Après un premier EP sorti en 2007, excellent du début à la fin avec juste ce qu'il fallait pour ne pas sombrer dans le deathcore pompeux, maîtrisant leur son et proposant 30mn de bourrinage entrecoupées de riffs mélodiques à tomber, voici le premier album éponyme des
Viatrophy.
Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas
Viatrophy : le groupe est formé en 2005 à l'initiative de Gurneet Ahluwalia (ça c'est du nom !), guitariste du groupe. L'équipe rapidement formée, au line-up vacant, les Anglais prennent leur temps, composent, font des dates assez importantes (avec
Despised Icon,
Cephalic Carnage,
Abigail Williams ou encore AOAA) et enregistrent en 2007 leur premier EP au
Fortress Studio de Londres. Très bien accueilli, les
Viatrophy se font rapidement un nom dans la scène deathcore anglaise. Ils sortent donc aujourd'hui leur premier album, sobrement intitulé
Viatrophy.
Après une intro très mélodieuse comme nos chères têtes brunes savent les faire, on attaque dans le vif du sujet avec un titre des plus hargneux, changeant constamment mais progressivement de rythme, amenant crescendo jusqu'à un final de toute beauté, mélodique et saccadé.
Pas de doute :
Viatrophy is back ! L'album est ainsi empli de saccades dévastatrices, de breaks maitrisés, de mélodies furieuses et d'un chant fracassant, peut-être un peu moins aigu que sur l'EP mais donnant mieux dans les graves. Les Anglais ont progressé dans leur façon de structurer leurs morceaux, proposant une plénitude de contretemps imposants, épaulés par une batterie infatigable, tournant tour à tout d'un rythme en middle-tempo à une accélération furibonde. Mais le jeune Craig Reynolds a plus d'un tour dans son sac et nous assomme de passages complexes, suivis d'une basse fidèle mais discrète.
Ce qui fait la force de
Viatrophy, c'est de ne pas tomber le piège du manichéisme comme leurs confrères de
Bleed From Within ont fait avec leur album Humanity, c'est-à-dire de proposer tout le temps la même chose, les mêmes riffs, les mêmes structures, avec cette impression de déjà-vu à chaque chanson. Ici, chaque morceau a son identité propre, amenant avec cohérence le titre suivant sans étayer une quelconque ressemblance. Pour cela, ils s'aident de fins de morceaux progressives, d'interludes acoustiques, et cela pour mieux repartir sur le prochain titre.
Multipliant les bonnes idées, dévoilant une palette d'influences aussi variées que contrôlées, l'album ne lasse pas, bien au contraire ! Le groupe nous balance ainsi une multitude de genres, tous précieusement mis en place. Prenons par exemple "
Scenes of Extented Peril", situé avec précision au milieu du disque : d'un début thrash old school, ils passent en un éclair à une ambiance glauque au possible pour continuer sur un passage typiquement hardcore et finir le morceau sur des saccades en ternaire sans que l'on ai à redire. Et le reste est de même facture : ambiances tour à tour black, death, hardcore, thrash, acoustique... Le tout se marie à la perfection (avec des airs de
Born Of Osiris voire de
The Yellow Sign), alliant la puissance à la mélodie.
On regrettera cependant des longueurs que l'on qualifiera de presque 'inutiles', se plaçant de façon récurrente à la fin de chaque morceau, enlevant quelque peu la brutalité d'un album qui aurait gagné à être plus compact, notamment sur la toute fin, et par conséquent plus "rentre-dedans" comme l'était leur précédente galette. Mais il faut admettre qu'entre un 6 titres et un full-lenght, le pas est énorme car il faut savoir correctement doser entre longueurs et remplissage.
Bref,
Viatrophy n'est pas une claque musicale et ne restera pas dans les annales du genre mais remplit correctement son contrat, à savoir nous faire remuer le teston, nous faire mosher et nous en mettre plein les oreilles. C'était le principal et c'est réussi !
Je crois que je vais oublier cet éponyme de Viatrophy, car même s'il y a du bon, avec tout ce que j'ai commandé, acheté ou prévu d'acheter en ce moment, jai du boulot!!
On ne peut pas être partout... Mais en tous cas Arachnid, tes récentes chroniques dans ce style Death technique (en gros) sont excellentes et m'ont permis des découvertes sympas! Merci.
Juste comme ça, t'écoutes du Death depuis que t'as 4 ans ou t'en écoutes 24 sur 24, 7 jours sur 7 :D
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