Utopia

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16/20
Nom du groupe Unexpect
Nom de l'album Utopia
Type Album
Date de parution 1996
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album34

Tracklist

Re-Issue in 1999 with a different cover.
1.
 Vespers Gold
 07:32
2.
 Constellations and Mysticism
 05:37
3.
 Metamorphosis
 02:45
4.
 Shades of a Forbidden Passion
 06:44
5.
 Palace of Dancing Souls
 02:54
6.
 The Fall of Arthrone
 07:28
7.
 Ethereal Dimensions
 07:46
8.
 The Flames of Knowledge Forever Lost
 07:16
9.
 In Velvet Coffins We Sleep
 08:53
10.
 The Revival
 08:34

Durée totale : 01:05:29

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Unexpect


Chronique @ tenebriis

20 Mai 2012

Utopia n’est pas parfait, mais il n’en constitue pas moins une excellente introduction à la musique d’Unexpect

Tous les fans s’entendent à le dire : Unexpect est grand, Unexpect est talentueux, Unexpect nous livre une expérience sonore profonde, complexe, enrichissante voire dérangeante. Bref, Unexpect confine au génie, à moins qu’il ne s’agisse de folie… Mais qu’en était-il avant qu’Unexpect ne soit le groupe que l’on connaît aujourd’hui, avant la révélation que fut In a Flesh Aquarium, avant même l’EP We, Invaders qui commença à faire parler de la formation ?

Car We, Invaders ne fut pas la première occasion d’entendre le son si atypique des Québécois. C’est en effet en 1996 que commença la formidable aventure d’Unexpect. Le groupe, bien que présentant déjà la même composition au niveau des instruments (guitares, basse, batterie, violon et piano) a depuis lors bien changé : seuls demeurent Syriak et Artagoth (Exod ayant quitté le groupe juste avant la sortie de Fables of the Sleepless Empire). C’est donc bien avant que Chaoth, célèbre pour son utilisation d’une basse 9 cordes, Borboën, Landryx et la sublime Leilindel au chant si envoûtant ne rejoignent Unexpect que sort Utopia.

Déjà, le groupe fait sentir une certaine complexité qui ne cessera de s’accroître dans les albums à venir. Bien sûr, nous sommes encore loin de cette « maîtrise du chaos » propre à In a Flesh Aquarium, mais les pistes nécessiteront tout de même plusieurs écoutes pour que l’auditeur puisse les appréhender dans leur entièreté. Car les morceaux sont longs, atteignant pour la plupart les 8 minutes, et les changements de rythme interviennent sans cesse, permettant d’éviter une certaine lassitude face à un disque d’environ une heure.

« Vespers Gold », la première piste, entame l’album d’une manière somme toute fort classique mais efficace : introduction aux synthés instaurant un certain climat de mystère que viennent ensuite appuyer des guitares mélodiques bientôt rejointes par le chant des 3 vocalistes du groupe : Syriak, Artagoth et Elda. Cette fusion des différentes lignes vocales, se superposant, s’entremêlant, donne une tinte particulièrement épique à la suite de ce morceau.
Ce léger souffle dont je fais mention est également présent dans d’autres pistes, à l’instar de « The Fall of Arthrone », musicalement et parolièrement parlant. Car c’est à un excellent jeu de guitares que nous avons affaire : les musiciens maîtrisent leur propos et jouent à merveille, alternant changements de rythmes et soli des plus agréables, comme sur « Constellations and Mysticism ».

Mais il ne faudrait pas croire que les guitares sont les seuls atouts dont peut se targuer Unexpect. Le batteur, lui aussi, est digne d’éloges, enchaînant les breaks pour notre plus grand plaisir et renouvelant ainsi constamment les compositions du groupe. Quant à la basse, elle assure bien son rôle et nous pouvons l’entendre très distinctement, comme par exemple dans « The Flames of Knowledge Forever Lost » et « Shades of a Forbidden Passion ».
Mais si la musique se veut portée par des riffs de qualité, n’oublions pas la présence de deux musiciens plus « classiques » : Exod (piano) et Le Bateleur (violon). Le premier, outre les intro de certains morceaux (« Vespers Gold », « The Flames of Knowledge Forever Lost »), nous gratifie d’un interlude, « Palace of Dancing Souls », calme et reposant, dans lequel il nous montre une partie de son jeu (nous sommes encore très loin de son incroyable prestation sur la première version de « Chromatic Chimera »). En outre, ses mélodies parcourent différents morceaux, y apportant une certaine fraîcheur bienvenue, comme sur « The Fall of Arthrone » et « Shades of Forbidden Passion ». Quant au violon, lui aussi occupe une place importante, notamment dans le dernier morceau, The Revival, mais aussi sur une autre piste sur laquelle il est intéressant de se pencher plus avant : « In Velvet Coffins We Sleep ».

Cette dernière est sans doute celle qui évoque le mieux l’orientation future de la musique des Québécois. D’ailleurs, elle sera reprise et améliorée dans l’EP We, Invaders sous le titre de « In Velvet Coffins We Slept ». Si cette première version ne soutient pas la comparaison avec la seconde, qui affiche un tempo plus soutenu, elle n’en reste pas moins une piste agréable, de par notamment l’utilisation du violon, qui n’est pas sans rappeler un certain The Sins of thy Beloved. En effet, c’est véritablement lui qui donne le rythme aux autres instruments, bien forcés de le suivre dans cette fresque de 9 minutes, entrecoupée de passages plus acoustiques (malheureusement entachés par une utilisation intempestive de la batterie comparativement à ce qui sera fait dans sa reprise).

La chronique commençant déjà à tirer en longueur, il est grand temps d’évoquer le chant. Comme signalé plus haut, il est partagé entre 3 membres du groupe et se veut donc très varié : nous avons droit à des vocaux death, black mais aussi plus traditionnels (entendez par là que les chanteurs alternent voix criées et voix claires). En revanche, j’émettrai une réserve sur la chanteuse, Elda. Si son chant est bon et approprié à la musique (rappelant parfois Sharon den Adel période Enter), elle peine à convaincre et ne parvient pas à transmettre autant d’émotions que ne le fera par après Leilindel.
Enfin, il reste à évoquer la production ; et c’est malheureusement là que le bât blesse. Si nous parvenons à entendre distinctement tous les instruments, le tout manque clairement de puissance, comme si le son était étouffé en quelque sorte. Quant à savoir si cela est dû à la date de réalisation ou au manque de moyens dont disposait le groupe alors, je ne saurais dire, mais il est vrai que la musique d’Unexpect aurait mérité une forme à la hauteur de leur talent.

Vous l’aurez donc compris, Utopia n’est pas parfait, mais il n’en constitue pas moins une excellente introduction à la musique d’Unexpect. Pour celles et ceux qui seraient quelque peu rebutés par la complexité de leurs dernières productions, Utopia est l’occasion rêvée d’entrer dans leur univers si riche et déjanté.

Ma note : 14/20

2 Commentaires

4 J'aime

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NieNova - 20 Mai 2012: Très bonne chronique, bravo !

Unexpect est un groupe difficile à analyser. Ce qui m'a toujours repousse dans cet album c'est effectivement la prod' et donc ce manque de puissance pour un tel groupe. Mais bon maintenant c'est arrangé, le groupe s'autoproduit avec un son digne des meilleurs studio ! Un très bon exemple pour les groupes indé' =p
tenebriis - 21 Mai 2012: Merci pour cet agréable retour ; je dois dire que, cette chronique étant ma toute première, j'étais quelque peu inquiet quant à sa bonne réception.
Et oui, effectivement, la production de leurs derniers albums n'a plus rien à voir et sied parfaitement à leur musique !
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