Axewound est un supergroupe anglo-canadien formé en
2012 par Liam Cormier de
Cancer Bats au chant, Matthew Tuck de
Bullet For My Valentine à la guitare et au chant de soutien, Mike Kingswood de
Glamour Of The Kill à la guitare, Joe Copcutt ex-Rise to Remain à la basse et
Jason Bowld de
Pitchshifter à la batterie. À première vue quand on voit figurer des musiciens de
Bullet For My Valentine,
Glamour Of The Kill et Rise to Remain ça peut faire peur et on peut émettre de gros doutes quant à la virulence et l’originalité de l'opus. C’est donc avec une boule au ventre que j’incère le disque.
Et voilà
Vultures est en marche. On entame donc sur une introduction très industrielle, puis on enchaîne sur un couplet oscillant entre
Metal Hardcore et Thrashcore. On arrive alors au milieu de la chanson et là cerise sur le gâteau, entrée en scène du superbe Synyster
Gates d’
Avenged Sevenfold qui nous éblouira de son incroyable technicité lors d’un solo qui aurait pu figurer sur City Of
Evil. La première chanson est une véritable claque et on espère que le phénomène va se reproduire. D’une certaine façon, oui, et tout au long de l’album les guitares de Matthew et Mike seront tranchantes à souhait. On retrouve de bons moments Heavy/Thrash à la
Bullet For My Valentine (le solo à la fin de
Burn Alive est bien placé et percutant) dans un album agressif qui contraste avec succès et largesse les dernières productions du groupe de Matt. En effet la majeure partie des riffs sont chaotiques et lourds cimentant davantage les différences. On observera quand même de bons riffs mélodiques sur la dernière piste Church of
Nothing.
La batterie de
Jason Bowld est hyperactive et percutante. C’est d’ailleurs grâce à ce style de jeu que le batteur de
Pitchshifter s’élève au-dessus de tous en fournissant des blasts frénétiques et définissant le rythme. Au niveau du chant ce bon vieux Liam est toujours en train de mettre à mal ses pauvres cordes vocales avec son timbre criard et agonisant. Matthew fait aussi partie des pièces maîtresses du groupe en grognant et chantant sur le trio énergique mais générique
Cold, Exochrist,
Burn Alive. Il apporte aussi mélodie et lyrisme sur la languissante et émouvante
Collide. Le seul et véritable problème au niveau musical est que l’on n’entend pas assez la basse, sauf sur Church of
Nothing lors d’une introduction très réussie.
Ensuite on remarquera des influences de
Chimaira notamment sur le jeu à la guitare rythmique (Post Apocalyptic Party) ou encore le Groove d'un
Pantera méchamment accrocheur sur
Victim Of The System. Oui, vous l’aurez certainement compris le gros point négatif de cet album c’est qu’il n’a absolument rien d’original en soi. Un peu de Slipknot période Iowa pour faire bonne mesure dans un pseudo Thrashcore méchant mais accessible (
Destroy). Ajoutons aussi un peu de
Slayer version moderne et de
Sepultura période Roots dans les riffs et vous obtenez tout ce qui fait le Thrash de
Vultures. L’autre point négatif de l’opus est sa terrible dépendance aux breakdowns. À force d’en mettre à toutes les sauces la musique devient répétitive et ennuyeuse. Je pense qu’ils auraient dû les placer avec plus de justesse et de parcimonie au lieu de les jeter n’importe où pour se la jouer Hardcore.
La devise de cet album est sans doute Groove, Thrash et Moshpart. Et on l’aura bien compris après une première écoute assez marquante. Du point de vue technique, il n’y a rien à dire car ce sont tous des musiciens d’une grande habileté qui jouent une musique tout ce qu’il y a de plus entraînant. Les accords, la rythmique, le chant sont tous parfaits et se mélangent harmonieusement dans la musique et la production est concise et minutieuse. Toutefois les influences sont trop distinctes : de
Sepultura à
Slayer en passant par
Pantera les riffs paraissent peu inspirés et bien trop plagiés. De plus l’auditeur est enseveli sous cet amas de breakdowns injustement placés. Certes, on a affaire à un
Metal Hardcore efficace et virulent mais pas original pour un sou. Cet album fut tout de même une bonne surprise car rien ne laissait présager tant de hargne dans sa composition.
Vultures est sûrement à des années-lumière des dernières productions de
Bullet For My Valentine, Rise To
Remains et
Glamour Of The Kill, mais il se trouve aussi loin derrière un
Times Of Grace ou encore un
Chimaira.
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