Visions from Darkness

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8/20
Nom du groupe Fleshblade
Nom de l'album Visions from Darkness
Type Album
Date de parution 14 Juillet 2014
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Rise 00:59
2. Glamor of the Black Sun 04:15
3. Call from the Dead Land 05:06
4. Youth Through Fire 05:05
5. Visions from Darkness 03:23
6. Sad Evil Descent 04:42
7. Say Farewell 05:13
8. Vicious Eyes 06:01
9. Night Bleeding 04:05
10. Dagoth 02:33
Total playing time 41:22

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Fleshblade


Chronique @ ericb4

22 Mars 2017

L'heure de la maturité, semble-t-il, n'a pas encore sonné...

A son tour, comme bien d'autres avant lui, c'est dans le chaudron bouillonnant du metal symphonique à chant féminin qu'a plongé ce jeune duo italien originaire de Faenza, initialisé en 2013 par le multi-instrumentiste Andrea, assisté de sa comparse, la frontwoman au timbre clair Isabel. Inspirés par l'offensive rythmique et les harmoniques de Lacuna Coil et la force percussive d'Ancient Bards, c'est dans un power symphonique bien trempé flirtant parfois avec le dark gothique qu'évoluent nos deux acolytes mais, semble-t-il, pas tout à fait dans la même catégorie. En effet, les 10 pistes s'écoulant sur les 42 minutes de cette introductive auto-production ne font de concessions ni à l'enregistrement, laissant filtrer nombre de notes parasites, ni au mixage, noyant les lignes vocales derrière un épais et omniprésent nuage instrumental surplombé par un riffing gras, générant, en prime, quelques platitudes harmoniques. Toutefois, des arrangements bien distribués, une technicité plutôt maîtrisée et une intarissable énergie nous poussent à dépasser ces irrégularités de fond pour nous immerger dans les arcanes de cette volcanique offrande.

Comme souvent dans ce registre metal, une introduction et une outro instrumentales enserrent l'oeuvre comme pour l'enorgueillir, voire la magnifier. Ce faisant, c'est à deux prestations, dont l'une en demi-teinte, auxquelles on a affaire. Ainsi, on oubliera bien vite « Rise », laconique, classique et plate entame instrumentale où seules de linéaires effluves synthétiques inondent la toile, et dont on s'interroge encore sur sa réelle fonction dans cet opus. En revanche, tant le climat éthéré que les arrangements séduisent sur l'ultime pièce de l'opus. Aussi, une soyeuse couverture organique feutre l'espace sonore des 2'33 de « Dagoth », outro atmosphérique témoignant de sensibles arpèges pianistiques d'une confondante précision, trop rarement disséminés sur cet album.

La plupart du temps, le message musical se fait vitaminé, souvent tumultueux, parfois assassin, mais hélas rarement envoûtant ou vibrant, répondant néanmoins aux critères requis par l'univers power symphonique, appelé de ses vœux par nos acolytes. Ainsi, une agitation frénétique investit dans sa totalité « Glamor of the Black Sun », dans le sillage atmosphérique d'Ancient Bards. Ce faisant, ce sanguin méfait mitraille par sa pluie ininterrompue de riffs ébouriffants. Cependant, c'est au coeur d'une trame mélodique accusant un réel manque de relief, desservie par un gênant sous-mixage des lignes de chant, que nous mènent nos compères. Et ce ne sont ni le vindicatif solo de guitare ni les poussives inflexions de la sirène qui nous rallieront davantage à leur cause. Même traitement pour son voisin de bobine qui pourtant s'annonçait comme une immersive offrande, bien vite relayée par de déconcertants accords. En effet, d'avenants gimmicks à la lead guitare introduisent « Call from the Dead Land » qui, non sans rappeler Ancient Bards, lui aussi, muscle ses attaques percussives et intensifie sa rythmique pour un spectacle tenant a priori toutes ses promesses. Mais ce serait sans compter avec les maladroites attaques de la belle qui, forçant le trait, ne parvient guère à encenser le tympan. Sinon, d'enveloppantes et ondulantes nappes synthétiques arborent « Vicious Eyes » qui d'un coup ensanglante l'espace sonore de ses riffs assassins, meurtrissant le pavillon tout le long. Mais la pâleur du cheminement mélodique que vient desservir une déesse dépassée par son sujet aura peu de chances de nous happer bien longtemps. On s'égarerait même en conjectures technicistes bien mal placées et qui ne convainquent pas nécessairement de leur efficacité. Dans cette mouvance, des riffs tournoyants assaillent le vigoureux « Night Bleeding » qui, dans une même dynamique rythmique, nous désarçonne tant par la juxtapositions d'harmoniques filées qu'en raison de trop nombreuses variations rythmiques, ces dernières n'assurant pas une totale cohérence à l'ensemble.

Par ailleurs, c'est dans le metal gothique, aux accents dark ou doom, que le combo a puisé ses sources et placé quelques espoirs, ce qui ne lui a pas nécessairement souri. Ainsi, dans une atmosphère lourde et énigmatique, dans le sillage harmonique de Lacuna Coil, « Youth Through Fire » nous embarque pour une traversée tumultueuse et dépourvue de tout repère, infiltrée d'une massive orchestration samplée surplombée d'une rythmique saccadée qui rarement ne desserre la bride. Ce rougeoyant up tempo alimenté par une basse vrombissante souffre lui aussi d'une affligeante linéarité mélodique et de peu d'effets de relief acoustique. D'autre part, le détonant et torturé « Sad Evil Descent », à la touche doom gothique, ne parvient guère plus à capter une attention qui lentement s'affadit. Concédant une sente mélodique déstructurée et bourbeuse d'où s'extirpe non sans mal la claire empreinte vocale d'une interprète prise en étau, pas sûr qu'on y revienne un jour. Nerveux et déluré, à la manière de Tristania, « Say Farewell », quant à lui, déploie ses riffs roulants adossés à une rythmique massive et dévastatrice. Si l'habile solo de guitare tire son épingle du jeu, il en va tout autrement des inflexions de la belle, peinant, là encore, à convaincre de ses talents autant que de son efficacité. Enfin, et c'est peut-être la pierre d'achoppement du propos, la gorgonesque ambiance émanant de « Visions from Darkness » sur fond d'un sweeping frelaté à la guitare acoustique, au-delà duquel souffle un angoissant vent de terre, glace littéralement le sang tout en nous aspirant dans sa toile. On comprend que la spectrale atmosphère dont se nourrit cette piste dark gothique, renforcée par de saisissants murmures en voix masculine tout droit venues d'outre tombe, contre toute attente, ne laissera pas indifférent le chaland friand du-dit registre.

A la sortie de l'écoute du skeud, on reste circonspect, voire interloqué par la tiédeur générale inspirée par la proposition. En outre, un manque de diversité atmosphérique, rythmique et vocale se fait cruellement sentir, de même qu'une mélodicité encore taillée dans la roche. Sans compter quelques déplaisantes carences logistiques dont souffre cette première ogive, à commencer par les petits détails de production trop prestement éludés par nos compères. C'est dire qu'ils devront prendre tout leur temps pour soigner leurs gammes et leurs arpèges, gommer toute irrégularité formelle, s'ils entendent embrasser une carrière à long terme dans un registre metal qui en a déjà laissé plus d'un sur la touche. Prudence est mère de sûreté, dit le vieil adage. A bon entendeur...

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