Weltenwanderung

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17/20
Nom du groupe Locus Neminis
Nom de l'album Weltenwanderung
Type Album
Date de parution 21 Mai 2012
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1. Spiegelbild der Vergangenheit 06:35
2. Weltenwanderung 04:37
3. Wenn die Nacht den Tag Verdrängt 06:05
4. Ein Neuer Anfang 05:39
5. Wanduhr 04:19
6. Totes Licht 04:11
7. Mut zum Letzten Schritt 04:54
8. Virus 05:20
9. Die Begegnung 24:15
Total playing time 1:05:55

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Locus Neminis


Chronique @ Matai

15 Juillet 2012

A mi chemin entre le black sympho des 90's et Darkspace, d'une noirceur et d'une froideur étonnantes

L’Autriche est en train de frapper fort... ce n'est pourtant pas le pays le plus en vogue en matière de black symphonique mais il s'avère qu'une nouvelle formation risque fort de faire parler d'elle. En effet, cette dernière est loin de se contenter de suivre les pas des groupes modernes ou de ceux ayant tantôt fait parler de ce petit pays proche de l'Allemagne : loin du côté prog des défunts Amortis, de l'épique de Summoning ou du grandiloquent de Hollenthon, Locus Neminis (et sa locution latine signifiant « No Man's Land ») opte pour un black symphonique made in 90's à la Emperor/Limbonic Art croisé avec l'atmosphérique des débuts d'Arcturus et le black ambient de Darkspace (rien que le logo et la pochette évoquent les différents chapitres créés par les Suisses).

A l'instar des groupes sus-cités ou d'Obsidian Gate, Sirius ou Covenant, pour ne citer qu'eux, Locus Neminis fait de l'espace un repère, un refuge sombre et vide loin de notre Terre natale, ainsi que le théâtre de nouvelles émotions. De ce fait, les Autrichiens ont créé un son bizarre et stérile dans le but de faire une atmosphère sombre et inorganique. Ils incorporent des éléments death metal ainsi que des plages ambientes ou, a contrario, très brutales afin de jouer avec les paradoxes. On est loin du black symphonique actuel et donc plus proche de l'ancien avec de discrètes touches industrielles et un côté spatial prédominant.

Il s'agit donc d'un space black metal d'une noirceur et d'une froideur étonnantes. Le sextet ne fait pas de place à la lumière ni aux mélodies gentillettes car il nous plonge irrémédiablement dans les ténèbres infinies de l'univers. « Spiegelbild der Vergangenheint » démarre les hostilités avec une introduction atmosphérique happant l'auditeur dans un monde dépravé et inhumain avant de tomber dans le rouleau compresseur d'une batterie aux blasts maîtrisés, accompagnés des riffs et de chants bien relevés. Tout comme l'éponyme « Weltenwanderung », il s'agit d'un black symphonique porté sur les atmosphères et il n'y a donc rien de bien grandiloquent à l'horizon. Toutefois, l'utilisation des claviers joue beaucoup sur l'apport d'ambiance glaciale et prenante, avec ces choeurs très sombres et ces notes de piano à la Arcturus mais pas que. Les nappes continues, soutenues par des guitares véloces aux riffs bien froids, permettent à l'auditeur de bien s'imprégner de cette musique inhumaine.

Sur la majorité de ce « Weltenwanderung », on retrouve continuellement l'empreinte des groupes de black sympho des 90's ainsi que celle de Darkspace. Le mélange est des plus intéressants, car bien travaillé et immersif. De plus, l'utilisation de guitares acoustiques et de solos renforcent le côté glacial sans non plus tomber dans la mélodie facile, comme sur « Wenn Die Nacht Den Tag Verdraengt » ou « Ein Neuer Anfang » car c'est souvent un black brutal à l'arrière plan cosmique qui suit ces moments de douceur et de désespoir.

La cohabitation du black et du death metal permet d'apporter plus de profondeur aux morceaux, surtout lorsqu'ils sont mystérieux et tordus à l'image de « Wanduhr » et son alternance growl/chant crié. Le piano y fait aussi beaucoup et contribue à l'apport de mélopées cosmiques, ce qu'on retrouve aussi sur « Mut Zum Letzten Shritt », pas si loin d'Arcturus par moments. Mais à l'inverse des Norvégiens, les Autrichiens arrivent à fusionner les atmosphères avec une brutalité acerbe, une violence dans les riffs, les blasts et les vocaux qui détonnent complètement avec les ambiances créées.

En guise de conclusion, Locus Neminis offre un « Die Begegnung » long de plus de vingt cinq minutes, pris entre ambient, black brutal et black symphonique. C'est sans doute dans ce morceau que les parties les plus symphoniques se feront le plus entendre, les violons ressortant en compagnie du piano. Ne vous fiez pas aux quelques minutes de blanc, elles cachent une autre partie du titre qui décoiffe tout autant avec une batterie folle et des guitares très véloces, sans oublier les claviers, jouant une fois de plus avec le froid et le vide intersidéral.

« Weltenwanderung » est un album remarquable, une sorte d'hommage à un style de black symphonique désormais mort, loin des productions lisses, des métissages avec le death mélo et du grandiloquent de maintenant. Locus Neminis a su combiner le black sympho cosmique made in 90's avec l'ambient et le brutal pour un résultat bluffant et intense, sans pour autant faire dans le passéiste. Ce voyage dans l'espace ne vous laissera pas indemne, tentez-le.

21 Commentaires

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Topher - 18 Juillet 2012: Merci pour la chronique ça m'a attiré aussi et j'ai bien aimé les premières écoutes. ça fait du bien.
meuldor - 13 Janvier 2014: où peut-on acheter cet album?merci d'avance.
Matai - 13 Janvier 2014: Il y a actuellement rupture de stock chez Locus Neminis, tous les CDs se sont vendus ! Par contre, si tu préfères la version digitale, c'est possible de se la procurer sur bandcamp: http://locusneminis.bandcamp.com/
jocemcmxcix - 15 Avril 2016: Apparemment ils bossent sur un nouvel album !
Demo "Sagittarius A" sur YT.
Vivement la sortie du CD !
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Chronique @ Eternalis

25 Août 2012

Locus Neminis termine son premier périple dans une osmose musicale et émotionnelle rare

Le vide et le no-man’s-land. Locus Neminis. L’absence d’existence. La fin en soi de tout, de la matière, de la création et de la destruction. Le néant. Un concept en soi impensable concrètement puisque la notion même de pensée rattache à une existence tout au moins matérielle. Un concept si vaste, effrayant et étouffant que des autrichiens ont tenté de le mettre en musique…en répondant logiquement au nom de Locus Neminis.

Suite à une première demo passée assez logiquement inaperçue dans nos terres, c’est avec un énorme pavé dans la mare qu’arrive Locus Neminis, armé de son "Weltenwanderung" surpuissant, inspiré, novateur et extrêmement personnel pour un premier opus, de plus complètement autoproduit et non signé sur un label.
La production, réalisée par le guitariste F.E, est une aura sombre et constamment lumineuse, se créant tel un vortex puisant sa force et sa puissance du vide de l’espace. Glacial et stellaire, le black metal du groupe, ainsi que sa production, s’octroient le droit de voguer vers des horizons industriels et mécaniques, correspondant parfaitement à l’ambiance déployée.

"Weltenwanderung" est un monde saisissant de contrastes, où la terreur renvoie à la beauté, où le vide emmène vers des contrées intensément lointaines et où la brutalité desserre parfois son étau pour sombrer dans une profonde mélancolie, une introspection négative et dépressive. Le sublime "Ein Neuer Anfang" en est le meilleur exemple puisqu’il s’ouvre sur un phrasé mélancolique et lent que Dornenreich ne renierait pas. La voix murmurée de Xarius apparait fatiguée, au bord du gouffre…pendant que la batterie dresse un portrait mécanique mais encore surmontable avant l’assaut fulgurant qui s’apprête à envahir l’atmosphère. Le hurlement se fait entendre, hurlé et hurlant, attaché à un blast beat monstrueusement rapide tandis que les guitares et les claviers continuent de déclamer la même lenteur, la même dépression…cette sensation de désespoir intense. Le morceau prend parfois des intonations death metal dans l’articulation des vocaux, mais la puissance émotionnelle qui se dégage de la musique et du chant criard de Xarius, ainsi que des atmosphères oniriques et glaciales de Antimaterie (claviers) échappent à toutes règles, à toutes étiquettes. L’écoute du titre track est également une vision intense sur le vide, tant l’auditeur plonge dans cette ambiance d’abord suffocante dans son agressivité et sa compacité pour finalement s’élever doucement ailleurs, pour partir très loin par l’intermédiaire de ces arpèges acoustiques et de ces soli mélodiques et techniques qui, une nouvelle fois, échappent complètement à l’étiquette traditionnelle du black metal.

La perfection et l’intelligence de la production font que les sonorités industrielles et inhumaines parviennent à créer des sensations nous touchant au plus profond de nous, de nos peurs et de nos souvenirs, comme une ancienne plaie qui referait surface pour mieux s’ouvrir encore. Locus Neminis nous offre l’illusion de se perdre en plein espace, dans le vide intersidéral où l’absence de tout permet paradoxalement l’expression d’un maximalisme d’émotions. "Wenn Die Nacht Den Tag Verdraengt" fragilise l’auditeur, le rend sensible et à fleur de peau pour mieux le toucher au cœur. Le chant black de Xarius est exceptionnel de variations et de versatilité, autant qu’il impressionne par sa faculté à peindre des émotions humaines à travers sa noirceur et son aspect glacial.

L’album est une longue chute où chaque composition est une partie essentielle mais indispensable à l’ensemble pour correctement fonctionné, à l’instar d’un puzzle géant ou d’une machinerie complexe où chaque rouage aurait sa place précise. L’influence de Darkspace y apparait parfois comme prédominante, notamment à l’écoute des nappes éthérées et sublimes de "Wanduhr", ou encore lors des phases spatiales du destructeur et très violent "Spiegelbild Der Vergangenheit", ouvrant ce voyage avec furie, technique et chaos.
Comme point de non-retour, "Weltenwanderung" trouve sa révérence, son point culminant et son apogée dans un "Die Begegnung" de vingt-quatre minutes, à la tournure progressive et symphonique plus prenante que jamais, immersive et puissante. La musique devient une entité vivante permettant le voyage de l’esprit, même si ce dernier devra accepter la souffrance et la douleur de certains clichés photographiques heurtant. Débutant sur une pluie de blast, de soli et de hurlements effrénés, perpétué par des riffs tranchants et destructeurs, le morceau sombre peu à peu dans un environnement toujours plus hostile, chaotique et désespéré. Puis vient ce fameux vide…ce silence, ce creux, cette absence de vie ressentit comme un malaise mais également un soulagement à travers la musique…antinomie de beauté et de terreur mêlée par des nappes de claviers spatiales et contemplatives. La violence ressurgit alors de la torpeur et du vide pour frapper plus violemment et sournoisement encore, le malaise agrémenté d’une production plus synthétique et pesante encore, irrémédiablement industrielle et mécanique, écrasante et inéluctable tel le rouage d’un engrenage qui, de toute façon, se doit de vous broyer en deux. Puis le silence revint…le chaos a fait son œuvre…funestement…

Locus Neminis termine son premier périple dans une osmose musicale et émotionnelle rare si l’on prend de plus en compte le fait que la majorité de ces musiciens sont jeunes et relativement inexpérimentés sur la scène metal. A la fois artistiquement impressionnant, techniquement impeccables et musicalement novateurs, le sextette autrichien dispose entre les mains d’un disque qui est déjà prêt pour participer à sa renommée sur la scène internationale. Probablement n’en ont-ils pas encore conscience, mais le règne de Locus Neminis pourrait être plus proche et se répandre plus vite qu’eux-même le croient…laissez-vous baigner…le voyage pour un aller simple le plus rapide vers l’effroi se nomme "Weltenwanderung".

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BestJules69 - 25 Août 2012: Je dois avouer n'être pas encore touché par le black comme je le suis par le progressif ou le symphonique par exemple. Cependant, je vois de plus en plus fréquemment émerger de jeunes groupes comme Locus Neminis, disposant d'un potentiel inestimable, et cela suffit à me faire adopter un nouveau regard sur le genre. En tout cas, je souhaitais te remercier sincèrement pour cette chronique jumelée à une interview. Tu y as surement consacré une grande partie de ton temps, et cela m'a permis et permettra à beaucoup de bénificier d'un apreçu efficace de la formation avant de se plonger dans l'écoute de leur premier opus, dont je pense faire l'acquisition prochainement.
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