Voici un album qui date de mai 2011 et qui est pourtant selon toute vraisemblance passé relativement inaperçu malgré le fait qu’il soit signé parallèlement sur Season Of
Mist et
Massacre Records. Et c’eut été bien dommage d’en rester là.
Alors que YOB,
Talbot ou encore Gallow
God semblaient squatter pour de bon le classement des meilleures sorties
Doom de l'année,
Marienbad arrive tel un chien dans un jeu de quilles et bouleverse la hiérarchie. Premier album pour les Allemands qui en fait est un side-project du groupe de Black
Metal Panzerkreutz et première grosse claque. Certes on pourrait penser que monter son propre projet
Doom tiendrait plus de l’opportunisme que du réel intérêt artistique vu l’engouement actuel pour le genre et le nombre de projets similaires qui voient le jour les uns après les autres mais à l’écoute de
Werk 1 Nachtfall, tout le monde comprendra que l’intention était plus que louable.
Marienbad, c’est le nom d’une petite ville thermale tchèque qui fut en partie immergée par la création d'un barrage en 1961.
Pas très
Doom tout ça ? Lorsque l'eau fut relâchée, douze habitants décidèrent de périr noyés plutôt que d’être déplacés… L’album reprend donc ce concept y ajoutant les horreurs de la seconde guerre mondiale et autres plaisantes choses.
Musicalement
Marienbad nous livre une musique qui tient surtout du
Doom Traditionnel bien Heavy et épique et aussi avec des touches un peu plus gothiques avec ces claviers grandiloquents voire même folk avec l’utilisation de la flute qui ajoute aux ambiances un peu comme pour les Tchèques de Dissolving of Prodigy. Le tout est assez enjoué et upbeat (et non ce n’est pas une contradiction avec le style de musique pratiqué, on se renseigne…) et terriblement accrocheur.
On a tôt fait de rentrer dans les riffs somptueux dignes des meilleurs groupes de Heavy
Metal et de secouer la tête au rythme diabolique de la batterie. Tout cela serait évidemment impossible sans un chanteur quasi exceptionnel avec une palette des plus larges : le plus souvent dans un mode classique pour rappeler Lowe de
Solitude Aeturnus, mais qui n’hésite pas non plus à prendre certains accents
Death Metal avec quelques growls ou encore Black
Metal. Le plus frappant étant sans doute que ce n’est pas bêtement compartimenté mais lorsque l’émotion le veut, voire le dicte, on passe dans le même couplet d’une voix chatoyante à des choses plus extrêmes comme si le chanteur était habité.
Chaque titre est un petit diamant parfaitement ciselé avec un groove d'enfer que ne renierait pas
Reverend Bizarre. La cerise sur le gâteau si tant est besoin que vous en ayez besoin d’une c’est que le disque est en fait un double album, avec un disque chanté en allemand et un autre, avec les mêmes titres, en anglais. Pour avoir longtemps tripé sur la version allemande, la seule différence notable c'est que pour la version anglaise, le chanteur, peut-être un peu moins à l'aise (et encore il faut le dire vite) dans la langue de Shakespeare fait plus appel aux vocalises extrêmes.
Certains sont allergiques au chant en allemand, ils trouveront donc leur compte dans la version anglaise mais pour ceux qui n’ont rien contre, ils devraient rester, tout comme moi, bloqués sur la version allemande qui semble bien plus riche en émotions. Au final, un album riche qui tantôt vous emportera tel l’assaut de cavalerie, tantôt vous mettra dans un état transi comme à l’époque des pionniers du
Doom Death gothique.
De ce que j’ai vu, l’album est quasi intégralement sur Youtube. Donc faites-vous plaisir avant de l’acheter au cas où le doute subsisterait. De mon côté, cela transpire tellement le
Doom, la beauté sombre et ce spleen quasi slave que je ne peux m'empêcher de mettre la chose en repeat... Excellent !
J'ai écouté plusieurs titres sur Youtube, c'est excellent et très varié. Et le chant allemand n'est pas une problème pour moi.
En plus des influences que tu cites, j'y vois aussi des touches Gothic à la Tiamat.
Après je vois qu'il y a un mec de The Vision Bleak dans Marienbad, donc on ne peut pas dire que c'est de l'opportunisme...
A la première écoute (sur Youtube) ce qui m'a frappé c'est le chant qui m'a tout de suite rappelé Eisregen. Par acquis de conscience j'ai pris connaissance du line-up. Constat : la filiation avec Eisregen n'est pas due au hasard... Un disque qui semble de qualité, bizarre qu'il ne fasse pas plus parler de lui. Je suis preneur en tout cas !
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