Nouvelle livraison du label Codebreaker,
Figure of
Merit s’inscrit dès les premières notes dans la continuité des sorties de la boîte anglaise. Attendez-vous sans plus tarder un sludge incisif donnant tout de suite un aspect crade et suintant. Sur une base semblant connue où pointent des influences comme le grand
Neurosis (et c’est pas rien)
Figure of
Merit y rajoute son style, un style virus dont le sludge est le plus grand représentant.
Prenez n’importe quel mouvement: hardcore, indus, stoner, passez sous la moulinette du sludge et vous aurez un rendu beaucoup plus sombre, plus lent et pesant à la sonorité plus crasseuse et perverse.
Figure Of
Merit en fait bonne figure (arf) et sans vouloir faire (encore) de mauvais jeu de mots, il le mérite bien (je sais, je trouverais mieux la prochaine fois). Sous une façade assez hardcore, le rythme se ralentit sensiblement, des accents de guitares stridentes instaurent une aura plus insidieuse, plus mesquine au contenu global et même plus, une véritable ambiance poisseuse qui donne l’impression de coller à la peau.
Voix éraillée, basse à la réverbération appuyée sans oublier des pointes d’aiguës distordus rentrant dans le processus de composition même, «
Vatic » est une réussite aussi bon que l’album se révèle court (32 minutes). Non pas que cela soit vraiment un défaut (quand même, quelques titres en plus auraient été là bienvenus), mais l’expérience du disque se retrouve légèrement compromise. On n’a pas la possession du temps nécessaire pour rentrer directement dans l’univers parasité et énigmatique de
Figure of
Merit.
Un fond monochrome ocre où se trouve placardée une photo d’un détail lunaire donne déjà à cette pièce une signification autre pour une sonorité qui fait très terre-à-terre. D’une base très matérielle,
Figure of
Merit propose un chemin plus vaporeux mais fermement placé sous le signe de la distorsion, et en cela, «
Vatic » en ressort plus intéressant et intrigant.
Réellement jubilatoire et corrosif, ce premier disque de
Figure of
Merit fera passer un sentiment de panique dû à sa construction alambiquée et craspec qui donne un sentiment de malaise diffus où se perdent quelques mélodies, elles-mêmes gangrenées.
Implacable, «
Vatic » est un malaise aussi immédiat que détourné.
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