Where Am I ?

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13/20
Nom du groupe Pyrah
Nom de l'album Where Am I ?
Type Album
Date de parution 08 Mars 2014
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Entering the Maze
2. Trapped
3. All Will Die
4. Who I Am
5. Fairy Tells
6. Dear Diary
7. Sea You, Atlantis
8. Reflection
9. When Voices Quiet Down
10. Psycho
11. Stand Tall
12. Dreamland
13. Lack of Words

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Pyrah


Chronique @ LeLoupArctique

23 Mars 2014

Que retenir de Pyrah ? La reponse est : beaucoup de bien.

Le chant féminin a longtemps été cantonné au metal symphonique et au metal gothique. On a ainsi créé une nouvelle catégorie, le metal à chanteuse. Cependant, au fil des années, les femmes ont pris le micro dans un spectre de plus en plus large du metal. C'est une très bonne chose, qui contribue à détruire la réputation du metal comme étant une musique d'homme. En France le phénomène s'est caractérisé par des groupes comme Eths, Kells, Lux Aeterna ... Pyrah se situe donc dans cette lignée, offrant un metal que l'on peut qualifier de progressif, mais aussi de plein d'autres choses. Les influences sont variées, et proviennent aussi bien de l'inclassable Tool que de l'éclectique Opeth.

La première étape de la carrière de Pyrah s'est déroulée en 2013, lors de la sortie d'une démo, nommée Rusty. Le groupe alsacien a donc réalisé cet album en à peine un an, ce qui est une petite prouesse, quand on sait que les chose peuvent prendre beaucoup plus de temps en auto-production. En général c'est une question de volonté, ce qui est souvent révélateur par rapport à l'ambition du combo (c'est donc tout bon pour Pyrah). On remarque rapidement que beaucoup de soin a été accordé au visuel. La pochette, dans un style "dessin" est jolie, et colle parfaitement au titre de l'opus. Quant aux illustrations du livret, celles-ci sont du même acabit, et plutôt qu'une photo, les membres du groupe ont eux aussi été dessinés.

Comme une introduction fait toujours plaisir, les alsaciens ne se gênent pas pour nous en offrir une, qui prend la forme d'Entering the Maze. Des bruits sourds se font entendre au loin, ils se rapprochent, et finissent par nous envelopper totalement, dans une atmosphère sombre mais fascinante. La première chanson, Trapped, débute dans la foulée, et impose un riff de guitare incisif et diabolique. La batteuse (et oui, le batteur est une femme) frappe ses fûts avec force et ferveur, tandis que la basse se fait galopante et trépidante.

Si les instruments révèlent d'emblée un bon niveau (mis en relief par une production d'assez bonne qualité), c'est véritablement la vocaliste qui mène la danse. Stéphanie Montel est une chanteuse capable aussi bien de chant lyrique que de chant hurlé ou growlé, et elle ne s'en prive pas. Tout cela est bien maîtrisé, et la voix, convaincante, se place comme l'un des points forts de l'album. Un petit détail me chagrine cependant : le chant mériterait d'être mieux articulé et compréhensible. On retrouve dans beaucoup de titres de l'album une ambivalence réussie entre les deux types de chants, ce qui créé un admirable contraste. Ce contraste sert autant la musique que les paroles, et atteint son point d'orgue sur le très bon Reflection, qui met en scène une fille (représentée par le chant clair) qui se pose des questions sur l'importance de l'apparence dans notre société, tandis qu'une voix (le chant growlé) lui dit de prendre conscience et d'être elle-même.

Parmi les morceaux les plus remarquables de cet album on retiendra sans hésiter le puissant et impressionnant Who I Am. L'introduction de ce morceau pose une ambiance étrange, avant que n'arrivent les guitares, lourdes et sèches. Le jeu de guitare est très bon sur ce titre, avec un petit côté épique, couplé à une frappe de batterie bien nette. Le chant est toujours bon, et même jubilatoire lors de certains passages particulièrement aiguës (I want to go back !).
Sea You, Atlantis est certainement le morceau le plus progressif de tout l'opus, suivant tantôt un rythme rapide et entraînant, tantôt un rythme lent et doux. En début de morceau se trouve un passage tout calme, pouvant évoquer la douceur de l'océan, ou bien l'album Orama du groupe de doom grec On Thorns I Lay pour ses atmosphères lourdes mais douces. Les vocaux hurlés qui suivent ce passage ainsi que les mélodies presque malsaines de la guitare confèrent au morceau un aspect dérangeant mais fascinant. L'ambivalence de ce titre donne un rendu très progressif que n'aurait pas renié pas Opeth il y a quelques années.

When Voices Quiet Down, comme son nom l'indique, est un morceau instrumental, plutôt réussi. De petites expérimentations sont tentées, surtout au niveau de la guitare, qui donne un petit côté "math metal" intéressant. Stand Tall fait apparaître un violon en son milieu, pour une sorte d'intermède. Dreamland n'apporte rien de vraiment différent, mais est juste un très bon titre, résolument heavy, et qui monte peu à peu en puissance pour un final grandiose. Lack of Words termine brillamment l'album, avec des ambiances sombres et torturées, le tout secondé par une batterie hallucinante lors de passages plus rapides.

Que retenir de Pyrah alors ? La réponse est : beaucoup de bien. Les alsaciens se servent habilement de leurs influences diverses et variées, pour se créer une âme qui leur convient, et pouvoir tracer leur route. Du côté de la technique c'est quasiment tout bon, surtout pour les filles, les garçons ayant moins de place pour s'exprimer (pas de soli bien techniques ici). Là où le bât blesse, c'est du côté de la composition. Indépendamment les uns des autres, les titres sont presque tous bons ; seulement, et comme souvent, ils ont une fâcheuse tendance à se ressembler et à se confondre. Ceux énoncés plus haut sont les plus originaux et reconnaissables, mais le reste tend à se fondre dans la masse, même si, encore une fois, tout est bon séparément.
Tout cela laisse à Pyrah une marge de progression suffisante, en laissant apercevoir toutes les qualités du groupe. Pour une première expérience du full-lenght, on peut considérer que c'est bien, et presque très bien. Cela pourrait facilement les amener à signer un contrat chez une maison de disque, ce qui ne peut augurer que des bonnes choses pour l'avenir.

4 Commentaires

2 J'aime

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BestJules69 - 23 Mars 2014: Ah j'étais en train d'écrire une chronique dessus justement. Je posterai quand même car mon avis est un peu différent. Très bonne chronique, très complète ;)
dissikator - 23 Mars 2014: Tout à fait d'accord avec toi. Ma chronique est sur metaleatme.fr si ça t'intéresse. Par contre "chant lyrique", pas trop quand même ! C'est du chant clair ni plus ni moins.
LeLoupArctique - 23 Mars 2014: Je lirais ça avec plaisir dissikator, mais on s'approche beaucoup du chant lyrique quand même ! Je savais pas que tu le chroniquais aussi Jules, mais du coup tu es pas passé par la request list ? Je lirais ça aussi avec plaisir en tout cas !
BestJules69 - 25 Mars 2014: Non je suis passé par le forum de l'équipe de chroniqueurs dont je fais partie, c'est pour ça qu'on se marche un peu sur les pieds parfois ^^
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Chronique @ BestJules69

29 Mars 2014

La facilité d'accès a été remise au placard au profit d'un modèle d'exigeance et de complexité.

Parmi la multitude des formations, il en est certaines sur lesquelles il est difficile de coller une étiquette. C’est le cas de Pyrah, qui sort aujourd’hui son premier album. Le groupe est encore jeune mais déjà il s’aventure en terres incertaines. Par son titre, « Where Am I ? » programme déjà un parcours chaotique, semé d’embûches et de rebondissements. Le labyrinthe sombre et tortueux n’inspire guère confiance. Mais qu’importe si l’on ne sait où l’on met les pieds. Le tout est d’y voir plus clair et de répondre au problème que Pyrah nous pose. Vaste programme !

Les premiers instants posent un décor sombre et inquiétant. La tension est palpable mais la musique reste étrangement calme. L’auditeur est sur ses gardes, prêt à faire face au riff fracassant qui déboule dès le début de « Trapped », nous projetant dans une dimension instable et ténébreuse. Dès lors apparaît un premier élément caractéristique de la musique de Pyrah. Si les riffs de guitare et de percussion sont incisifs et tranchants, le chant reste souvent doux, ce qui renforce l’impression de malaise. C’est donc dans la plus totale incertitude que les titres s’enchaînent, et l’auditeur peine à trouver ses repères au milieu d’une musique si alambiquée. Pyrah pousse à l’extrême le contraste entre les différentes voix, et au sein de la partie de chant elle-même, avec une alternance entre un chant mélodique et un chant guttural très agressif.

« Where Am I ? » s’inscrit donc dans une démarche d’expérimentation permanente au point que les morceaux ne disposent plus de structure interne, à l’instar de « Who I Am » ou de « Fairy Tales ». Néanmoins, l’ensemble des titres reste homogène, et l’on retrouve ne permanence cette atmosphère ambiguë et malsaine qui fait donne à l’album sa singularité. En effet, la facilité d’accès a été remise au placard au profit d’un modèle d’exigence et de complexité. Il faudra un nombre important d’écoutes avant d’apprécier ces titres plus denses les uns que les autres. C’est pourquoi Pyrah a pris soin de proposer un titre plus calme, sorte de transition entre deux parties qui rivalisent de brutalité. « Dear Diary » repose notre oreille avec un chant calme et de douces notes de guitare en arrière plan avant que la fureur et la brutalité ne reprennent le dessus dans « Sea You Atlantis ». Là aussi, les contrastes sont frappants. Des parties très mélodiques côtoient des instants planants comme des moments d’une agressivité redoutable, avec un chant guttural énorme et proche des vociférations. L’ensemble est très bien exécuté, et il devient indéniable que Pyrah dispose d’un potentiel immense.

La suite de l’album est relativement similaire à la première partie, si ce n’est que l’agressivité et la tension baissent légèrement. Pyrah ne s’essouffle et chacun des treize morceaux apporte sa pierre à l’édifice impressionnant qu’est « Where Am I ? ». On citera par exemple « When Voices Quiet Down ». Comme son nom l’indique, il s’agit d’un morceau instrumental, qui met en valeur le bagage technique du groupe, déjà très conséquent avec seulement un album au compteur. Malgré quelques imperfections, la production est tout à fait correcte et le titre en lui-même est très intéressant, tout comme « Dremland », plus mélancolique et résigné. C’est « Lack of Words » vient mettre un point final aux péripéties qui furent très nombreuses. Comme « Sea You Atlantis », le titre est une belle démonstration de métal progressif, avec un beau travail de la percussionniste. Les dernières secondes du morceau ne laissent résonner qu’une respiration haletante, signe de la fin de cette course folle…

Pyrah réalise une belle performance avec ce premier album. Le groupe est encore très jeune mais il dispose déjà de tous les éléments nécessaires pour se hisser vers les plus hautes sphères de la discipline. Le potentiel est énorme, c’est indéniable. Il reste à savoir s’il saura trouver son chemin dans ce labyrinthe infernal, pour d’une part sortir de terre et, qui sait, éclore au grand jour.

15/20

2 Commentaires

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LeLoupArctique - 31 Mars 2014: Bonne chronique, bien sympa à lire. Tu mets plus l'accent que moi sur le côté progressif et les expérimentations, et c'est vrai que j'en parle pas assez. J'ai donné le lien de ta chronique au groupe, ça leur a fait très plaisir !
BestJules69 - 31 Mars 2014: Disons que j'ai essayé d'étoffer un peu ta chronique déjà très complète ! :) Et merci d'avoir fait remonter au groupe, très bonne initiative ;)
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