Comment décrire
They Found Her In Pieces ? Ce concentré de technicité et d’harmonies que je ne qualifierai pour ma part pas de deathcore mais plutôt de death mélo aux sonorités tantôt black metal tantôt thrash a commencé par du deathcore mélodique, mettant déjà à profit un talent bien maîtrisé. Puis vient soudainement ce premier album intitulé
Victorian, une tuerie bien à part, originale et complexe. Un full lenght autoproduit bénéficiant d’une qualité irréprochable, autant dans le son exemplaire que dans le visuel à travers cette magnifique pochette signée Aaron Crowford (
Attila,
Woe Of Tyrants,
Knights Of The Abyss). Bref, vous avez vu étiqueté ‘deathcore’, vous avez peur de vous voir servir un énième album plat, basique et pompeux : ayez confiance, il n’en est rien.
Enregistré aux Separated Studios et mixé par Mi?H au The Sound Lair (qui a déjà travaillé avec
Whitechapel ou encore
A Plea For Purging), ce premier gros effort est en réalité plus complexe qu’il n’y paraît… Sorte de death mélodique technique et à moitié progressif,
Victorian surprend avant tout par son efficacité. Indéniablement rentre-dedans, l’album s’écoute et se réécoute sans fin tant l’osmose fonctionne à merveille. Influencés par
At The Gates,
Dark Funeral voire
Alice In Chains, de mélodies envoûtantes en riffs death/thrash/black et autres passages saccadés, l’album baigne dans une brutalité constamment maîtrisée, emplie et d’une magnificence étonnante.
Si l’intro s’avère au final inutile en soi, elle représente néanmoins le calme avant la tempête, la galette ne disposant par la suite que de neuf titres puissants, accrocheurs, fracassants, bourrins. Dès "
Advent", première chanson du CD, on en prend plein la face et on rentre immédiatement dans le bain : ça brasse de tout, c’est-à-dire une voix aiguë sortant des enfers, proche de Trevor Strnad (une référence désormais) ou encore Mikael Stanne de
Dark Tranquillity, alternant avec brio entre l’aigu rapide et le grave langoureux, débit purement death metal, si bien que l’on a concrètement l’impression de se retrouver devant deux chanteurs différents s’échangeant la donne. Ce qui étonne en premier lieu dans le chant, c’est son côté complètement déstructuré et souvent inattendu, le vocaliste Wesley Warren n’hésitant pas à tromper son monde en continuant des phrases extrêmement longues et en en raccourcissant d’autres ("Arms to the
Ocean", "First Among Equals"). On se retrouve donc piégé dans cette désinvolture plaisante.
Le batteur s’amuse quant à lui à nous balancer la sauce à grands coups de blasts précis, de changements de rythme inattendus et déstructurés (comme sur "From Veins to Canvas" par exemple), suivant les guitares comme s’en éloignant afin d’amener l’auditeur à entendre une cohérence chaotique. Pour les guitares, c’est du rapide, du précis, du lourd, du technique et du simpliste, les deux gratteux mettant en avant les passages death metal suédois et les allers-retours mélodieux bien évidents accentués de soli bien orchestrés, aériens et cohérents. Quelques touches de black/death ici et là, des passages dissonants et du thrash par là : on ne peut être déçu,
They Found Her In Pieces propose du méchant, bien structuré, jamais lassant, toujours imaginatif et sans cesse passionnant.
Car ‘passionnant’ est le premier mot qui vient en tête quand il faut parler de ce jeune groupe américain pourtant créé il y a de ça quatre ans. Une fois encore, on a affaire à un ex-groupe de deathcore classique se transformant en une tuerie pas commode du tout. Ne serait-ce que pour le magnifique (et long) morceau "
Coffins in Bloom", qui bénéficie de longs passages enivrants et d’un refrain mémorable, on est obligé de tomber sous le charme de
They Found Her In Pieces. Ajoutons à cela des titres juste éblouissants dans leurs formes et leur parfaite harmonie, des titres comme "First Among Equals" et "Arms to the
Ocean", les trois derniers morceaux de l’album mettant un point d’honneur à ce que peut représenter le combo. Je regrette en revanche de ne pas apercevoir un petit solo de basse placé judicieusement…
Bref, dire que je me suis pris une claque avec ce premier album est un euphémisme,
Victorian étant tout bonnement impressionnant du début à la fin, le groupe arrivant sans cesse à proposer quelque chose de prenant, mélangeant habilement brutalité technique et mélodies entêtantes. Une agréable surprise autoproduite qui mérite non seulement qu’on s’y attarde mais surtout qu’on la supporte tant la qualité est omniprésente.
je suis allé sur leur myspace effectivement c'est très bon
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