Je me promène dans le petit rayon Stoner/
Doom de Gibert Joseph quand un sticker attire mon œil. « Produit par Scott Reeder », Scott Reeder l’éminent bassiste gaucher de
Kyuss. Quand on connaît un peu le bonhomme, on sait qu’il a bon goût et que par déduction ce disque ne pourra être que bon. Il n’aurait jamais prêté ses talents pour un groupe de seconde zone. C’est donc sans hésiter un seul instant que je me jette sur ce magnifique digipack orné d’un cheval majestueux. Je cours à ma voiture et c’est parti pour 35 minutes de pur bonheur.
Comme souvent dans ce genre, il est difficile de décrire la musique en tant que telle. Le label présente la musique du quatuor comme du « ambient post-doom » ou encore du « alchemic psych-rock ». C’est clair non ?
Si comme moi vous ne voyez pas ce qu’ils veulent bien dire, on pourrait faire des raccourcis plus ou moins judicieux. Personnellement je trouve j’annonce un mix entre du
Kyuss (notamment des titres comme «
Asteroid » sur Welcome to Sky Valley), du
Black Sabbath (pour le côté bien lourd de certains passages), du Pink Floyd pour la dose psyché et des relents d’
Acid King pour le chant. Je trouve aussi que c’est un peu pompeux alors nous allons aller plus en détails.
La liste n’est pas du tout exhaustive car si l’on faisait un track by track de nombreuses autres comparaisons feraient surface. Par exemple, le final abasourdissant de 11 minutes pourrait faire penser à du
Isis et pourtant nous ne tomberons jamais dans le plagiat. J’ai beau avoir fait de grandes comparaisons, il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit.
Black Math Horseman sonne comme du
Black Math Horseman. Une musique aérée, lourde et variée. «
Tyrant » est un savant mélange entre des parties très ambiantes, des guitares lourdes au son puissant. « Deerslayer » marque un vrai retour aux années 70’s. Psychédélique dans une veine Floydesque. David Gilmour et anciens compères auraient pu écrire un titre comme ça.
Seul le son très distordu trahit la modernité de cet album. On retrouvera cette ambiance acidifiée un peu plus tard sur «
Torment of the Metals ».
La référence à
Acid King vient du fait que c’est une femme qui mène la barque. Sera Timms joue la basse, Sera Timms chante. Comme dans tous les disques du « même genre », la basse joue un rôle prépondérant. Ronflante, groovy, elle en use et abuse. Au niveau du chant, on pourrait le qualifier de monastique.
Plus proche de vocalises que de vrais textes chantés, il plane au-dessus de la nappe musicale. Il est en parfaite adéquation avec la musique proposée.
Le duo de guitaristes, Bryan Tulao et
Ian Barry, est très complémentaire. En lead ou à l’unisson sur une rythmique plombée, ils sont le parfait complément de la basse de Sera Timms. Dernier larron, Sasha Popovic est aussi à l’aise dans ses frappes lourdes que dans les parties éthérées (comme sur «
Tyrant », tout simplement énorme).
On va quand même finir sur le travail de Scott Reeder, qui nous offre un son bien plein. Bien rond, un peu crade sur la disto des guitares, chant étouffé. Parfait pour la musique de
Black Math Horseman.
Un groupe en devenir qui n’aura rien à envier à ses glorieux aînés. Remercions Scott Reeder d’avoir produit ce jeune groupe californien. En attendant le prochain album, profitez de ces six titres tout en puissance et en éther. Un must si par exemple vous avez éclusé le dernier Steve von Till !!!!!
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