Parfois certains vieux souvenirs, relents d’un passé éteint depuis longtemps, viennent refaire surface. Au détour de la pochette d’un album un nom éveille alors en nous cette nostalgie de ces anciens temps. Nous sommes alors pris d’une frénétique et insatiable curiosité qu’il nous faut satisfaire sans attendre. Mais revenons d’abord sur la lointaine genèse de ce trouble. Lorsqu’en 1986 Blackie
Lawless, maître à penser de Wasp, décide d’abandonner la basse, dont il se plaît à dire qu’elle est un instrument dégradant, pour se mettre à la guitare qu’il trouve bien plus noble, il se retrouve alors avec un guitariste de trop. Connaissant le caractère irrévérencieux et libre de l’homme on s’imagine bien avec quel ménagement il se débarrasse du corps de
Randy Piper après avoir, il fallait sans doute y voir un message ironique du destin, planté sa tête sur une pique dans une des illustrations du livret de l’album The Last Command. Sombrant alors dans l’oubli médiatique promis aux musiciens malchanceux, parfois peu acharnés, ou tout simplement plus passionnés par la musique que par les facilités que son exercice peut vous apporter ; il faudra attendre presque vingt longues années avant de revoir
Randy renaître d’entre les morts. C’est en 2003 que le nouveau cœur de
Randy, fort de cette résurrection, palpite sa timide arythmie avec un album qui passe quasi inaperçu. Trois ans plus tard, en 2006 donc, sort Brand New Violent une deuxième tentative, dont on ne peut pas dire non plus qu’elle provoqua quelques palpitations importantes.
Avec ce troisième album,
Virus,
Randy Piper’s Animal tient sans doute là son album le plus mature, le plus accessible et le plus efficace. Mais sans doute aussi le moins original. Sa musique n’a effectivement rien de révolutionnaire et elle se promène souvent à la croisée des chemins. Elle se nourrit essentiellement de Glam Rock’n roll dont Chris Laney guitariste de
Zan Clan, un groupe suédois, est le fer-de-lance ; de Heavy Rock à la Wasp, de
Hard Rock, et dans une moindre mesure de Heavy
Metal. Puisant tour à tour ses inspirations dans ses diverses influences, on aurait aimé qu’il en ressorte un mélange bien plus personnel que cet assemblage hétérogène, décousu tantôt très à l’image des uns, tantôt très à l’image des autres. Après un
Cardiac Arrest, morceau au riff plutôt heavy, assez plaisant, on ne peut s’empêcher d’être frappé par la ressemblance entre la voix de Rich Lewis et celle de Blackie, et ce plus particulièrement dans les aigus, et ce même si le timbre de l'un n'est pas aussi écorché que celui de l'autre. Cette impression tenace est plus gênante encore lorsque en plus du chant, la musique vient, elle aussi, vous rappeler désagréablement pour qui
Randy a joué autrefois. Can’t Stop pourrait, par exemple, être directement issu de Still Not Black Enough de l’homme en noir. Fort heureusement cette forte impression embarrassante aux effluves "waspiennes" s’estompe peu à peu pour laisser place, aussi, à des morceaux plus inspirés tels que Crying Eagle,
Judgement Day, L.U.S.T où même si l’on sent que
Randy ne s’est pas totalement affranchi de ces chaines d’antan, il se permet tout de même quelques libertés qui l’aideront sans aucun doute, à l’avenir, à tenter d’affirmer de manière plus intéressante une identité propre à son groupe. La reprise de Zombie des Cranberries est, quant à elle, des plus étranges. On à du mal à en saisir un quelconque intérêt tant le but était, à l’évidence, d’accoucher d’un morceau ressemblant le moins possible à la version du groupe des frères Hogan, dénaturant, ainsi, complètement l’essence lancinante, répétitive, insistante et dérangeante exprimée dans l’originale.
Virus est donc un pas important pour
Randy Piper’s Animal, il constitue un mélange intéressant au demeurant, mais dont les idées sont bien trop marquées du sceau de ses influences. Il lui faudra donc encore faire du chemin sur la route de la quête de sa propre voix. Pourtant on sent que la route est la bonne et que l’effort qu’il leur reste à consentir est bien moindre que celui déjà consenti. L’album suivant ? Qui sait ? En tous les cas c’est tout ce qu’on peut leur souhaiter.
Quel pied se disque...'tain que c'est bon, puis quelle puissance dans la voix, ok par moments, tout le long de l'album à vrai dire...on a l'impression d'entendre Blackie, un Blackie inspiré j'oserais dire...puis la cover de Zombie est fantastique et c'est vraiment sur ce titre que l'on entends tout le talent du chanteur...
alors ok, tu l'auras compris Chacal, j'adhère à 100% à ta chronique que je m'empresse à transmettre...
J'adhère totalement moi aussi!
Et si Wasp n'était, en fin de compte, pas l'enfant d'un seul homme?
Lors de la première écoute, je me suis senti 25 ans plus jeune! Bon dieu, quel bien ça fait!
Merci Randy! On en redemande!
Et merci à toi, Chacal, pour cette chronique qui, à n'en pas douter, donnera envie au plus grand nombre d'écouter cet excellent album.
Et merci Chacal pour cette chronique que je partage à 100%
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