Wayward Sanctuary

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15/20
Nom du groupe Resolve
Nom de l'album Wayward Sanctuary
Type Album
Date de parution 10 Octobre 2015
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Pitch Black Eyes 06:29
2. These Voices 05:24
3. Unchained 03:55
4. Still Breathing 06:45
5. NPoaL 04:34
6. Blood Will Tell 07:06
7. December 11:29
Total playing time 45:42

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Resolve


Chronique @ ericb4

25 Août 2016

Un album à découvrir, à effeuiller et peut-être bien à adopter...

Dynamisé par un vent d'inspiration renouvelé, ReSolve, jeune groupe metal progressif à chant féminin néerlandais, revient dans les rangs avec, cette fois, de sérieux atouts pour faire entendre sa voix. Cofondé en 2010 par le guitariste et vocaliste Lennert Kemper et le batteur Gregory van der Hoeven, trois ans plus tard et pour une mise en valeur optimale de son projet, l'expérimenté duo originaire de La Haye a sollicité les talents conjugués du claviériste Fabian Blomsma (ex-Adeia), du bassiste Justus Ebel (Contorted Mind, ex-Unseen Perception) et de la chanteuse Chrissy Spruijt. Suite à la réalisation d'un premier et discret EP en 2013, cette dernière a cédé le poste à Radina Dimcheva (ex-Mystica), intégrée à la formation fin 2014, dont la signature vocale est en adéquation totale avec les aspirations musicales actuelles du groupe. De cette symbiose artistique et technique nait « Wayward Sanctuary », initial et pénétrant album full length de 7 titres égrainés sur un ruban auditif de 45 minutes sorti chez Layered Reality Productions.

Inspirée par les travaux de Dream Theater, Opeth ou encore Symphony X, entre autres, la formation a néanmoins pris le temps nécessaire à la digestion de ses sources pour apposer son sceau sur la plupart de ses propres et louables compositions, et ce, à l'instar d'un minutieux et intense travail en studio, réalisé au cours de l'année 2015. Autant de complexes gammes et de délicats arpèges qui ont pour corollaire une finesse d'écriture dont se nourrit l'ensemble des textes de ce roboratif opus. En outre, le propos a joui d'un enregistrement de bonne facture, assurant une convaincante et agréable profondeur de champ acoustique. De plus, un mixage équilibrant parfaitement les parties instrumentales et les lignes de chant entre elles et des finitions passées au crible ont contribué à mettre en lumière une production soignée et judicieusement mastérisée par Mendel bij de Leij. C'est donc sous les meilleurs auspices que l'on entre, sans plus attendre, dans le vaisseau amiral.

Comme un cyclone inattendu, le rideau s'ouvre sur « Pitch Black Eyes », magmatique piste symphonico-progressive aux arrangements de bon aloi, où le riffing lacère le tympan tout en étreignant une massive rythmique, le long d'une trame orchestrale à la fois ample, sinueuse et vénéneuse, suivant un engageant cheminement mélodique. Ce faisant, les puissantes et chatoyantes patines oratoires de la sirène contribuent à enjoliver de sculpturaux couplets et surtout des refrains immersifs à souhait, construits dans une logique d'articulation et d'évolution des éléments proche d'un Dream Theater des premiers émois. On ne passera pas outre un solo de guitare à l'expert délié et lorsque le convoi instrumental s'emballe, si l'on est secoué de toutes parts, on ne se perd nullement en d'inutiles conjectures technicistes jusqu'à la note ultime. Une enchanteresse mise en bouche qui amène à prolonger notre parcours.

Le propos s'est également avéré plus incisif, poignant, insolent, toujours dans une veine heavy progressive. D'une part, sur un riffing dévorant tout sur son passage, l'offensif « These Voices » déploie une frappe percussive lourde et sèche tout le long, un corps orchestral saillant, corroborés à de puissantes impulsions vocales, difficiles à prendre en défaut. Sur un pont technique, histoire de sortir la tête du chaudron bouillonnant, on ne restera pas de marbre sur le solo aux claviers où les rampes défilent à toute allure, propices à l'enivrement de nos sens. On regrettera peut-être un tracé mélodique linéaire, insuffisamment oscillatoire et lumineux pour nous pousser à une inconditionnelle adhésion. D'autre part, on est prestement projeté dans les flammes incendiaires de « NPOAL », frondeur instrumental heavy progressif nous assénant ses riffs qui déchirent tout sur leur passage, non sans rappeler Dream Theater. Par contraste, de rayonnantes nappes synthétiques nous imbriquent dans une festive ambiance que vient interrompre une impitoyable et massive rythmique. On ne sort pas indemne d'une tourmente qui ne nous aura laissé que peu de répit pour reprendre notre souffle. L'enjoué corps instrumental feint de nous perdre en des terrains minés et en d'inhospitaliers espaces sonores pour mieux nous communiquer ses énergisantes intensions.

Moins aisément accessibles mais révélant toutefois quelques charmes, les pièces les plus roboratives seront loin de laisser indifférent, pouvant même éveiller d'authentiques plaisirs. Aussi, la puissance dévastatrice du plantureux « Blood Will Tell » qui, tel une pieuvre, déploie ses tentacules pour mieux nous aspirer en son sein, ne saurait se démentir. Les riffs acérés de ce titre metal progressif libère une charismatique empreinte vocale féminine doublée de choeurs virils, comme pour mieux nous mordre l'oreille. Acte polyrythmique saignant, le brûlot sait aussi desserrer son étreinte pour nous conduire en des espaces plus tempérés et à la mélodicité avérée. Soudain, un break tout en toucher bride le mustang, et ce, au son d'une gracieuse lead guitare au picking alerte, rapidement relayé par une reprise bodybuildée. Ce faisant, la prégnante incandescence des 7 minutes de la piste ira jusqu'à son terme. Pour sa part, l'outro de l'opus laisse entrevoir une fresque aux délectables accords de guitare et de lumineuses et habiles gammes au piano. Au-delà de ce constat, les 11 minutes de « December » offrent leur lot d'effets de surprise, de subtilités atmosphériques, de variations rythmiques, tout en suivant un fil mélodique cohérent. Témoignant d'une solide cohésion instrumentale, qui lentement ouvre ses ailes, le morceau n'en demeure pas moins prégnant de par les soyeuses envolées de la belle que son growler de comparse vient rejoindre, esquissant ainsi une jolie toile de contrastes. Assurément l'un des gemmes de la pléthorique offrande.

Mais le combo a également veillé à ralentir son tempo pour nous convier à des moments plus en retenue, sans y perdre en pugnacité rythmique. Ainsi, « Unchained », mid tempo estampé power progressif, octroie une douce et invitante lumière mélodique, dans la veine d'Autumn, avec un zeste de Symphony X eu égard aux accords investis. Mise en exergue par le déploiement progressif des saisissantes et ondulatoires volutes de la déesse, la truculente plage, un poil éthérée, appelle à la suivre jusqu'à son terme. Plus encore, une frissonnante incantation nous attire irrémédiablement sur la poignante power ballade « Still Breathing », intimiste moment mis en habits de lumière par le gracile filet de voix de la maîtresse de cérémonie. Tour à tour d'une sensibilité à fleur de peau et mordant dans le vif, la pièce livre ses plus beaux atours, et notamment une ligne mélodique composée avec une précision d'orfèvre et parfaitement restituée. Soudain, un inattendu et jouissif passage technico-mélodique un tantinet jazzy, tout en légèreté et d'une confondante fluidité, s'offre à nous, où de fins arpèges au piano, d'émoustillantes gammes au synthé et un rutilant solo de guitare alternent, fermant ainsi la marche d'une pépite. De jolis effets de contrastes, s'il en est, assortis d'une graine d'inspiration insoupçonnée et d'une forte charge émotionnelle, nous assignent définitivement à résidence.

Au final, ce vitaminé et opulent message musical renferme quelques trésors, qu'il faudra aller chercher, pour certains d'entre eux, au terme de plusieurs passages circonstanciés. Une production soignée, émoustillante, variée, nuancée, techniquement convaincante et artistiquement en phase d'évolution transpire par tous les pores de cette goûteuse galette. Aussi, un auditoire sensibilisé aux sources d'influence du combo pourrait bien succomber aux charmes indéfectibles d'une œuvre forte et originale. On pourra toutefois objecter une mélodicité parfois linéaire, un tantinet brumeuse, qu'il s'agira de reconsidérer pour nous rallier inconditionnellement à la cause du valeureux collectif. Cependant, jouissant d'une large expérience de ses cofondateurs et de celle de leurs acolytes, la formation a assurément ici une belle carte à jouer pour déjà espérer faire partie des valeurs montantes du metal progressif à chant féminin. Un album à découvrir, à effeuiller, et peut-être bien à adopter...

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