Projet d'un seul homme, le Grec Andreas Sinanoglou,
Warrior Path surfe sur la vague épique, en vogue depuis quelques années et le succès des festivals traditionnels ayant accompagné, voire même initié cette tendance de fond depuis plusieurs années. Le bonhomme sait s'entourer puisque Yannis Papadopoulos (
Beast In Black, ici dans un registre bien différent et, pour tout dire, convaincant) au micro ou
Bob Katsionis (guitare, basse et claviers, également actif dans
Serious Black ou
Firewind, parmi d'autres formations reconnues) ne sont pas des débutants. Dans l'univers Grec du powermetal, ça pose. Registre complètement différent ici, puisqu'on a affaire à du heavy, du vrai (du moins partiellement on y reviendra), à l'image de la pochette flirtant avec les thèmes épiques chers au genre : loups, guerriers médiévaux, château en fond, pierres tombales et rapaces volants sur le verso de la pochette.
"Riders of the Dragons" ouvre l'album sur des notes que n'auraient pas renié le Maiden post-2000, et les similitudes de chant entre Yannis Papadopoulos et
Bruce Dickinson, surtout en début d'album, sont légion. Rapides, complètement traditionnels dans le bon sens du terme, les premiers morceaux (très bon "The
Hunter") laissent à penser à un vrai album majeur dans le genre aux côtés d'un
Visigoth auquel on peut penser parfois. Papadopoulos constitue un vrai atout, s'intégrant parfaitement au genre, avec un organe puissant sans trop en faire. Stormspell Records, spécialisé dans les sorties de qualité, a eu raison de faire confiance à ce projet. Le court "A Sinnersworld" évoque un peu
Gamma Ray, et l'album alterne harmonieusement parties débridées et d'autres plages plus pesantes, non sans émotion et paroles raccord avec la pochette de Dimitar Nikolov. Les 4 premières pistes présentent ainsi un heavymetal épique de haute volée, à situer grosso modo entre Gatekeeper et
Visigoth.
Mais, et c'est bien dommage, tant le premier album de ce projet ne le méritait pas, la seconde partie de l'album est mal fagotée. Du moins sur la version CD de chez Stormspell, le vinyle sorti chez Symetric Records présente un contenu sensiblement différent avec "Mighty Pirates" et "
Dying Bird of
Prey" en moins (pas un mal) placés en 8 et 9ème piste sur le CD, et un séquencement légèrement différent, allongeant ainsi de douze bonnes minutes la version CD qui ne le nécessitait pas. Mais alors pas du tout. On pouvait s'en douter avec la ballade "
Black Night", trop powermetal au milieu du disque, coupant l'entrain dégagé par sa première partie malgré des qualités mélodiques indéniables. D'aucuns pourront y trouver une respiration bienvenue toutefois, mais les 6 premières minutes du titre (sur 8) paraissent bien longues, enchaînées avec le titre éponyme du disque, morceau de 10 minutes quelque peu redondant et s'étirant trop malgré un refrain réussi et une ambiance épique palpable. C'est en effet dans les formats courts que
Warrior Path convainc le plus ("
Fight for Your
Life"), plutôt que dans ses moments les plus mélodiques par trop étirés ("
Dying Bird of
Prey" sucrerie dont le souffle ne prend guère). Une grosse moitié de l'album donc.
La selle entre deux chevaux,
Warrior Path alterne chaud et froid sur un album trop long et dont les parties trop sucrées font baisser un propos musical qui partait pourtant bien sur sa première moitié. Malheureusement, album peut-être trop auto-suffisant (souvent le problème avec des invités et un seul maître de composition), il eut été préférable de couper nombre de parties superflues étirant l'album inutilement (du moins sur la version CD de 62 minutes), Dommage, car l'idée de départ est plutôt accrocheuse, et les invités se fondent bien dans l'univers souhaité. Privilégiez donc le format LP.
Je viens d'écouter sur Youtube, les 2 morceaux mélodiques paraissent bien longs, cela casse le rythme de ce très bon début d'album épique (comme les grecs savent si bien le faire tel BattleRoar) et ne donne plus trop envie de poursuivre l'écoute.
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