair
Metal (certains diront poseurs.), tels que:
Bon Jovi, Europe et
Whitesnake.
Enfin pour ceux qui seraient intéressés par la carrière de Jeff, mis à part le sympathique
Lucky This Time, je ne saurais leur conseiller de se pencher sur ses autres albums car assez inégaux pour ne pas dire moyens ou trop orientés West-Coast et comportant beaucoup trop de ballades à mon goût.
Wirred Up, à défaut de s'être vendu par palettes, reste un album indispensable qui séduira les amateurs du genre
Hard Rock, FM et Rock américain en général, mais aussi un remarquable joyau des années 80, qui mérite d'être réhabilité de toute urgence.
Merci pour la chro.
J'arrive après la bataille Phiphi mais ne t'attends pas ici à des versions plus musclées que celles de Vixen, c'est vraiment très proche. Paris était un compositeur dans l'air du temps à ce moment là. Il avait déjà écrit "Gotta Let Go" and "Hit & Run" sur le "Dancing on the Edge" de Lita Ford par exemple. En revanche, ce que j'ignorais jusqu'à tout récemment, c'est qu'il a apparemment également participé à la composition de quasiment tous les morceaux du "In Rock We Trust" de Y&T et qu'il a même assisté Tom Allon pour la production ! Ben ça alors, moi qui pensait (presque) tout savoir sur Y&T...
Enfin, petit précision (d'importance), ThomPson ne joue que quelques overdubs sur ce skeud. C'est en fait Paris qui assure presque tout à la guitare.
Et on cite sa source svp merci :
http://www.rockunited.com/just11_paris.htm
Oui, en effet : j'ai acquis cet album depuis mon commentaire, ma curiosité s'en étant trouvée atisée. Versions très proches, pas vraiment plus viriles ni musclées que celles des renardes… Bref, pas de quoi écrire à sa mère.
L'album en lui-même n'est pas désagréable, mais bon, dans le même genre et à la même époque, la concurrence était tellement débridée que je ne suis pas surpris qu'il se soit rapidement trouvé noyé dans la masse. Pour les collectionneurs complétistes, en SOM (ouarf ouarf ;).
Tu as tout dit, sympa mais voilà quoi, j'aime bien mon FM (ou AOR) un poil plus musclé. Par exemple le "Surrender "de Joshua.
Bon, soyons honnêtes : je viens de me réécouter les 3 titres d'affilée, et ça sonne quand même un poil plus lourd que les versions Vixen. Les synthés sont toujours aussi mielleux, mais la voix de JP est quand même (par moment) un micro-poil plus agressive que celle de Janet Gardner. La production est un chouilla plus heavy aussi ; de l'ordre du gramme.
Voilà.
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