Welcome to the Machine

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17/20
Nom du groupe Monkey 3
Nom de l'album Welcome to the Machine
Type Album
Date de parution 23 Fevrier 2024
Enregistré à MyRoom Studio
Style MusicalStoner
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Ignition
 
2.
 Collision
 
3.
 Kali Yuga
 
4.
 Rackman
 
5.
 Collapse
 

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Monkey 3


Chronique @ JeanEdernDesecrator

29 Mars 2024

Une succession de tableaux futuristes et luxuriants



L'espace infini est l'endroit idéal pour les rêves inaccessibles, même si le capitaine Kirk lui-même, alias William Shatner, a bien dû se rendre à l'évidence, constatant de visu que l'espace n'était qu'un endroit vide, mort et hostile. Cela n'empêche l'imagination des membres de Monkey3 de s'échapper dans les limbes stellaires et autres mondes futuristes à découvrir...

Leur histoire a démarré en 2001 à Lausanne dans une communauté de jam session, et s'est solidifié autour du guitariste Boris De Plante et de Picasso (le bassiste, pas le peintre, pouf pouf) pour devenir un véritable groupe. Celui-ci se compose actuellement de Boris (guitare), Jalil (basse, arrivé en 2021 en remplacement de Kévin), Walter (batterie), dB (claviers, sons). Si leur expression est uniquement instrumentale, entre stoner, prog et musique psychédélique, ils ont tout de même fait en 2009 un EP de reprises, "Undercover" en invitant des vocalistes, parmi lesquels John Garcia de Kyuss. On les avait laissés en 2019 avec leur sixième album "Spheres", bien reçu par la critique comme par les fans et défendu sur de nombreuses scènes malgré la pandémie notamment le Desertfest en 2019, et le Hellfest en 2022.


La belle pochette de "Welcome to the Machine", qui est paru le 23 février 2024 chez Napalm Records, interpelle et donne envie de découvrir ce qu'elle renferme, avec son style épuré rappelant les bd de science fiction des années 70, à l'instar d'un Valérian ou un Druillet formaté par la géométrie du cube.

L'album compte cinq titres pesant entre six minutes pour "Collision" et près de treize minutes pour "Collapse", mais leur écoute est fluide, et on ne sent pas le temps passer. En gardant en tête le souvenir de "Sphere", j'ai été agréablement surpris de trouver ce nouvel album plus varié et riche ; au lieu d'un long continuum, c'est plus une succession de tableaux différents les uns des autres. Ce n'est pas la destination qui compte, mais les étapes du voyage, si je devais tordre le dicton. D'un morceau à l'autre, c'est comme si on changeait de planète ; ainsi se retrouve-t-on dans un désert technologique oppressant dans "Collision" après la luxuriance de "Ignition".
Il y a des éléments futuristes comme les beats électro ou trip-hop, ou des toms aigus au rebond presque métallique sur "Collapse". On est englobé par une atmosphère éthérée et cinématique développée par dB (claviers, samples), et on est presque soufflé par une déflagration lorsque de gros riffs bien métalliques explosent enfin ("Collision").

Plusieurs couches différentes se superposent, s'imbriquent et évoluent au fur et à mesure des compositions. Ce serait un peu l'opposé de leur album "39 Laps" qui faisait s'effeuiller chaque riff sur de longues minutes, dans un dénuement patient. Si la complexité des structures et des mélodies évoquent la froideur mathématique des machines, la musique de Monkey3 est intimement organique, à l'image de cette rythmique imitant un battement de coeur dans le début de "Ignition".
Des soli efflorescents éclosent le long de ces lianes enchevêtrées, difficile de ne pas penser à David Gilmour pour la façon dont l'expressivité du jeu de Boris transparaît ; aussi certains passages calmes et contemplatifs, comme le début de "Collapse" sonnent presque comme un hommage solennel au grand Floyd des années 70.
La place de la guitare est centrale et c'est un peu elle qui raconte l'histoire, avec des mélodies évidentes et aériennes qui m'ont parfois fait penser à celles de Joe Satriani. Monkey3 étant un projet foncièrement instrumental, les lignes de guitare lead prennent pour ainsi dire la place du chant, et encore, vu la longueur des morceaux, il y aurait de la place pour quelques couplets. On pourrait citer l'exemple d'Elder, qui dans un genre approchant, pose juste des lignes de chant éparses qui suffisent à transfigurer leurs (très) longues compositions.
J'ai beaucoup apprécié les lignes de basse nerveuses et obsédantes de Jalil, qui se rapproche d'un Chris Wolstenhome, et font lorgner de manière intrigante certaines compositions en direction de Muse ("Kali Yuga", "Rackman,"). La batterie de Walter est relativement en retrait dans le mix, mais n'en joue pas moins un rôle vital, en imprimant le rythme là où il est nécessaire, en provoquant les bifurcations et en faisant exploser un chaos contrôlé avec son jeu de roulements... et sachant parfois s'effacer pour laisser l'histoire s'écrire.
La production est exemplaire, à la fois puissante, ample et contrebalance les éléments frois de leur musique avec une chaleur humaine.

Alors qu'on colle volontiers l'étiquette stoner à Monkey3, sur ce disque je trouve qu'ils s'en éloignent avec bonheur, plusieurs couleurs musicales sont utilisées sur leur palette, avec des claviers et samples futuristes sur "Collision", ou encore des réminiscences du début des eighties comme cette rythmique droite charley sec et discrètes cocottes funk sur la longue pièce finale.
Je dois avouer que je n'étais pas spécialement fan de la musique de Monkey3 jusque là, mais avec ce "Welcome to the Machine" passionnant et abouti, le trio m'a conquis dès la première écoute, et encore plus avec les suivantes, et signe un opus où il s'est renouvelé une fois de plus, enrichi... et même révélé.


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