La question éminemment épineuse qui me taraude d’emblée alors que je débute la douloureuse analyse de ce
War of the Dragons, dernier EP en date des Américains de
Preludium Fury, est de savoir, justement, par où la démarrer. Il y a tant à dire.
Commençons peut-être par en évoquer les infirmités les moins blâmables, à savoir sa production et son artwork. Si la première n’est de loin pas digne d’être comparée à celles des monuments du genre
Power Mélodique à laquelle ce
War of the Dragons prétends appartenir, elle reste suffisamment respectable pour ne pas nous embarrasser outre mesure. Chaque protagoniste occupe l’espace qui lui est alloué donnant à l’ensemble un équilibre satisfaisant pour l’auditeur.
Quant à la pochette, elle illustre bien le propos même si l’on aurait aimé qu’elle soit plus originale plutôt que de nous offrir un spectacle déjà vu un nombre de fois incalculable sur les œuvres de
Rhapsody,
Twilight Force ou encore
Seventh Seals.
Passons maintenant aux choses beaucoup plus fâcheuses, à savoir la musique. Mettons immédiatement de côté toutes les interventions de synthé de ce disque qui, si elle ne sont pas trop affreuses, auront quand même le désavantage d’être jouées par un instrument très modeste, finissant par produire exactement l’inverse de ce qu’on attends de son rôle consistant à accentuer, généralement, la grandiloquence (comme par exemple durant les nappes finales de
War of the Dragons ou comme sur les refrains de 80's Sci-fi
Invasion). C’est d’autant plus incompréhensible qu’aujourd’hui n’importe quel logiciel un tant soit peu digne de ce nom offre un rendu tout à fait acceptable. Oublions aussi ces guitares qui, parfois, sont assez brillantes (le soli de
War of the Dragons ou celui, par exemple, de 80's Sci-fi
Invasion) et qui, à d’autres occasions, sont assez ternes. Passons également sous silence les fins abruptes de certains titres (World of Ice, Pt. 1 ou 80's Sci-fi
Invasion). Je vois bien, ami lecteur, que tu commences à tiquer devant une indulgence qui me ressemble si peu face à ce qui, depuis toujours, sont des horribles défauts qui feraient fuir n’importe quel amateur, même sourd. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en réalité, au-delà des manquements terribles déjà évoqués de cet EP, il y a un bien pire. Un pour les commander tous. Un qui est tellement difficilement supportable qu’il relègue les autres au rang de broutilles, c’est dire. Je veux bien évidemment parler des chants de ce manifeste. Souvent placés en dépit du bon sens, déclamés plus que chantés et d’une constante fausseté atroce, ils sont le point culminant de cette indicible horreur. Si vous en avez le force écoutez l’abominable
Swords and
Sorcery ou le détestable Macgready.
Sous le couvert d’un
Power Mélodique d’obédience Européenne,
Preludium Fury nous propose, fort de cet EP, le spectacle pathétique de musiciens incapables du moindre recul concernant les fondamentaux de l’expression musicale. Fondamentaux qu'ils sont loin de maitriser. Perclus de faussetés crispantes, d’erreurs flagrantes ou de choix à l’intérêt discutable, ce
War of the Dragons est une tentative ratée à enfermer ad vitae æternam dans un cachot puant pour ne jamais l’en laisser ressortir.
J'ignorais que Gad Elmaleh s'était recyclé dans le Heavy mélodique après l'affaire Copycomic. Trêve d'humour, merci pour cette mise en garde sur ce projet fumiste.
Tu m'as rendu curieux j'ai écouté... J'aurais pas dû.
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