Way of the Sword

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15/20
Nom du groupe Elanor
Nom de l'album Way of the Sword
Type Album
Date de parution 27 Juin 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Dawn of Heroes
Ecouter01:13
2.
 Straight Way, Strong Will
Ecouter04:53
3.
 Pendragon's Might
Ecouter04:28
4.
 Myth of Steel
Ecouter04:34
5.
 Way of the Sword
Ecouter04:19
6.
 Land of the Sin
Ecouter05:04
7.
 The Reign's End
Ecouter04:05
8.
 Birth of a Siren
Ecouter04:41
9.
 Freezing Blades
Ecouter04:03

Durée totale : 37:20

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Elanor



Chronique @ ericb4

19 Fevrier 2021

C'est en pente ascendante qu'évolue désormais l'outsider hongrois...

Encore peu popularisé hors de sa terre hongroise natale, ce sextet budapestois créé voilà près de 12 ans n'en est pourtant plus à ses balbutiements. Demeurant prudent dans sa démarche car conscient des enjeux et des risques courus à chercher coûte que coûte à essaimer ses riffs dans un registre metal ô combien tendu, le groupe ne sortira son introductif EP, « Ad Victoriam E.P. », que trois ans plus tard. Après une longue traversée du désert, et suite à un profond remaniement de son line-up, le combo est-européen reviendra en 2018 muni d'un single, « Way of the Sword », titre éponyme de son initial et présent album full length, auto-production de 9 titres égrainés sur un ruban auditif de 37 minutes. A l'aune de cette fraîche livraison, nos acolytes seraient-ils en passe désormais de constituer de redoutables opposants face à leurs homologues générationnels, toujours plus nombreux à se bousculer au portillon ?

A bord du navire, nous accueille l'équipage au grand complet, à savoir : la frontwoman aux puissantes et chatoyantes inflexions Roslen Bondì (ex-Tothem), le compositeur, claviériste/guitariste et growler Márk Wencler, les guitaristes Christian Alexander Oppitz (Ignotus Enthropya) et Bálint Kemény (Astur, Runeshard, ex-Numenor, ex-Ignotus Enthopya, ex-Mythlond, ex-Niburta), le bassiste László Jámbrik et le batteur Attila István Hekele (Exodikon, Isatha). De cette étroite collaboration émane un propos power mélodico-symphonique aux relents folk et death, à la fois éminemment pulsionnel, volontiers entraînant et enjoué, le plus souvent calé sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête. Aussi, c'est dans le sillage stylistique d'Ancient Bards, Nightwish, Xandria, Lyriel, Epica, Eluveitie, que nous embarque la troupe, la touche personnelle en prime.

Produit et finement enregistré par Elanor, le méfait a, par ailleurs, été mixé et mastérisé aux No Silence Studios (à Gyula, en Hongrie) par un certain István Simon, connu pour avoir produit certains albums de VolumeFeeder, Crowhill Tales, Nest Of Plagues, Sin Of God, The Beast Within, entre autres. Aussi, l'opus bénéficie-t-il d'une ingénierie plutôt soignée, ne concédant que peu de sonorités résiduelles, tout en octroyant une belle profondeur de champ acoustique. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la soute de l'embarcation...


C'est sur un torrent de lave en fusion que nous projette le plus souvent le combo hongrois, avec pour effet d'aspirer le tympan d'un claquement de doigts. Ainsi, passée la brève et somme toute dispensable entame instrumentale à la colorature cinématique, « Dawn of Heroes », les sanglants coups de boutoirs n'auront de cesse de pleuvoir. A commencer par « Straight Way, Strong Will », un tempétueux et rayonnant up tempo power symphonique à la confluence de Nightwish et Ancient Bards. Au cœur d'un champ de turbulences incessamment réalimenté par un martelant tapping doublé de sinueuses et inaliénables rampes synthétiques, évolue un duo mixte en voix de contrastes bien habité, les limpides volutes de la belle et les serpes oratoires de son acolyte de growler offrant un poignant face à face.

Tout aussi enfiévrés mais moins directement orientés vers les charts, d'autres manifestes n'en tirent pas moins leur épingle du jeu. Dans cette lignée, on retiendra l'émoustillant « Freezing Blades » eu égard à la soudaineté de ses accélérations et à son infiltrant cheminement d'harmoniques. Dans cette mouvance, s'inscrivent encore l'incisif « Pendragon's Might » tout comme le trépident « Birth of a Siren », véritables torches incendiaires au carrefour de Xandria et Tristania ; de mélodieuses pistes à la cadence effrénée, offrant, en prime, d'insoupçonnés effets de contrastes rythmiques et atmosphériques tout en recelant chacune un flamboyant solo de guitare. Mais nos inspirés compères sont encore loin d'avoir déposé les armes...

Quand le propos se pare d'une fibre folk plus affirmée tout en se faisant oppressant, la troupe trouve à nouveau les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'illustre « Way of the Sword », un jovial et néanmoins offensif méfait power symphonique aux relents folk death au carrefour d' Eluveitie et Ancient Bards. Voguant sur de tortueuses nappes synthétiques, une section rythmique au taquet, et délivrant un refrain immersif à souhait tout en étant parsemé de growls aussi glaçants qu'ombrageux, le torrentiel effort se voit parallèlement mis en habits de lumière par les soufflantes attaques en voix de poitrine d'une princesse ici muée en une redoutable prédatrice, dont les inflexions ne sont pas sans rappeler celles de Sara Squadrani (Ancient Bards).

Lorsque le message musical s'obscurcit, le spectacle ne sera pas moins au rendez-vous de quelques attentes en matière de death symphonique mâtiné de dark gothique. Aussi, c'est sur des charbons ardents que l'on déambule à l'aune de « Myth of Steel » et « The Reign's End », éruptives et anxiogènes plages aux riffs rugueux et à la rythmique frondeuse, à mi-chemin entre Draconian et Tristania. Mises en exergue par les grunts à la fois caverneux et coupants du maître de cérémonie, ne concédant pas l'ombre d'une pause pour nous remettre de nos émotions, ces deux tornadeuses et organiques offrandes ne lâcheront pas leur proie d'un iota.

Si le convoi instrumental se fait volontiers impulsif, il en vient parfois à ralentir sa cadence. Ce qu'atteste le low/mid tempo « Land of the Sin », troublante offrande aux enchaînements intra piste ultra sécurisée, dans le sillage coalisé de Xandria et Lyriel. Encensée par les saisissantes envolées lyriques de la sirène glissant le long d'une enchanteresse rivière mélodique, parée de sensibles arpèges au piano et d'un bref mais seyant solo de guitare, la tendre aubade ne se quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau le pavillon dans cet océan de félicité.


A l'issue de notre périple en de magmatiques espaces, force est d'observer que le combo hongrois n'a tari ni d'allant ni de panache, variant ses exercices de style à l'envi et octroyant, en prime, une production d'ensemble de bonne facture. Diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, le propos n'accuse, par ailleurs, que d'infimes bémols et/ou zones de remplissage, état de fait autorisant la traversée du skeud d'un seul tenant. Il conviendrait cependant que nos acolytes consentent à quelques prises de risques supplémentaires et qu'ils digèrent prestement leurs sources d'influence pour permettre à leur projet de gagner à la fois en teneur argumentative et en épaisseur artistique. Toutefois, à l'aune de ce diluvien et rayonnant essai, nos gladiateurs ont une belle carte à jouer pour espérer s'imposer sans tarder parmi les sérieux espoirs de ce si concurrentiel registre metal. C'est en pente ascendante qu'évolue désormais l'outsider hongrois...

Note : 15,5/20

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