Winter Is Coming

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Dying Phoenix
Nom de l'album Winter Is Coming
Type Album
Date de parution 26 Mai 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Valar Morghulis
 01:19
2.
 Weaver of Lies
 04:03
3.
 Who Owns the North
 04:03
4.
 Saturnine Days
 04:54
5.
 Mother of Dragons
 04:11
6.
 All Men Must Die
 02:44
7.
 Dead Faces Blue
 04:20
8.
 All for the Throne
 04:55
9.
 Attack the Wall
 03:23
10.
 Deep Down Below
 04:12
11.
 The Wild
 04:01
12.
 Valar Dohaeris
 03:37

Durée totale : 45:42

Acheter cet album

 buy  18,00 €  8,99 €  £12.93  buy  17,85 €  17,84 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Dying Phoenix


Chronique @ ericb4

26 Juin 2023

Sans doute la première page d'une histoire au long cours écrite par la formation allemande...

S'il est des formations soucieuses de prendre le temps nécessaire à la solidification des fondations de leur édifice avant de se lancer d'arène, ce sextet allemand originaire de Berlin serait assurément du nombre. Né d'une idée originale du puissant vocaliste Pat St. James, suite à son départ du groupe de metal mélodique allemand Point Of Silence, il y a de nombreuses années maintenant, le projet s'est peu à peu affiné, voire même étoffé. A cet effet, sa rencontre avec le claviériste/orchestrateur de Kamelot, Oliver Palotai, qui lui proposa alors d'intervenir en tant que producteur, compositeur et musicien de studio, fut déterminante.

S'il fut à ses balbutiements en 2011, et si quelque dix années après d'importants travaux préparatoires les premières pistes commencèrent à prendre forme et permirent au groupe de faire un réel bond en avant, ce n'est qu'en 2019, avec son équipe au grand complet, que Dying Phoenix sortira véritablement de l'ombre. Il nous faudra dès lors patienter la bagatelle de quatre longues années avant que le combo germanique n'accouche de son premier et présent album studio, « Winter Is Coming », signé chez le puissant label allemand El Puerto Records. En quoi les 45 optimales minutes de cet initial effort permettraient-elles à la troupe de se démarquer de ses homologues stylistiques, toujours plus nombreux à affluer ? A l'aune de leur premier élan, nos acolytes disposeraient-ils dores et déjà d'arguments susceptibles de les placer en pole position parmi les sérieux espoirs de ce registre metal ?

Mais avant d'aller plus loin, quelques présentations s'imposent. Auprès du maître d'oeuvre se conjuguent les talents et l'expérience de la soprano Erica Bianca (Words Unspoken, Night Unchained), de la vocaliste/claviériste Moran Magal (Moran Magal), de la lead guitariste Lea Ciara Czullay (My Inner Circle, Stadtruhe...), du bassiste Rhavin Grobert (Silberschauer) et du batteur Lucas Zacharias (Eden Weint Im Grab). De cette étroite collaboration naît un propos metal mélodico-symphonique classique à chant mixte en voix claire, dans le sillage de Kamelot, Visions Of Atlantis, Therion, Nightwish et consorts. Articulé autour de lignes mélodiques finement ciselées et des plus enveloppantes, ce message musical témoigne également d'une technicité instrumentale éprouvée mais nullement ostentatoire, mais aussi, et surtout, d'arrangements orchestraux de fort bonne facture.

Coécrites et composées par Pat St. James et Oliver Palotai, les 12 plages de la galette ont été enregistrées, mixées et mastérisées par ce dernier. En émane une saisissante profondeur de champ acoustique, pas l'ombre d'une sonorité résiduelle et un mixage équilibrant à parités égales lignes de chant et instrumentation. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique et au trait affiné relève du fusain du graphiste colombien Harley Velasquez (Wings Of Destiny, Albatroz, Rankken, Energema...) ; une production graphique énigmatique et aux subtiles tonalités de bleu, qui n'est pas sans évoquer l'univers de la fantasy dont se nourrissent les paroles, précisément alimentées par les personnages comme quelques aventures inhérentes à Game of Thrones ou The Song of Ice and Fire. Mais entrons sans plus attendre dans le cargo en quête de pépites intimement enfouies dans ses entrailles.


Comme souvent dans ce registre, le rideau s'ouvre sur une laconique entame instrumentale d'obédience symphonico-cinématique. Ce faisant, malgré la brièveté du message musical délivré, l'altier « Valar Morghulis » nous installe sur une mer d'huile tout en recelant une saisissante densification du corps orchestral, comme pour mieux nous préparer à la tumultueuse traversée qui nous attend.

Ce faisant, le combo teuton révèle une stupéfiante habileté à concocter ces séries de notes aptes à nous assigner à résidence sans avoir à forcer le trait, à commencer, précisément, par ses passages les plus magmatiques. Ainsi, c'est d'un battement d'ailes que l'entêtant refrain jaillissant des entrailles de « Mother of Dragons » happera le tympan du chaland. Cet entraînant up tempo à la croisée des chemins entre Nightwish et Kamelot se pare, en outre, d'une poignante triangulation oratoire – les ''siréniennes'' impulsions d' Erica Bianca et de Moran Magal faisant alors écho aux magnétiques oscillations de Pat St. James –, et d'un vibrant solo de guitare. Bref, un hit en puissance poussant peu ou prou à une remise en selle en bout de course. Dans une même énergie, et bien que moins directement orienté vers les charts, « Who Owns the North » ne poussera pas moins le chaland à un headbang bien senti. S'il ne relâche pas sa proie d'un iota eu égard à ses inaliénables et puissants coups de boutoir, ce ''nightwishien'' up tempo aux riffs crochetés aspirera également le pavillon par la soudaineté de ses accélérations.

Quand le convoi instrumental en vient à retenir un tantinet les chevaux, l'inspiré sextet trouve à nouveau les clés pour happer celui qui y aura plongé le tympan. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Weaver of Lies », ''kamelotien'' mid tempo aux riffs acérés adossés à une sanguine rythmique et calé sur une sente mélodique, certes, convenue mais des plus infiltrantes. Disséminant, par ailleurs, un refrain catchy mis en exergue par les serpes oratoires du vocaliste patenté, auxquelles répondent en écho les angéliques inflexions de la soprano, ce tubesque effort ne se quittera qu'à regret. Dans cette dynamique s'inscrit également l'enivrant « All for the Throne » ; évoluant sur une ligne mélodique toute de fines nuances cousue et laissant entrevoir un break opportun que vient prestement balayer une bondissante reprise sur la crête d'un refrain que l'on entonnerait à tue-tête, le truculent manifeste ne serait donc nullement dépourvu d'arguments pour asseoir sa défense. Enfin, moins aisément domptable au regard de la complexité de ses schèmes d'accords, le tourmenté « Deep Down Below » ne dévoile pas moins des enchaînements intra piste ultra sécurisés ainsi qu'un fin legato à la lead guitare. Mais le magicien aurait encore quelques tours dans sa manche en réserve...

Lorsque les lumières se font plus tamisées, toute tension s'évanouira d'un coup d'un seul, nos compères en profitant alors pour nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles. Ainsi, non sans nous rappeler Visions Of Atlantis, « Dead Faces Blue » se pose telle une ballade symphonico-progressive romantique jusqu'au bout des ongles. Voguant sur une radieuse rivière mélodique, tant les envolées lyriques de la déesse que les rayonnantes modulations de son comparse font mouche où qu'elles se meuvent. Enrichi de choeurs – Oliver Palotai, Kiara Huber et Christian Fenske pour vous servir –, et graduellement renforcé par le mélancolique violon de Boja Günzel, le virevoltant violoncelle de Markus “Melicus” Freitag et la double basse de KJ Günzel, se chargeant dès lors en émotion au fil de se progression, l'instant privilégié comblera assurément les attentes de l'aficionado de moments intimistes. On ne saurait davantage éluder « Saturnine Days », ''therionienne'' ballade d'une sensibilité à fleur de peau ; investie de gammes pianistiques d'une confondante délicatesse, d'un sillon mélodique déjà couru, il est vrai, mais des plus agréables, mais aussi d'un fringant solo de guitare, la tendre aubade fera plier l'échine à plus d'une âme rétive. Difficile également d'esquiver l'infiltrant cheminement d'harmoniques que nous proposent de suivre nos bourreaux des cœurs en bataille sur la ballade folk progressif « The Wild » ; une bouleversante et originale ritournelle, pétrie d'élégance et relevée d'un sensible picking à la guitare acoustique.

Mais avant que l'on ne rentre à quai, l'équipage fait un ultime détour vers un îlot d'enchantement. Ainsi, tel un générique d'une grande production hollywoodienne, « Valar Dohaeris » vogue sur d'ondoyantes nappes synthétiques tout en se greffant sur un chatoyant paysage de notes. En dépit du classicisme de l'exercice, mais en raison d'une prégnante gradation de son dispositif instrumental, le soyeux mouvement fera fi de toute tentative de résistance à son assimilation. Aussi, le chapitre se referme-t-il comme il a commencé, pianissimo, et non sans panache.

Est-ce à dire qu'un sans-faute serait au bout du chemin ? Pas tout à fait. Ainsi, s'ils disséminent une énergie aisément communicative, le torrentiel et théâtralisant « All Men Must Die » comme le rugueux et échevelant « Attack the Wall » reposent à la fois sur un tortueux cheminement d'harmoniques et sur une mélodicité en proie à de tenaces linéarités. Et ce ne sont ni les fulgurantes et rocailleuses attaques dans les médiums du maître d'oeuvre ni les souriantes patines de la princesse qui sauveront ces deux embarcations du naufrage.


C'est donc une croisière hautement sécurisée et des plus invitantes qui attend le chaland, nos compères nous octroyant une œuvre à la fois volontiers enjouée, solaire, parfois complexe, un brin romantique, se savourant à chaque fois davantage au fil des écoutes. A condition d'éradiquer ses quelques bémols, d'étoffer encore sa palette en matière d'exercices de style, une fresque symphonico-progressive manquant ici cruellement à l'appel, et de consentir à l'une ou l'autre prise de risque, le collectif germanique aurait dès lors une belle carte à jouer pour espérer maintenir la concurrence en respect. Pouvant néanmoins compter sur une ingénierie du son rutilante, la riche expérience de ses membres et sur de louables qualités d'interprétation, le combo serait en mesure de s'imposer parmi les sérieux espoirs de ce registre metal. Sans doute la première page d'une histoire au long cours écrite par la formation allemande...

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Dying Phoenix