Le cliché est certes éculé mais demeure tout de même vivace : un bon coup de ranger dans les racines suintantes de l'
Yggdrasil métallique suédois et hop, une foultitude de formations de swedeath émerge du sol. Évidemment, certaines ont bénéficié des meilleurs nutriments de l'humus (
Entombed, Grave ..) et d'autres, plus jeunes, s'avèrent odorantes à souhait (Disrupted,
Gorgosaur). Mais, soyons honnête, beaucoup demeurent profondément enfouies et il faut à l'amateur un bon palot et creuser longtemps pour trouver son bonheur.
Bastard Grave, fondé en
2012 à Helsinborg, fait partie de cette catégorie de groupes quelque peu méconnus.. Suite au parcours classique concerts/démo (
Unmarked Grave en 2014), ils sortent leur premier album
What Lies Beyond en 2015 sur le label singapourien Pulverized Records. Malgré les qualités dévoilés sur celui-ci, le groupe doit patienter jusque 2019 pour la sortie de
Diorama of Human Suffering, leur 2ème méfait, sur le même label.
Fort d'un line-up stable et de l'arrivée d'un nouveau growler danois en la personne de Tiago Dias, voici notre Tombe
Batârde qui exhume titres pour son 3ème album,
Vortex of
Disgust, en ce mois de mars 2023, toujours sur Pulverized Records (8 titres pour 39 minutes).
Question pertinente à se poser : est-ce que le cadavre trouvé ici est suffisamment faisandé ?
Une chose est sûre : le mid-tempo Sunder the
Earth en ouverture coche les cases habituelles du genre : riffing percutant, growl caverneux, guitares grésillantes, rythmique tapageuse, soli courts et torturés, ambiance mortifère. Confirmant la tendance sur
Icon Bearer et
Necrotic Ecstasy,
Bastard Grave mise sur l'axe puissance/lourdeur plutôt que sur la vitesse, malgré quelques accélérations décoiffantes. D'ailleurs, la fin de
Necrotic Ecstasy et quasi tout le titre Consumed and
Forgotten filtrent avec le death/doom de bonne facture.
Cependant, à trop vouloir jouer la lourdeur sans apporter la gniaque et les nuances nécessaires, le groupe s'enlise quelque peu sur la deuxième partie de l'album.
Eternal Decomposition et Nameless Horror sont un poil trop poussives pour convaincre, surtout en dépassant allégremment les minutes. La faute à un riffing bateau, entendu hélas déjà maintes fois auparavant. Seule la pièce finale éponyme remonte le niveau général pour conclure cet album en demi-teinte.
Côté production, rien n'est à reprocher au travail du groupe et de Greg Wilkinson : les instruments trouvent bien leur place dans le mix et le tout sonne convenablement. Par contre, le style naïf-horrifique de Thomas Necromaniac Westphal fait à nouveau des merveilles sur l'artwork.
À l'instar de leur premier album que je possède et qui est sympa sans plus,
Bastard Grave continue sur sa lancée avec ce
Vortex of
Disgust, album convenable sans plus. Le genre d'album qui généralement vient compléter un panier lors d'une grosse commande de cds soldés et qui se laisse écouter de temps à autre.
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