Formé en 1986 dans l’état de l’Illinois,
Sindrome est avant tout l’histoire d’un groupe thrashmetal ayant boudé plusieurs offres de labels, dans l’espoir de viser haut d’entrée de jeu, mais n’ayant finalement pas dépassé le stade de deux demo-tapes, stratégie d’autant plus dommageable lorsque l’on connait le niveau de son second enregistrement. Notre quintet a également compté dans ses rangs plusieurs personnalités comme Chris Mittelbrun, guitariste de
Master /
Death Strike, ou Shaun
Glass, bassiste de
Broken Hope, et bien d’autres musiciens qui témoignent de la qualité de l’interprétation.
Déjà bien en place sur sa première démo
Into the Halls of Extermination parue en 1987 (et remasterisée en 1992 aux Morrisound), la bande de Troy Dixler revient en 1991 avec son second effort
Vault of Inner Conscience, soit cinq nouveaux morceaux capturés par Tom Morris aux Morrisound Studios, tandis que dans les mêmes lieux et quasiment au même moment, le français
No Return immortalise son redoutable second album Contamination Rises pour le compte de Semetery Records (
Loudblast,
Crusher).
En quatre années, le thrashmetal de
Sindrome s’est significativement affiné.
Vault of Inner Conscience est en effet une œuvre très professionnelle pour une simple demo-tape, depuis la maturité de ses compositions (
Descending into Madness ou
Astral Projection sont des morceaux d’une articulation remarquable), en passant la qualité de son enregistrement, jusqu’au soin apporté à son emballage. Traduit en français ‘l’antre de la conscience intérieure’, cet ultime enregistrement propose par ailleurs un concept original, cinq plages reliées par une histoire continue entre rêves, prophétie, antéchrist et apocalypse, un climat entre mysticisme et anticipation proche des thèmes abordés par les deathsters floridiens de
Nocturnus.
Ce parallèle conceptuel entre les deux formations n’est pas innocent, puisque l’on trouve également de nombreuses passerelles communes dans leur musique,
Sindrome pouvant à mon humble avis être considéré comme le
Nocturnus du thrashmetal. On retrouve ces introductions qui apportent une ambiance propre à chaque morceau, l’utilisation habile du clavier (plus discrète chez
Sindrome), ces lignes de guitares techniques, ainsi qu’une volonté de démarcation par une approche très personnelle. Enfin, le son compressé des guitares et sa granularité typique des Morrisound, le chant altéré de Troy, sont autant de facteurs rapprochant aussi
Sindrome des sphères du deathmetal, bien que l’assise et la couleur thrash soient dominantes.
En voulant trop avoir,
Sindrome a malheureusement laissé passer sa chance au bon moment, ayant ensuite disparu dans le creux de la vague thrashmetal au milieu des années 90. Pour les thrashers intéressés, sachez que les deux demo-tapes sont disponibles en téléchargement légal sur www.sindrome.net. Enfin, pour les adeptes du support physique, il existe par ailleurs une version CD non officielle parue vers 2000 (dure à dégoter désormais et au livret minable), ainsi qu'une récente réédition de 2O12, regroupant chacune les deux enregistrements.
Fabien.
Merci pour cette nlle decouverte...encore 1 beau temoignage d'une merveilleuse epoque.
La compilation permet de disposer des precieuses pistes d un groupe injustement oublié ou mesestimé...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire