Un jour de désœuvrement comme l'être humain peut quelquefois en vivre, j'ai eu une forte envie de découvrir un nouvel album de metal symphonique.
Tout de suite.
Comme ça.
Un peu à la manière de Madame qui exige des fraises à 4 heures du mat'.
Oui, mais voilà, où trouver un bon album de ce type en cet an de grâce 2009 ?
Certes, le genre n'est pas si vieux. Malgré quelques essais dans les années 80, notamment avec les talentueux
Savatage, ce courant a réellement pris corps en 1996/1997 avec
Rhapsody,
Nightwish et
Therion. Très vite, dès 1998, il s'est imposé dans le paysage avec l'apparition dans les bacs du fabuleux Symphony Of The Enchanted Lands des maîtres italiens
Rhapsody.
Après ce fut l'orgie. Les groupes se bousculèrent pour avoir leur quart d'heure de gloire symphonique. Même des célébrités bien installées s'essayèrent avec un certain bonheur à l'exercice :
Metallica forgea son S&M en 1999 et même Scoprions dans un style plus hard que metal concocta un Moment Of
Glory en 2000 qui, s'il n'est pas glorieux, reste un bon moment quand même.
Mais voilà, très vite, il y eu embouteillage. Certains ténors, comme
Rhapsody, développèrent une légère tendance à la redite. D'autres pondirent des œuvres qui furent plus humoristiques et/ou pathétiques que symphoniques, genre j'appuie sur le bouton "pêche de violons" sur mon Bontempi et voilà que je sors moi aussi mon skeud certifié 100% sympho.
Il faut dire que ce style demande quelques menues piécettes pour payer des violonistes tirés à quatre épingles, un brin de connaissances musicales et une bonne production. Ce n'est quand même pas donné à tout le monde.
Du coup, tout ce joyeux petit monde tourna bien vite en rond. D'où un essoufflement visible.
Les sorties dans le genre se font donc plus discrètes et même le combo rital emblématique est aux abonnés absents. Il paraît que
Luca Turilli est en fuite dans un pays enchanté.
Alors, sur quel groupe et quel album jeter son dévolu ?
Après avoir surfer de ci de là, mon intention se porta sur
Celesty, groupe de seconde zone mais dont le dernier album en date, recueillait quelques critiques sympathiques sur la toile. Banco, je tente ma chance. Mon côté joueur, que voulez-vous.
Celesty est donc un groupe de power symphonique qui grave avec
Vendetta son quatrième skeud. Dès l'intro de rigueur fidèle aux principes, on devine que ce ne sont pas des génies.
Celesty n'invente rien. Il n'est pas là pour cela. Amateur de nouvelles sensations, passe ton chemin. La seule surprise est l'apparition d'un chant black quelques secondes sur le dernier titre fleuve. Sorti de cela, pas de quoi fouetter un chat. Mais, si l'originalité n'est pas la bienvenue sur la galette,
Celesty se révèle un élève appliqué, studieux, intelligent et même finaud sur les bords.
Tout d'abord, le groupe n'oublie jamais que dans power symphonique, il y a power. Jamais le côté classique ne va prendre le pas sur la guitare. Et c'est tant mieux. Déluge de riffs incisifs allant du metal tradi au power, en passant par le thrash, chant grave légèrement éraillé et agressif, chœur guerrier, bourrinage de batterie en règle : l'attirail est ici au complet.
Sur cette base somme toute sympathique, le combo pose des mélodies identifiables qui l'ont peut fredonner sous la douche ou en explosant la tronche de ses ennemis sur un champ de bataille, au choix. Un bon paquet de mélodies font mouche, comme l'entêtant "Like
Warriors". Comme tout bon élève, on prend exemple sur les maîtres pour pondre des bons petits refrains des familles :
Rhapsody, bien sûr mais aussi
Helloween ou
Manowar pour ne citer qu'eux. On a vu pire comme références.
Enfin, comme il sied au style,
Celesty saupoudre le tout avec les interventions d'un orchestre symphonique. Un véritable orchestre.
Pas un clavier Bontempi donc. Ce dernier va enrichir considérablement la musique, la rendre plus puissante et épique sans pour autant la rendre pompeuse, sans la surcharger d'effets superfétatoires, sans écraser les instruments électriques.
Le tout nous donne un album d'une excellente qualité gorgé d'hymnes. La galette possède son compte de moments jouissifs.
Pas de prise de tête, pas d'expérimentations hasardeuses, certes, mais un cocktail savamment dosé et donc une belle réussite qui mérite que les amateurs y jettent une oreille.
Quelques critiques pour terminer. On regrettera quelques riffs assez plats qui gâchent un peu l'ensemble. Ensuite, être influencé, ce n'est pas un mal en soi, mais, quelquefois, on est plus proche de la copie que de l'influence. Les couplets de
Lord Of This
Kingdom sont un bien bel exemple : on jurerait entendre
Manowar dans ses œuvres. Oui, enfin, pas le
Manowar de Gods Of
War. Celui d'avant. Quoi qu'il en soit, c'est quand même un brin embêtant.
Celesty maîtrise son métier, c'est un fait indéniable. Il lui reste maintenant à acquérir plus de personnalité et s'éloigner de ses références.
Plus facile à dire qu'à faire. Rendez-vous au cinquième album les gars !
En tout cas, il y a des jours qui commencent dans le désœuvrement et finissent par vous filer la trique. C'est Madame qui va être contente. D'ici quelques mois, je sens qu'elle va me redemander des fraises à 4 heures du mat'.
Merci pour cette chro alléchante!
Tiens ma chérie, reprends des fraises ;)
A recommander fortement!
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