NKVD est un one-mand band français plutôt obscur qui avait frappé un grand coup avec l'EP "Diktatura", qui réunissait notamment Milosevic, Hitler et Staline sur une seule et même pochette. Ne vous y méprenez pas, NKVD n'est pas un groupe NS, loin de là. Pour commencer, le nom du projet vient des initiales de Narodnii Komissariat Vnoutrennikh Diél, police secrète russe sous les ordres de Staline, et réputée pour sa violence. Quel meilleur nom pour un groupe de Black
Metal cru, martial et intense ?
Premier véritable full-length de NKVD, "Vlast" propose 37 minutes de musique extrême, rythmée par une boîte à rythme imperturbable, dont les sons synthétiques à l'extrême claquent sèchement dans l'air comme une rafale de mitrailleuse. Elle est un peu "noyée" dans les nappes de guitare et de claviers qui se confondent parfois, et sonnent de manière très pesante et prenante. Le disque aurait fait une bande-son impeccable pour le "1984" de George
Orwell, tant l'auditeur se sent épié, observé, écrasé par la toute-puissance que dégueulent les enceintes.
Les samples trouvent bien entendu leur juste place dans les compositions de NKVD, et font office d'interludes ou d'introductions : tantôt chants militaires et cris de foules en Russe, tantôt des discours abstraits que même une oreille attentive peine à discerner. Qu'importe, ils apportent encore plus de puissance à la musique déjà massive de NKVD.
A noter que chacun des titres parle d'un concept bien précis. Je ne vous les citerai pas en une longue liste, mais les sujets abordés sont divers bien qu'intrinsèquement liés : la Gestapo ("Geheime Staats Polizei"), des opérations militaires diverses ("Alkhan-Kala") ou même des "portraits" de dictateurs plus ou moins sévères ( Ceau?escu sur "Geniul Din Carpati"). Certes, capter les paroles et les histoires contées par la voix grave et puissante du maître d'oeuvre ne sont pas essentielles à l'appréciation d'un tel disque, mais c'est toujours un petit quelque chose en plus qu'il est bon de savoir.
Concernant l'idéologie du groupe, c'est bel et bien le flou complet. On ne peut à proprement parler d'un groupe "communiste", malgré l'imagerie. Simplement, l'homme derrière NKVD est tout bonnement fasciné par le totalitarisme et plus particulièrement celui que la Russie et les pays d'
Europe de l'est on pu connaître au fil des années. Une attirance malsaine, certes, mais depuis quand le Black
Metal se doit d'être correct ?
Un disque qui se découvre au fil des écoutes, et dont on ne se lasse pas (la courte durée de l'ensemble aidant). NKVD possède déjà une identité propre, un son à part entière, bref, NKVD est un "groupe" qui a déjà ses marques dans le milieu UG français. Reste à voir si le projet sera capable de nous sortir un autre disque à la hauteur de celui-ci, mais nous n'en sommes pas là pour le moment. Une sortie que je recommande fortement aux amateurs de sensations fortes et aux nostalgiques de la Mère Russie.
Vous remarquerez qu'il ne prend pas position, et qu'il traite des dictatures qu'elle qu'elles soient : Russie communiste, Allemagne Nazie, Yougoslavie, Pays arabes...
Il n'y a ni NSBM, ni RABM la dedans... Pour la pochette, à mon avis c'est surtout une grosse provocation pour faire parler les gens sur la quelconque orientation politique du disque. Et ça marche visiblement très bien.
Pour le reste, bonne chronique (comme d'hab) et très bon disque.
Concernant la pochette, retournez votre album et regardez au dos, des silhouettes du KKK levant un poing fermé. Que de symboles, où on peut plutôt voir une mise en relief de l'album plutôt qu'une simple provocation.
Superflus de politique et de partis, seuls comptent les conséquences et les moyens mis en œuvre pour mieux broyer, écraser, endoctriner, et contrôler.
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