Liste des groupes Metal Alternatif ZunZet Veneno para Hadas Vol.1

Jeune formation de metal alternatif mexicaine créée il y a cinq ans à Aguascalientes, encore peu connue hors de sa terre natale, ZunZet est déjà à la tête d'un album longue durée à l'instar de « Cartas Sin Remitente » (2014), et entend frapper plus fort les esprits avec cette nouvelle offrande. Jusque là, le quintet, composé de Carol (chant), Pinto (guitare), Oscar (guitare), Buffon (basse) et Monie (batterie), a auto-produit ses disques et continue à le faire sur ce « Veneno para Hadas Vol.1 », second full length, déroulant ses 7 pistes sur un ruban auditif d'à peine 27 minutes. A la croisée des chemins entre le post hardcore, la pop punk et le metal mélodique, inspiré par une kyrielle d'artistes aussi éclectiques que Paramore, Flyleaf, Bif Naked, The Cranberries, Doro, entre autres, le combo livre de solides compositions sur le plan technique, corroborées à des paroles écrites exclusivement en espagnol, le tout dans une atmosphère volcanique propice à la stimulation d'un headbang sur la durée. Si l'on émet quelques réserves relatives à un surmixage des lignes de chant et aux finitions, les enregistrements s'avèrent convenables, permettant alors de suivre le fil d'un propos brut de décoffrage, direct, partiellement contrasté, taquinant déjà les charts par moments.

Comme précisé, le collectif latino-américain se lance à l'assaut des charts, avec quelques réussites à la clé, parfois en proie à quelques séries de notes à reconsidérer. Par exemple, des riffs corrosifs en tirs en rafale adossés à une cinglante section rythmique rendent l'atmosphère de « Rever de Mode » particulièrement brûlante et attractive. On appréciera la touche latina en substance sur un titre aux allures d'un hit en puissance que n'auraient pas renié ses sources d'influence. Pour sa part, le saillant et magmatique « Este No Es un Final Feliz » distille sa verve, dans la logique percussive de Paramore avec une lichette hispanisante. Et la sauce prend sur cet orgasmique brûlot où les guitares témoignent de subtiles harmoniques, au fil d'une traversée mélodique directe, simple mais efficace. De son côté, l'écorché vif et rafraichissant « Parte del Plan » dissémine une énergie communicative qui jamais ne lâche du lest, suivant une sente mélodique agréable à défaut d'être imparable. Une lead guitare en feu décoche de saisissants gimmicks parallèlement au vigoureux cortège instrumental, avec un certains sens harmonique, in fine.

Dans cette même logique, mais avec moins de brio, de sensibles accords à la guitare acoustique nous immergent au sein de l'entraînant « Viajando Sin Ti », titre pop metal mélodique aux riffs rocailleux étreignant une rythmique sanguine. De jolies montées en puissance de la belle s'offrent à nous, nous amenant à suivre une piste taillée pour les charts, considération que les captateurs refrains ne sauraient démentir. On regrettera toutefois quelques faussetés et un placement pas toujours ajusté de la part de la jeune interprète.

Par moments, quelques screams s'invitent à la danse, ouvrant le champ des possibles vocaux chez nos acolytes, avec des prestations inégales selon les plages considérées. Ainsi, une graveleuse entame guitaristique nous propulse dans les flammes du percutant et enjoué « Aceptación vs Obsesion », dans le sillage rythmique de Paramore tout en étant calé sur un schéma oratoire de la belle et la bête distribuant parfaitement les rôles. Un refrain plutôt engageant nous est octroyé, enjolivé par les claires volutes de Carol, qui nous fait oublier un couplet encore pris dans son jus et on ne peut plus linéaire quant à sa mélodicité. Mais, comme précisé, dans cette mouvance vocale, quelques baisses de régime se font sentir.

Ainsi, le vrombissant « Sigo Esperando Tu Postal », frondeur morceau pop punk mélodique, impulse une franche dynamique dans la veine de Bif Naked, à la sauce latina. Si les pérégrinations de la déesse demeurent de bon aloi, les gradations manquent d'allonge, les notes en voix de tête étant en proie à quelques approximations. L'intervention partielle de son comparse de screamer renforce la pugnacité de l'instant, même son positionnement tardif laisse à penser qu'elle ne s'imposait pas dans l'absolu. Enfin, l'engageant « Negacion » suit un sillon mélodique invitant, à la manière d'un Doro de la première trempe, mais ne parvient que malaisément à éviter l'écueil de la déroute, en raison d'un refrain en duo mixte surmixé et mal assorti.

On ressort de l'écoute de l'opus avec l'agréable sentiment d'avoir été porté par une indéfectible énergie, avec quelques nuances hispanisantes pour nous séduire. On comprend, d'autre part, qu'il en faudra plus pour retenir les aficionados des sources d'influence de la troupe, eu égard à un manque de diversité rythmique, harmonique et atmosphérique, même si, techniquement parlant, elle parvient à ses fins. Ses lignes mélodiques sont d'une esthétique suffisante à une adhésion spontanée, mais pas nécessairement à long terme, étant calibrées pour nous happer le temps d'un headbang pris sur le vif. Bref, un potentiel s'affirme déjà, mais qu'il conviendra de solidifier par un travail de fond en studio, à appréhender sur la durée, le temps d'asseoir un brin de maturité supplémentaires à ses partitions. Aussi, la balle est dans leur camp...