En Thrashcore (terme utilisé pour nommer un
Crossover très virulent) comme dans tous les genres musicaux dits extrêmes, l'excès de violence débouche parfois, non pas sur de la brutalité, mais sur de la cacophonie (ce qui n'est pas la même chose) !
Cette situation a généralement lieu lorsque les membres des groupes maîtrisent peu (ou pas) leur instrument, et compensent cette lacune par une surenchère d'agressivité.
C'est le cas avec les Américains de Malicious Grind et leur album "
Welcome to Life".
Formé à El Segundo (Californie) en 1985 par Craig Davis (chant/guitare), Ingrid Baumgart (chant/basse), et Mark
Luther (batterie) le trio signe en 1988 (après une unique démo) avec New Wave Records (qui, avant de devenir un label, fut à la fin des années 70 l'un des tout premiers fanzines français à traiter de la scène alternative), et enregistre son premier disque.
Si avec l'édition du culte split LP "Licensed To Thrash" (1988) de
Loudblast/
Agressor (le premier album de Thrash
Metal Français) New Wave Records avait réalisé un coup de maître, l'exploit ne sera pas réédité avec "
Welcome to Life".
En effet sur ce disque (qui tourne en 45 tours) affublé d'une pochette assez risible, Malicious Grind nous offre, ou plutôt nous balance pendant vingt minutes un mauvais (et très mal produit) Thrashcore.
Car que ce soit avec les rapides (et chaotiques) "Consumed" et "Self Destruct" qu'avec "A.I.D.S.", on a droit à des titres bâclés que le groupe exécute aussi rapidement qu'il les a composés !
Cela ne s'arrange pas avec les morceaux "Hardcore Wall Flower", "Polyester Paranoia", "Squino", et "Fatso" où, à l'instar de
DRI sur ses deux premiers albums (qui eux sont de très bonne qualité), Malicious Grind propose des titres de moins d'une minute !
Or si ce type de morceau est crédible quand il permet à un groupe de se singulariser (et de se forger une identité) en proposant de véritables petits missiles, il l'est beaucoup moins quand il s'agit uniquement de quelques bruits de cymbales ("Dot").
Ceci dit, même quand Malicious Grind décide de ralentir la cadence et de proposer des titres plus longs avec "Malicious Grind" et "Death To His Part", ces derniers sont sabotés par des parties rapides et cacophoniques.
Quant au chanteur (qui est aussi guitariste), il crache ses textes tout au long du disque, souvent accompagné de ses deux complices, et quand il n'a plus de salive il délègue ce rôle à la bassiste (sur "Stupid Cops") !
Bref, plutôt qu'éditer en vinyle le médiocre enregistrement d'une obscure formation californienne les dirigeants de New Wave Records auraient mieux fait de signer des groupes hexagonaux comme
Endless Diatribe et
Infected Youth, ça aurait été (financièrement et artistiquement) plus rentable.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire