Les sorties coup sur coup de ce nouvel
Hysteria et du dernier
Hate Supremacy permettent d’affirmer une chose. Les Rhônalpins ont vraiment du talent en matière de death. Après le convainquant
Haunted by Words of Gods et fort d’un line up inchangé depuis 1996, le combo revient avec un album à dominante brutal death teinté d’un aspect mélodique fort intéressant.
Le groupe a bénéficié pour sa cover des services du studio G-R-A-A-L, une référence au sein de la sphère death. La scène polak en particulier, le studio ayant notamment collaboré avec
Behemoth,
Hate et
Vader. Avec un CV aussi impressionnant on a donc le droit à un artwork magnifique et ultra pro renvoyant l’image d’un combo ne souhaitant pas faire les choses à moitié.
Dans ce registre du professionnalisme, on remarque aussi que la production s’est bien améliorée par rapport à l’opus précédent. Elle mise ici plus sur la clarté que sur la puissance brute ce qui rend au mieux justice à l’aspect mélodique du combo. En plus de cette dimension, un morceau comme « Sufferings make me alminghty » fait appel à une légère touche indus par l’utilisation de samples. Sur ce morceau le combo fait fortement penser à
Hate. Malgré certains riffs vraiment mélodiques, le growl caverneux de Sylvain évite de casser la brutalité et la lourdeur de l’ensemble. Tout comme la batterie, dont les blasts apportent un dynamisme indéniable (« Your
Kingdom will be mine »).
Les morceaux « Art of
Evil » et “
Lies for religion supremacy” propose un death lourd et brutal. Cette façon de construire les morceaux sur un enchevêtrement de lignes palm muté fait fortement référence au riffing de combos comme
Vile ou
Monstrosity. Néanmoins, on remarque immédiatement la prédominance de la tonalité mineure sur tout l’album ce qui donne un aspect mélancolique à l’ensemble. Dans cette optique “Still haunted by flesh” possède un riff principal et un break très mélodiques qui fonctionnent parfaitement et participent à renforcer l’ambiance général.
L’anticléricalisme est le sujet récurrent comme l’illustrent des morceaux comme “
The Unholy Creation” ou “Blinded by religious doctrines” qui développent une haine antichrétienne vraiment proche du black. La piste « Les écrits blasphématoires » apporte textuellement la conclusion salvatrice au thème développé par le combo. Ce morceau puissant, mélancolique et chanté en français dispose d’une efficacité contagieuse.
L’enchainement des morceaux est vraiment réussi. On passe de la brutalité la plus primaire à une profonde mélancolie et le groupe parvient à préserver ce fragile équilibre pour que l’ensemble fonctionne parfaitement. Malgré le mélange d’énormément d’éléments (brutal death, aspect mélodique, tonalité mineure, touches indus …) le groupe parvient à rester cohérent et propose un album très homogène chargé d’autant de violence que d’émotions.
« Tu n’es pas le messie, tu n’es pas un martyr, tu es juste le néant »
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