Why Play Around

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16/20
Nom du groupe Wargasm (USA)
Nom de l'album Why Play Around
Type Album
Date de parution 1988
Labels Profile
Moshroom
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1. Wasteland
2. Revenge
3. Bullets and Blades
4. Undead
5. Merritt's Girlfriend
6. Sudden Death
7. Wargasm
8. Le Cou Cou
9. Humanoid

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Wargasm (USA)


Chronique @ da_sway

27 Décembre 2009

Un électrocardiogramme

Certaines personnes affirment que les années 1988 et 1989 constituèrent l'apogée, l'évolution suprême du thrash avant l'effroyable décrue. Bien que suivant une certaine logique, il reste tout de même difficile d'abonder entièrement dans leur sens en repensant à la révolution qu'entraîna 1983 ou encore la claque à l'échelle mondiale que fut 1986. Malgré cela, certains arguments donnent de la crédibilité à leur théorie, et ce "Why Play Around" de Wargasm en est un élément déterminant.

Bien qu'étant avec Anthrax un des rares groupes de thrash de la côte est, Wargasm se démarque nettement des moshers notamment dans l'absence d'éléments hardcore significatifs au sein de leur musique. Voilà sûrement ce qui fait la différence entre New-York et Boston, leur ville d'origine.

Wargasm joue plutôt un thrash teinté d'un hard rock profondément influencé Motörhead, notamment grâce à l'aide d'une basse plus actrice qu'accompagnatrice dans la profondeur du son. De plus, la manière de chanter (et non la voix en elle-même) rappelle vaguement Sir Kilmister, à la différence que, là où Lemmy chante avec la gorge (et la clope...), Spillberg semble sortir sa voix plus de son nez, ce qui donne ce ton quelque peu nasillard.

Bien que n'étant pas, et de loin, l'album de thrash le plus rapide, les riffs semblent inlassablement rebondir en rythme, dans une intense cadence. "Revenge" en est dans sa répétition un jouissif exemple.
En réalité, de manière générale, l'album monte dans sa première partie en puissance et rapidité avant d'atteindre son paroxysme lors du morceau "Undead" musicalement étouffant, bien contenu par un chant plus mesuré, puis de revenir à une intensité plus rythmique que rapide.

Les titres évoluent d'eux-mêmes presque naturellement au gré de la volonté des américains et prennent alors un aspect parfois très progressif. L'enchaînement des titres "Sudden Death" et "Wargasm" démontre que, malgré les variations parfois imprévisibles de vélocité, l'ensemble tire inexorablement vers le haut au point que le second titre vienne à se rapprocher du sommet que représente "Undead".

L'album est au final à l'image de la pochette mais avec un rendu moins hideux, c'est à dire d'un côté un peu crade avec un son volontairement garage notamment sur le jeu brut de batterie comme sur les deux morceaux "Bullets & Blade" et "Humanoid", et richement coloré de l'autre côté grâce un impressionnante production pour un premier album et certains ajouts mélodiques bien venus. Dans ce sens, l'instrumentale "Le Coucou" est une rivière enchantée qui déverse son lot de nostalgie et de mélancolie à travers de douces notes frénétiquement jouées, tout en respectant cette logique de duplication.

On peut donc représenter cet album comme un électrocardiogramme. "Why Play Around" est un cœur qui bat toujours de la même façon, parfois s'emballant nerveusement, d'autre fois en stabilisant, mais la logique d'un retour inévitable du riff et/ou de la rythmique est là, comme la base (le cœur?) du morceau sur lesquels les membres de Wargasm tablent pour faire progressivement évoluer ce même morceau.

En conclusion, cet album est un petit chef-d'œuvre de maîtrise et de travail en profondeur, sans pour autant entrer dans des finalités trop progressistes ni techniques, préservant un thrash pur et dur. On pourra cependant reprocher un chant peut-être pas à la hauteur de la prestation musicale, et certaines mauvaises langues reprocheront cette répétition et similarité des titres.

Alors que c'est là qu'est tout le charme de cet album. Refaire la même chose, mais différemment, telle est la sensation qui ressort. Comme si on marchait sur le même chemin toute une vie durant, sans que les empreintes de nos pas ne soient jamais les mêmes ni même placées au même endroit.

Je divague un peu et cela ne concerne et n'engage que moi, mais je ressens dans certains moments de l'album la beauté de l'instant, unique et à jamais inimitable.

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