Where the Road Leads

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16/20
Nom du groupe Earthcry
Nom de l'album Where the Road Leads
Type Album
Date de parution 22 Octobre 2012
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Sailing On 01:59
2. New Fading Sun 06:48
3. Hospitality 07:08
4. Recall 06:51
5. Into the Asylum 05:44
6. Landscapes 08:24
7. Strangers 06:19
8. Uncharted 05:36
9. The Tample 05:31
10. Inside 08:27
Total playing time 1:02:47

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Earthcry


Chronique @ Eternalis

13 Novembre 2012

"Where the Road Leads" évolue à un haut niveau technique et de composition dans un genre très exigeant

Une tempête embrasant le ciel…
Un flash éblouissant…
Un sorcier vaudou expérimental…
Un vieil homme sénile et fou drogué à outrance…

Des ingrédients traditionnels mais éléments charnières du concept album ambitieux que s’est fixé d’écrire le jeune Enrico Sidoti, batteur italien encore relativement inconnu, qui a eu le mérite de rallier à son projet nombre de personnalités reconnues. Il va sans dire que les rassemblements ont la côte actuellement, comme en témoigne les projets d’Avantasia, Epysode, Ayreon, Star One et j’en passe. Earthcry, premier d’une, espérons-le, longue série, se différencie par plusieurs points.
Premièrement, c’est la première fois qu’un projet de ce type voit le jour en Italie (si l’on ôte les groupes ayant à leur tête des artistes reconnus, comme Vision Divine en son temps) et dans un style justement si particulier au power metal progressif italien. Jugez plutôt, puisque l’on retrouve Mark Basile (DGM), Roberto Tiranti (Labyrinth) mais aussi Oliver Hartmann (Avantasia, Hartmann), Damian Wilson (Threshold, Star One) et Zak Stevens (Circle II Circle) rien qu’au chant, mais également l’actuel et ancien guitariste de DGM (respectivement Simone Mularoni et Diego Reali) et quelques autres musiciens plus confidentiels. Autant dire que le casting est en soi très alléchant.

A cela s’ajoute un concept tourmenté où chacun des intervenants prends un rôle bien précis pour une immersion encore plus complète. Il n’est pas surprenant que le son et l’identité d’Earthcry soit donc à rapprocher de DGM, Secret Sphere ou Vision Divine lorsqu’ils étaient encore inspirés. Il suffit de se manger en pleine tronche "New Fading Sun" pour comprendre que "Where the Road Leads" va jouer dans la cour des grands albums de la scène italienne et qu’Enrico Sidoti veut frapper un grand coup. La production, très puissante et tranchante, joue la carte de la puissance en mêlant la voix épique de Roberto Tiranti et le timbre bien plus agressif de Mark Basile, les deux se mélangeant très agréablement sur un riff très inspiré surmonté d’une batterie énorme et très mouvante (dommage que le son de la double pédale soit si triggé). On remarque très rapidement que les échanges vocaux sont véritablement pensés comme des dialogues afin de marier au mieux les sonorités vocales, notamment sur le pré-refrain et son ambiance légèrement plus maladive. On remarquera également un break un peu plus glauque avec des claviers qu’on rapprocherait volontiers de Beyond Twilight et des sons d’orgues Hammond plus proche de la vague revival prog.

Il faut noter que l’ensemble des compositions sont relativement longues, flirtant entre six et huit minutes et laissant donc Enrico le soin d’expérimenter et de développer avec beaucoup de confort ses ambiances et ses riffs. Surtout que chaque vocalistes dispose d’une personnalité bien propre et cela n’en devient que plus intéressant lorsqu’il se retrouve sur une même composition. "Recall", de son démarrage très power prog permet d’allier les voix uniques de Damian Wilson (toujours autant de charisme, même en docteur vaudou douteux) et d’Oliver Hartmann (jouant le vieil homme drogué), ou encore le terrible "Hospitality" et son rythme effréné au niveau technique effrayant.
Néanmoins, c’est réellement sur les longues compositions qu’Earthcry va faire la différence, notamment les grandioses "Landscapes" et le final "Inside" à tomber. Le premier se veut clairement le titre le plus progressif de l’album, débutant de manière très planante dans une prépondérance de claviers et de nappes que ne renieraient pas Dream Theater. Zak Stevens s’y taille d’abord la taille du lion, dans une composition globalement très émotionnelle. Le riff est simple, la rythmique traditionnelle mais les élans progressifs à la DGM/Secret Sphere sont autant de soubresauts techniques que de claques en travers du visage. Le chant de Zak se marrie de plus admirablement bien avec celui de Hartmann, dialoguant lui-même avec le docteur vaudou dans un dialogue n’étant pas sans rappelé celui de Tobias Sammet et Jorn Lande dans le morceau "The Scarecrow". Composition à tiroir (ce passage planant après le solo à 4min30, les vocaux syncopés de Zak avant la deuxième salve de soli), elle est une jolie preuve du talent de composition du batteur, sachant également s’effacer au profit de la musique. Quant au terminal "Inside", également long de huit minutes, il termine en apothéose avec l’intervention de presque tous les chanteurs. Le riff et les multiples breaks sont tous plus jouissifs les uns que les autres, tandis que l’on touche vraiment au sublime sur l’une des parties d’Oliver Hartmann, sentant véritablement la finitude.

Mais le plus fort, c’est surtout que, si certaines compositions sont moins marquantes, aucune ne se veut véritablement faible et le niveau général de l’album reste toujours à un haut niveau d’exigence. Le furieux "Uncharted" en est le meilleur exemple, très technique et rauque, plus proche d’un Symphony X avec Marco Sandron (Pathorsay) au chant dans un genre lui convenant parfaitement. Si la ballade "Strangers" n’est pas essentielle, le plus orchestré "The Temple" et surtout le rugueux "Into the Asylum" (évoquant le riff d’entrée de "Condemned to Hell" de Gamma Ray) aux chœurs vraiment particuliers dans le placement des différentes voix sont autant de petits trésors d’interprétations qu’il serait dommage de rater.

S’il n’est pas foncièrement novateur, "Where the Road Leads" évolue à un haut niveau technique et de composition dans un genre très exigeant, où les concurrents ont dernièrement montré de nombreux signes de fatigues. S’il est certain que (s’il existe) le prochain opus sera probablement très différent en raison des invités qui seront différent, Earthcry possède néanmoins avec cet album une solide crédibilité sur la scène avec un premier album de haute volée rivalisant avec les sorties récentes du genre. Revalve Records a flairé bon en signant le projet d’Enrico Sidoti et grand bien lui en a fait…Earthcry s’affiche déjà dans la catégorie des révélations de l’année, opus que l’on attendant pas mais qui, sortant de nulle part, nous font croire en un nouvel avenir. Encore heureux que certains labels sont encore là pour prendre des (minimes certes, aux vues de la liste d’invités) risques et ainsi nous permettre de faire des découvertes aussi belles que celle-ci…

2 Commentaires

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MightyFireLord - 13 Novembre 2012: Merci pour la chronique :)

Très bon album du peu de fois que je l'ai écouté (je crame mon cota mensuel de 5h sur Deezer à l'écouter... il faut que je le commande mais je n'ai plus un rond haha).
La liste des artistes m'a très vite convaincu d'y jeter une oreille et grand bien m'en fasse.

Comme tu le dis ce n'est pas l'album de l'année (que j'attends toujours...) mais pour un premier album c'est déjà bien plus qu'honorable pour Sidoti, très réussi !

Edit : bien d'accord avec toi aussi à propos de Marco Sandron. Autant il va très bien avec les compos power symhpo épiques de Fairyland, et même si Pathosray rend bien je l'ai toujours préféré dans des registres plus agressifs. Le titre "Uncharted" est ici exactement ce qui lui convient, pour le moment c'est clairement mon préféré de l'album.
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