Black
Mass nous vient de
Boston et sort son deuxième album, alors que peu de thrashers de ce côté de l'Atlantique ont déjà entendu parler de ce trio. Une rapide écoute de leur premier jet (
Ancient Scriptures - 2015), constitué de riffs acérés comme du rasoir, donne furieusement envie d'en savoir plus sur ces jeunes petits gars du Massachussets (voisins des fous furieux de
Lich King, tout sauf un hasard). Déjà, tirer son patronyme d'un des premiers morceaux de la référence de thrash qu'est
Destruction (extrait du tout premier E.P. de la formation, le référentiel
Sentence of Death), fallait oser et ne pas se prendre les pieds dans le tapis. A moins que ce soit une inspiration du film Black
Mass de Scott Cooper qui ait donné l'idée au groupe, le méchant de service du film étant de...
Boston (le film avec Johnny Depp et honteusement rebaptisé Strictly
Criminal en VF). Comme un Cristiano Ronaldo du milieu de semaine, c'est fièrement que les Black
Mass sortent
Warlust, à la pochette bien plus sombre que celle de leur premier jet, et correctement distribué par Iron Shield Records, puisque trouvable en France facilement. Alors, Black
Mass, clone basique de
Destruction première période, ou vraie belle découverte à conseiller à tout thrasher avide de nouveautés ?
Après l'introduction traditionnelle baignant l'auditeur pendant 2 minutes sous les tirs et autres joyeusetés guerrières, c'est finalement un groupe d'obédience thrash qui ne présente pas énormément (enfin, pas tout le temps) de similarités avec les parrains d'
Outre-Rhin. C'est rapide, voire très rapide, mais les influences sont plutôt à aller chercher vers un
Toxic Holocaust, grâce à ce sens du refrain aboyé à la face de l'auditeur, à ses rythmes binaires ("Programmable
Life Forms" en vidéo ci-dessous) et à cette simplicité héritée du punk. L'organe vocal de Brendan O'
Hare amène une pêche bienvenue sur certains passages qui en bénéficient. Pour autant, Black
Mass cavale aussi à toute berzingue et pond des riffs que Mike Sifringer ne renierait pas (la partie rapide de "Bible Stomp", le début de "
High Priest in Black" - jouissif), tout en rappelant le premier album des danois d'
Essence, de haute volée pour celles et ceux qui s'en rappellent.
Pas trop identifiable par ses nombreuses influences, et du coup pas connoté à un revival spécifique qui l'aurait handicapé dans sa définition, mais aussi cédant au syndrome melting pot quand même. L' auditeur pensera parfois au second album des Allemands de
Vectom, par cette faculté à pondre des mélodies vocales mémorisables et faciles à retenir, le genre à hurler sous la douche après le run du dimanche matin ("
Graveyard Rock", "
Warlust"). A
Exodus aussi sur quelques riffs de l'intense "Bible Stomp", (comme chez
Thrashback et son dernier album, hautement recommandable). De belles références donc s'ajoutant à celles citées sur les premières lignes de ce texte. D'autant que les morceaux cités donnent vraiment envie de détruire le canapé du salon. Notons une maladresse quand même, avec notamment une durée trop courte, puisque sur les 37 minutes du disque, on retranchera quasiment 5 minutes entre l'intro déjà citée et un "Interlude" acoustique en milieu de disque qui ne se justifie pas, malgré son solo de qualité. Au contraire, cela coupe l'élan d'un album qui s'avale d'un trait comme un shot avant un concert. Dommage, car coincé avant un "Hellhounds" (encore une référence à
Destruction !) tapageur et un "
Graveyard Rock" déjà cité, le séquencement ainsi constitué aurait eu une meilleure gueule avec cet interlude en fin de disque, par exemple, ou alors simplement en intro en excluant celle présente en première piste.
Malgré cette erreur, ne boudons pas notre plaisir, Black
Mass ne fera pas regretter l'achat, pour peu que l'on aime le thrash rapide, bombardé de riffs efficaces et dans l'esprit d'un
Lich King en plus brut. Et même si l'inspiration s’essouffle un peu vers la fin du disque, en balançant du riff punk convenu sur "Fueled By Dogs", Black
Mass est un groupe à suivre, en espérant un peu plus de constance pour son troisième disque. Le potentiel est là, reste à bien définir une orientation qui fait un peu le grand écart en fonction des morceaux pour être totalement convaincant.
Merci pour le chro !
J'ai écouté y a 2 semaine l'album et vraiment bien apprécié. Faut que je réécoute pour me faire une meilleure idée mais "Interlude" ne m'avais pas choqué sur le coup.
Choqué certes non, mais mal placé oui, à mon humble avis. Sur un pavé, ça aurait permis de respirer, mais là, ça coupe l'élan d'un album qui eut pu être plus coup de poing sans ça.
Moi ça me va, interlude ou pas, riffs tranchant et thrash rapide ça me convient tout à fait. Je vais aller voir ça sur youtube pour me donner une idée car ta chro mon cher Jérôme me donne envie.
Merci Pour la découverte au passage.
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