Liste des groupes Death Mélodique Akiavel Væ Victis

Actif depuis 2018, originaire du sud de la France et composé de Butch à la batterie, de Chris à la guitare, de Jay à la basse et de Auré aux éructations, Akiavel est donc une jeune formation. Mais malgré sa jeunesse, le groupe a publié un single « Burn » (2018), un Ep éponyme (2018) et un full-lenght en 2020. Une petite année après son premier album « V », Akiavel se prépare donc à lâcher son deuxième assaut intitulé « Vae Victis ». Hormis « Slay At Home », la formation, sevrée de prestations scéniques, a donc mis sa créativité à profit.

Ce qui surprend de prime abord, c’est le professionnalisme de ce tout jeune combo, qui a décidé de prendre son destin en main, en s’auto-produisant, en créant son propre studio et son label. Mais au-delà de cela, c’est la qualité du son et des compositions qui interpellent, mais nous y reviendront un peu plus tard. Le propos d’Akiavel est influencé par le death old-school et des groupes comme Morbid Angel, Deicide, Obituary, Cannibal Corpse avec une approche plus moderne comme Gojira, le tout amène un savant mélange de groove, de black et de death-metal, mais avec une vraie personnalité. Le thème de « Vae Victis » incarnant le mot « mort », il est basé sur les tueurs en série.

L’opus débute avec « Frozen Beauties », qui fait l’objet d’un clip très soigné, est doté d’un gros riff, d’une mélodie sous-jacente et d’un refrain mémorisable, de changement de rythme, les cadences up-tempo succèdent aux breaks lourds. Ce morceau plantera le décor de « Vae Victis » car toutes les plages seront du même acabit. Et l’album est très efficace et très dynamique, de part certains refrains qui pénétreront votre cortex sans jamais en ressortir, comme le morceau sus cité ainsi que celui de « Bilnd Torture Kill », celui de « Pentagram Tattoo » ou encore celui de « Matrimonial Advertisements ». Ce qui ressort également de ce « Vae Victis », est sa puissance de feu au travers d’un riffing très incisif qui écrase tout sur son passage (« Frozen Beauties », « Zombie », « Comrade » ou encore « The Lady Of Death » et « Mommy, I’m Capable »), de basts furieux comme sur « Blind Torture Kill », sur « Zombie », sur « Pentagram Tattoo », sur « Mommy, I’m capable » ou sur « The Lady Of Death ». Les cassures, qui parsèment l’opus, achèveront les derniers récalcitrants
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Ne se satisfaisant pas de cet état de fait, Akiavel a doté ses compositions d’un fort pouvoir d’attraction, grâce à des mélodies très addictives, mais qui ne tombent jamais dans « l’outrance » ou « la mièvrerie », celles de « Frozen Beauties », de « Zombie », de « Medium », de « The Lady Of Death » ou de Matrimonial Advertisements », en sont les parfaits exemples. Le tout est à combiner à un groove imparable et entrainant, augmentant le fort pouvoir impactant de « Vae Victis ».

Les musiciens font preuve d’une précision et d’une technicité hors pairs, il faut dire que, même si le combo est assez récent, ses membres ont tous une certaine expérience. La palme revient cependant à Auré, qui vocifère toutes tripailles dehors. Son organe n’a rien à envier à celui de la gente masculine, alternant growls profonds et caverneux, presque glaireux (l’influence de Cannibal Corpse et notamment de Chris Barnes se fait bien sentir), à des murmures inquiétants et démoniaques, et au chant clair (« The Lady Of Death »). Même si les musiciens sont tous au diapason, elle représente le point d’ancrage du propos du groupe. La production est en béton armé et l’espace sonore est occupé à merveille, chaque instrument est parfaitement audible, on peine à croire qu’il s’agit là que de la deuxième offrande d’Akiavel, tout semble avoir été pensé dans le moindre détail, tout en conservant une certaine spontanéité. La mise en son ferait pâlir certaines grosses écuries du style.

Même s’il frôle le coup de maitre, votre serviteur a, cependant, quelques griefs à l’encontre de ce deuxième méfait d’Akiavel. Tout d’abord, même si les influences sont bien digérées, celle de Gojira reste un peu trop audible comme sur le break de « Mommy, I’m Capable » qui rappelle « Oroborus » ou le riff saccadé de « Medium » qui renvoie à « Remembrance ». Puis, il y a quelques moments génériques comme le refrain de « Comrade » par exemple et le final de « The Lady Of Death » qui est un peu long.

Akiavel vient de taper très fort avec « Vae Victis », qui, pour votre serviteur, se placera certainement dans son top 10 annuel. Tout y est méticuleusement pensé, l’ensemble est très efficace et fait preuve d’un dynamisme sans faille. Les changements de cadence sans incessants, le riffing est assassin et la section rythmique fait office de centrale nucléaire, sans oublier les éructations ténébreuses d’Auré. Ici, aucune place à la lassitude, « Vae Victis » est une ogive qui explosera tout sur son passage et qui ne laissera aucun survivant.