Vestigium

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14/20
Nom du groupe Ignys
Nom de l'album Vestigium
Type EP
Date de parution 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 The Missing Page
 01:28
2.
 From Shadows
 04:02
3.
 Frozen Stone
 03:09
4.
 Rag Doll
 03:13
5.
 Vestigium
 03:57
6.
 The One with the Empty Shell
 04:47

Durée totale : 20:36

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Ignys


Chronique @ ericb4

02 Mai 2018

Le sextet paraguayen devra s'affranchir de ses erreurs de jeunesse pour espérer l'emporter plus largement...

Si le registre metal symphonique à chant féminin tend à s'étoffer en Amérique du Sud, et ce, depuis près de deux décennies, peu nombreux sont les combos paraguayens à relever le défi de s'illustrer à leur tour dans ce si concurrentiel univers. Ce serait sans compter l'indéfectible détermination et les talents conjugués de ce fringant sextet originaire d'Asuncion. Cependant, tout comme ses compatriotes Pergana et Abracadabra, le jeune collectif ne s'est pas lancé à corps perdu dans la bataille. En effet, prudent dans sa démarche, il accouche de son premier bébé pas moins de quatre années suite à sa création en 2013. Et cela, à l'aune des quelques 20 minutes que compte cet EP 6 titres à la production d'ensemble plutôt soignée, signée Aldo Benegas (BlindOwlStudio, au Paraguay). Message est donc lancé à ses homologues patentés...

Cofondé par la frontwoman Caro Henri et le guitariste Albert Jiménez, le groupe s'est stabilisé peu à peu, ajoutant désormais dans ses rangs les talents de : Carlos Páez à la guitare ; Hermes Sánchez aux claviers ; Saul Kiese à la basse ; Seba Ramirez à la batterie. De cette étroite collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et cinématique, à la touche folk, empreinte de dynamisme, de sensibilité et d'une once de romantisme. Oeuvre témoignant d'un subtil artwork de la jaquette, d'inspiration néo-romantique, relevant du trait affiné de la graphiste Marcela Bolivar, et d'un mixage bien équilibré entre instrumentation et lignes de chant, mais manquant de profondeur de champ acoustique. On voguerait ainsi allègrement entre des sources d'influences aussi diverses que Nightwish (première période), Sirenia, Delain, Unshine, Lyriel et Epica. Tout un programme...

Toute la délicatesse des arrangements octroyés par Aldo Benegas transparaît déjà à la lumière de la laconique entame instrumentale « The Missing Page » ; cinématique, progressive et frissonnante offrande d'obédience nightwishienne. Ce message musical est doté de gracieux arpèges au piano évoluant sur de soyeuses nappes synthétiques, avenant schéma auquel succède une brutale césure, et qui ne s'imposait pas. Toutefois, malgré ses mérites, ce que ne révèle pas ce méfait, l'ingénierie du son de cette galette accuse parfois quelques irrégularités.

Là où le combo nous happe le plus aisément concerne les pièces les plus énergisantes de leur répertoire. Ainsi, l'up tempo « From Shadows », titre power symphonique aux accents latino à mi-chemin entre Nightwish, Ancient Bards et Anabantha, octroie des couplets bien ciselés que relayent des refrains ''delainiens'' éminemment infiltrants. Mise en habits de lumière par les claires inflexions de la sirène, qui ne sont pas sans rappeler celles de Susanna Vesilahti (Unshine) et ses grisants gimmicks guitaristiques, cette rayonnante pièce aurait les armes requises pour s'imposer parmi les hits en puissance. Seulement, desservi par une durable et gênante compression de l'espace sonore, le manifeste demeure en-deçà de ce que l'aficionado de leurs maîtres inspirateurs serait en droit d'attendre. Le pavillon ne restera pas moins magnétisé par les vibes folk du fougueux et néanmoins avenant « Vestigium » ; titre éponyme dans la lignée de Lyriel, livrant un tapping martelant, un fin picking à la lead guitare, de saisissantes gradations du corps orchestral, l'ensemble voguant sur une sente mélodique d'une précision d'orfèvre et, cette fois, octroyant un mixage plus affûté.

Dans une visée rock'n'metal mélodique gothique, la jeune troupe n'a pas non plus tari d'inspiration. Dans la veine d'Unshine, on retiendra notamment l'entraînant « Frozen Stone » pour ses élégantes gammes au piano, ses insoupçonnées accélérations rythmiques, ses breaks opportunément positionnés et ses refrains catchy que pourraient bien leur envier Sirenia ou même Epica. On regrettera toutefois une ligne de basse surpuissante et omniprésente tendant à noyer les félines impulsions d'une déesse au demeurant bien habitée.

Lorsqu'il nous invite à d'intimistes moments, le club des six livre ses mots bleus avec beaucoup de sincérité et de sensibilité, parvenant alors à toucher sans mal notre fibre émotionnelle. Ainsi, se calant sur une troublante ligne mélodique, un jeu d'harmoniques peu convenu mais parfaitement sous contrôle, et un spectre vocal élargi de la part la maîtresse de cérémonie, la ballade romantique un brin opératique « Rag Doll » ne manquera pas sa cible. On ne pourra pas davantage se soustraire aux câlinantes patines de la belle sur « The One with the Empty Shell » ; fondante ballade atmosphérique et progressive, empreinte de mélancolie, dans la mouvance d'Unshine. Venant nous chercher jusqu'au plus profond de notre être pour ne plus nous laisser d'autre alternative que d'y goûter à nouveau aussitôt l'ultime note envolée, cette élégante ritournelle recueillera l'adhésion des aficionados du genre.

Si les prises de risques ne sont pas franchement inscrites au cahier des charges de la menue rondelle, et si la production d'ensemble laisse transparaître quelques sonorités résiduelles, ses qualités mélodiques aidant, l'opus se parcourt d'un seul tenant. Accusant un manque de diversité vocale et témoignant d'exercices de style qui tendent à une certaine uniformité, cette livraison distille néanmoins une réjouissante dynamique, octroie une technicité instrumentale éprouvée et quelques variations bien amenées. Ce faisant, le propos pousserait même à un headbang subreptice. Au final, un réel potentiel s'esquisse à la lumière de ce set de compositions bien inspiré, laissant transpirer une émotion qui, le plus souvent, ne tarde pas à nous gagner. Cependant, pour espérer faire partie des valeurs montantes de leur registre, nos acolytes se feront fort de dépasser quelques erreurs de jeunesse, et d'écrire alors une nouvelle page de leur histoire, espérons-le, à l'aune d'un album de longue durée...

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