What Comes Around Goes Around

Liste des groupes Hard Rock Tuff What Comes Around Goes Around
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16/20
Nom du groupe Tuff
Nom de l'album What Comes Around Goes Around
Type Album
Date de parution 1991
Produit par Howard Benson
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album21

Tracklist

1. Ruck a Pitt Bridge
2. The All New Generation
3. I Hate Kissing You Goodbye
4. Lonely Lucy
5. Ain't Worth a Dime
6. So Many Seasons
7. Forever Yours
8. Wake Me Up
9. Spit Like This
10. Good Guys Wear Black

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Tuff


Chronique @ adrien86fr

16 Octobre 2010
« Baby times are changing, I see it in your eyes… »

1990, bureaux d’Atlantic Records à New York. Jorge DeSaint et Todd Chase, respectivement guitariste et bassiste co-fondateurs du groupe Arizonien Tuff signent enfin un premier contrat discographique, 5 années après avoir formé leur groupe à Phoenix, influencés par les Ratt, Mötley Crüe, Dokken et autres boys bands metal maquillés de l’époque. Souhaitant surfer sur le récent succès commercial de son poulain Skid Row, Atlantic Records signe là malgré tout son dernier groupe de hair metal ; années 90 et révolution musicale à venir de Seattle obligent. « What Comes Around Goes Around » sort en mai 1991. Fronté par un clone masculin de Claudia Schiffer nommé Stevie Rachelle, Tuff n’invente pas la poudre à travers cet opus, mais la colore de 1000 teintes fluorescentes, la fait crépiter, si bien que si Walt Disney s’était lancé dans la musique, Tuff en aurait été sans doute un de ses plus grands ambassadeurs.

Le premier interêt de cet album réside dans son visuel remarquablement abouti ; dimension ô combien essentielle dans ce style musical censé entre autres humidifier physiologiquement les sous vêtements inférieurs d’auditrices pré-pubères et appareildentarisées. Logo du groupe reconnaissable entre mille, magnifique code couleur violet/rose, très belle pochette mettant en scène le groupe dans un manège carrousel, proéminence des os zygomatiques de nos quatre comparses, le visuel de cet album frôle la perfection.

Musicalement, Tuff n’est pas là pour révolutionner le style, surtout pas à l’aube des années 90 ; mais sa musique est toute empreinte d’une personnalité originale remarquable. Le style pratiqué est un heavy metal FM glamour et énergique, très bien produit, qui a le don de mettre une pêche d’enfer à tout auditeur normalement consituté. Les vocaux de Stevie Rachelle s’apparente à ceux de Dave Mustaine de Megadeth ; légèrement nasillards, ce qui confère aux titres de « What Comes Around Goes Around » un charisme et une assurance indéniables. L’album débute avec deux morceaux énergiques que sont « Ruck a Pit Bridge » et « The All New Generation » au sein desquels la bande à Rachelle exprime une vitalité débordante. S’en suit la ballade « I Hate Kissing you Good-Bye » ; le single de l’album ; puis deux autres morceaux énergiques, jusqu’au zénith de l’album : la magnifique ballade « So Many Seasons », bien plus efficace que la première. C’est le genre de ballade que l’on pourrait écouter 100 fois d’affilée sans jamais se lasser. Il pourrait s’agir du morceau le plus pertinemment représentatif de l’album : plaisir de vivre, vitalité, insouciance, attitude rock n’ roll édulcorée… On continue avec des morceaux plus catchy les uns que les autres, dont une dernière ballade « Wake Me Up », belle, réfléchie, introspectrice. A défaut d’avoir revolutionné un style musical qui vit d’ailleurs en 1991 ses dernières heures sous les projecteurs, « What Comes Around Goes Around » s’avère être une excellente démarche, bien représentative de ce que fut le hair metal au cours la décénnie bénite des années 80 aux Etats-Unis.

Succès commercial mitigé oblige, cet album n’a fait l’objet que d’un pressage (à la date de sa sortie) de plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires certes, mais qui le rend malgré tout difficilement trouvable aujourd’hui. Un objet collector donc, essentiel dans la discothèque de tout amateur de hair metal qui se décrit comme tel.

21 Commentaires

3 J'aime

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samolice - 05 Septembre 2020:

Perso dans le grunge, ou tout au moins dans ce qui est généralement assimilé à cette scène, il y a des trucs que j'aime vraiment bien, style le premier Nirvana ou les Premiers Pearl Jam (liste non exhaustive). Ce que je ne pige pas, c'est comment toute une génération (d'ados ou de jeunes adultes) peut, d'un coup d'un seul, tourner le dos à un mouvement - celui du hair metal pour dire vite - et ne plus bander que pour un nouveau "courant", en l'occurence celui du grunge. Des putains de moutons, rien d'autre. Pour ma part, je pouvais balancer un Pearl Jam et enchainer avec un Ratt ou un Poison; quel est le problème? Je veux bien qu'on mette tout sur le dos de la surpuissante chaine MTV mais c'est un peu facile non? Juste des putains de moutons qui ont tué la scène hair metal. Fuck 'em all. Et, mea culpa, comme je n'ai pas eu à l'époque l'ouie assez fine (et les amis) pour appréhender et profiter de l'arrivée de la scène death metal (suédoise notamment), ben je me suis fait chier grave toute une décénie. Heureusement est arrivé Hammerfall à la fin des 90's hein Zaz smiley

PhuckingPhiphi - 05 Septembre 2020:

Je pense que le succès du Grunge est en fait en grande partie lié à des facteurs extra-musicaux.

Après les paillettes et les excès des années 80s, où tout le monde se devait d’être beau et friqué pour réussir sa vie, l’esthétique Grunge est venue comme un contre-modèle absolu. D’un seul coup, les gens normaux, moches, tristes et/ou pauvres reprenaient leur droit à la parole, trop longtemps confisqué par les années Reagan et leurs icônes de “winners à tout prix” (Rambo, Rocky, etc.). Soudain, il n’était plus nécessaire d’être un sosie de Brett Michael, de Lita Ford ou de Nikki Sixx pour prendre une gratte, envoyer sa dépression à la gueule du monde et faire un gros doigt d’honneur à la génération précédente et à ses échecs trop longtemps dissimulés derrière les bulles de champagne. D’où la popularité de ces groupes crasseux, avec leurs musiciens déguisés en clodos, en réaction aux vedettes peroxydées en lycra rose qui, à peine quelques mois avant, remplissaient encore les stades et les comptes en banque des labels.

En ce sens, je pense que la scène Glam a pris cher en raison de ce qu’elle incarnait ; il y eut quelque chose de vengeur, de cathartique dans cette mise au pilori que bien des groupes ne méritaient sans doute pas. Le parallèle qu’on établit souvent entre la vague Grunge et la vague Punk survenue quinze ans plus tôt, alors que le Rock s’était embourgeoisé dans les délires progressistes les plus pompeux, me semble assez pertinent.

Sans doute la Guerre du Golfe eut-elle également son rôle dans la perte d’une certaine insouciance. À l’heure des GIs et des frappes “chirurgicales” en direct sur CNN, les mecs maquillés commençaient à ne plus être vraiment à la mode…

samolice - 05 Septembre 2020:

Ton analyse sociologique du phénomène est (très) intéressante et probablement fort pertinente. Mais je pige quand même pas comment certaines personnes - parce qu'ils y en a forcément un paquet dans le tas - ont d'un coup tourné le dos à certains groupes pour s'en aller en écouter d'autres. Prise de conscience et rejet du "glamour"? Perte d'insousiance? Mouais. Plutôt suiveurs? Connards? Les deux? smiley

Quoi que, ne serait ce que dans notre sphère métal, j'en connais un grand nombre qui se sont mis à dénigrer les groupes de FM et de glam lorsque la vague thrash des mid eighties a déboulé. Perso j'ai jamais pigé et j'ai toujours pris mon pied à écouter les 2 styles. Au moins ça m'a permis de récupérer un paquet de lps auprès de certains potes à l'époque qui ne juraient plus que par le thrash. Cool.

Putain Adrien, désolé d'innonder ta chro avec nos posts HS hé hé.

PhuckingPhiphi - 05 Septembre 2020:

Je crois tout simplement que dans la masse, l'immense majorité des gens sont en effet des suiveurs de modes et que les vrais amateurs (dans le sens noble du terme) de musique sont en fin de compte assez peu nombreux, même chez les métalleux. La même chose s'applique en réalité aux tendances vestimentaires, au cinéma, à la littérature, à la bouffe… et dans le fond, c'est pas bien grave.

Bref, je crois qu'on peut conclure en disant qu'en 1991, pour le Hair Metal, c'était vraiment la fin de la Tuff.

OK, je sors… ;)

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