Toi qui attends avec une certaine impatience que Rock'n'Rolf et son
Running Wild se décide enfin à réembarquer sur un navire digne de ce nom pour recommencer à sillonner les mers faisant tonner le canon, envoyant quelques galions par le fond et recherchant quelques coffres enterrés emplis de joyaux plus étincelants les uns que les autres, tes espoirs ne sont peut-être pas vains.
Après un sympathique
Blazon Stone aux Vikings blonds comme les blés et aux casques cornus, c'est désormais au tour de Silverbones de lever l'ancre avec un
Wild Waves aux effluves boucanières directement inspirées par les plus illustres déjà évoqué en préambule de cette chronique. Parcourant les mers adriatiques et contournant ses terres transalpines natales, l'embarcation de ce nouveau-venu aura finie par atteindre nos côtes en 2016.
Musicalement, pas de surprise à l'horizon. L'oriflamme est d'ébène marqué d'un crâne de nacre et surmonté de deux os entrecroisés. Il flotte au vent à l'apogée du mat. On est donc conquis.
Vocalement, en revanche, c'est plus compliqué. Marco Salvador et sa voix peineront, en effet, à nous convaincre tant son côté lisse et mélodique ne sera pas vraiment en phase avec l'aspect embrumé, chargé, sale et rugueux que nécessiteraient ce genre de démonstration Heavy Speed Mélodique flibustière. Selon moi (et j'insiste vraiment sur ce "selon moi" qui marque vraiment MON avis personnel et propre) on se retrouve ici, un peu, avec le même genre de contraste que fait naître le mélange de la voix très "douce" de
Jason Decay et de la musique des Canadiens de
Cauldron.
On aurait tant voulu que cette vague sauvage le soit plus encore. Qu'elle emporte tout sur son passage. Qu'elle soit une lame de fond nous submergeant plutôt que cette promesse pas tout à fait tenue. Et pour ça je pense qu'il aurait fallu que le vocaliste de ce collectif soit pourvu d'un organe plus écorché, rugueux ou âpre. Ou peut être plus singulier. Je ne sais pas. Moins mélodieux en tous cas, ça c'est sur.
Cet inconvénient mis à part, ce disque est plutôt agréable à écouter même s'il ne pourra pas vraiment rivaliser avec les travaux suédois de Cederick Forsberg et de ses comparses. Et encore moins avec ceux du prestigieux Allemands du temps de sa grande splendeur que, soit dit en passant, beaucoup, et moi le premier, espèrent voir revenir bientôt.
Avec ce
Wild Waves, Silverbones navigue donc en des eaux beaucoup trop quiètes et beaucoup trop près des terres nous offrant une croisière pas désagréable mais qu'on aurait préféré plus dantesque, mémorable ou intrépide.
Plus aventureuse en d'autres termes.
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