Black
Metal ? Death
Metal ? La plupart d’entre nous finissent invariablement par se prendre la tête pour savoir à quel style appartient
Diocletian. Certains y entendent du pur Black
Metal, d’autres du Death
Metal et au final je me dis qu’ils ont probablement tous raison. Les années aidant,
Diocletian a incorporé de plus en plus d’éléments Death
Metal dans sa musique en rendant souvent un vibrant hommage aux dieux
Incantation. Si vous ajoutez à cela des ruptures cataclysmiques qui feraient rougir les groupes les plus endurcis du
Doom, il devient dès lors particulièrement difficile de catégoriser ce groupe dans un genre ou un autre. Donc je dis : merde.
Appartenant à ces groupes que je qualifierais d’hybrides comme
Witchrist ou
Teitanblood, la filiation avec les premiers étant évidente pour plein de bonnes raisons (line-up, pays, etc.),
Diocletian échappe à l’étiquetage en règle et nous force à accepter leur musique telle qu’elle est. Si vous avez prêté attention à leur carrière, vous avez probablement pu lire ici et là que bien leur fanbase soit particulièrement développée, on leur reprochait trop souvent une ressemblance alarmante avec des groupes comme
Conqueror ou
Revenge, ressemblance qui gênait un peu pour obtenir le statut "culte".
Les inquiétudes peuvent êtres levées. L’influence évidente des deux groupes précités a visiblement été digérée depuis et
War of All Against All peut être en toute légitimité considéré comme la mue de
Diocletian faisant désormais peau neuve. Leur peau. Evidemment, en
Metal pas de génération spontanée et le son de
Diocletian doit toujours autant à des groupes comme
Incantation,
Beherit ou
Archgoat mais ils atteignent désormais un autre niveau bien plus profond avec ces dix morceaux comme preuve tangible de leur maturité.
Musicalement parlant, l’aspect Death
Metal n’a jamais été aussi fort que sur
War of All Against All et on peut facilement le rapprocher du premier
Witchrist «
Beheaded Ouroboros » à l’exception près que
Diocletian n’est pas aussi rampant ou lovecraftien que leurs compatriotes et bien plus brutaux qu'eux. Les vocals semblent étouffés dans le mix et sont difficilement assimilables à du Black
Metal ou du Death
Metal mais procurent un sentiment de soufre comme si ils sortaient tout droit des enfers. La production est raw mais pas non plus inaudible et ravira les fans des groupes précités tout en faisant peur (à juste titre) à ceux qui apprécient les sorties plus clean et techniques.
C’est l’enfer sur terre. Que ce soit dans les nombreux blasts (
Death Tyrant ou
Nuclear Vomited) ou dans des morceaux complètement
Doom (
Fortress of the Unconquerable ou Black
Dominion), tout sent bon le Grand Malin. Je ne recommanderais pas pour autant cette galette à quiconque pense que
Cannibal Corpse représente un sommet de brutalité parce que la conception de la musique selon
Diocletian est une conception extrême et bien que les extrêmes finissent toujours pas être éventuellement dépassés, les nouvelles frontières infernales créées par
Diocletian sont encore à être atteintes par d’autres.
PS : initialement rédigée en anglais ici, je me suis dit qu’après le massacre en règle de l’autre chronique, même si la mienne n’est pas du Shakespeare (ou en l’occurrence ici du Molière) ça ne serait pas pire et qu’au moins on parlerait un peu de l’album. Ce qui lui rendrait justice.
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