Utopia

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13/20
Nom du groupe Dimorfia
Nom de l'album Utopia
Type Album
Date de parution 17 Mai 2017
Labels Self-Produced
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Alea Jacta Est
Ecouter01:36
2.
 Signs of the Fall
Ecouter04:05
3.
 Fatal Final Kiss
Ecouter05:14
4.
 Utopia
Ecouter07:28
5.
 Fear
Ecouter04:49
6.
 Witch in Veil White
Ecouter06:10
7.
 Dimorfia
Ecouter04:39
8.
 Become God
Ecouter05:03
9.
 Stand as One
Ecouter05:18

Durée totale : 44:22

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Dimorfia



Chronique @ ericb4

08 Mai 2018

De beaux atours à valoriser encore pour l'emporter...

Ces dix dernières années, c'est à un véritable raz-de-marée en formations metal symphonique à chant féminin auquel nous assistons en terre hellénique. Formations qui, pour le plupart, se révèlent aujourd'hui plus qu'hier en mesure de tenir la dragée haute à leurs homologues européens et américains. Après Meden Agan, Elysion, Bare Infinity, Fallen Arise, Jaded Star, c'est au tour d'un sextet aussi talentueux qu'expérimenté tout droit venu de Thessalonique de se lancer dans l'arène.

Cofondé en 2008 par la frontwoman Natassa Pandreia (ex-Crystal Tears), le guitariste Kimon Pantelidakis (ex-Crystal Tears), le bassiste Kleo Xenitidis et le batteur John Almalis (ex-Chronomancy), Dimorfia évolue dans un metal power symphonique, progressif et folk nourri d'influences aussi diverses que Nightwish, Amberian Dawn, Ancient Bards, Diabulus In Musica, Midnattsol, Elane. Ce faisant, le combo hellénique s'est laissé le temps de la maturité de ses compositions, ne réalisant sa première démo intitulée « Perfect Sound Metal » que quatre années plus tard. Au cours de cette période, le groupe s'est produit à maintes reprises sur la scène locale, avec, à la clé, une inconditionnelle reconnaissance de son public eu égard à ses prestations. Mais le collectif égéen en veut plus, souhaitant désormais évoluer à l'international. A cet effet, il se serait donné les moyens de ses louables ambitions...

Dans ce dessein, la troupe n'a consolidé son line-up qu'en 2013, comptant désormais dans ses rangs : Kimon Pantelidakis, co-producteur et guitariste ; George Baltas (Mother Turtle, Entropia Utopia, ex-Emerald Sun), à la batterie, succédant à John Almalis ; Maria Loti (Entropia Utopia), au chant, en lieu et place de Natassa Pandreia ; Nick Giogas, à la guitare, en remplacement de Bill Panagiotopoulos (ex-Inertia, ex-Swan Christy) ; Kleo Xenitidis, à la basse ; Stathis Xatzioannidis, aux claviers. Cette fraîche collaboration n'a pas été sans effets sur l'octroi d'un travail technique et mélodique approfondi et qui s'est considérablement solidifié au fil du temps, parallèlement à d'inédites sonorités dont se nourrit leur nouveau projet.

Ainsi, « Utopia », premier album full length du groupe, témoigne d'un enregistrement de bonne facture et d'un mixage parfaitement équilibré entre instrumentation et lignes de chant ; logistique réalisée aux Blueberry Productions Co. entre août 2015 et janvier 2017, avec un souci particulier porté aux finitions de l'oeuvre. Une démarche aussi prudente que sécurisante, qui a pour corollaire un artwork d'inspiration futuriste et au trait affiné, signé Giannis ''Remedy'' N, graphiste grec chez Rem3dy Art Design. Preuve que nos acolytes auraient déjà mis les petits plats dans les grands...

Comme souvent dans ce registre, la pièce s'ouvre sur une brève entame instrumentale. Cependant, contrairement à nombre de ses pairs, plutôt que de nous livrer une cinématique introduction, la formation hellénique a opté pour une ouverture électro symphonique, à l'instar des vrombissantes nappes synthétiques dont se nourrit l'intrigant « Alea Jacta Est ». Mais l'arbre ne saurait longtemps cacher la forêt...

C'est sur des charbons ardents que s'effectue le plus souvent la traversée, avec quelques captatrices pièces au programme. Ainsi, le combo ne tarde pas à nous projeter sur un champ de braises à l'image de « Signs of the Fall », seyant titre power symphonique progressif à mi-chemin entre Ancient Bards, au regard de sa saignante rythmique, et Amberian Dawn (première période), à la lumière de son cheminement harmonique. Dans cette dynamique, doté d'une touche dark gothique dans la mouvance de Draconian, le frondeur « Dimorfia » nous embarque dans une folle cavalcade. Parallèlement, on sera aspiré par un puissant duo mixte en voix de contrastes, la belle, par ses angéliques patines, donnant le change à un ombrageux growler. Enfin, on ne sera pas moins transporté par le tempétueux et un brin énigmatique « Fear », et ce, tant au regard des frasques de la déesse qu'à son atmosphère résolument mystique. Flirtant avec l'empreinte folk, nous faisant inconsciemment entrer en transe, cet offensif et pénétrant manifeste ne lâchera pas sa proie une seule seconde.

Au-delà de ce constat, nos compères révèlent une certaine habileté à concocter les séries d'accords qui font mouche. Ainsi, on ne saurait éluder les galvanisants et nightwishiens refrains de l'entraînant « Fatal Final Kiss ». Doté d'un tapping martelant et de riffs émoussés, ce tubesque effort assure de sereins enchaînements et d'inattendues accélérations. Sur une magnétique sente mélodique déambulent les limpides inflexions d'une sirène bien habitée. Toutefois, on aurait peut-être souhaité davantage de relief de champ acoustique et la mise en retrait de gimmicks guitaristiques tendant à noyer le sillon mélodique derrière un épais nuage de fumée.

Lorsqu'ils desserrent un tantinet la bride, nos six gladiateurs nous offrent un éclairage alternatif de leur art, avec de savoureux instants essaimés çà et là, in fine. Ainsi, on ne saurait passer outre l'orientalisant mid tempo « Witch in Veil White » pour ses harmoniques nightwishiens corroborés à une touche folk dans la veine de Midnattsol, avec un zeste roots emprunté à Elane. A la fois chevaleresque et reposant sur une infiltrante orchestration traditionnelle, ce message musical est apte à éveiller d'authentiques plaisirs.

Concernant l'exigeant secteur des fresques symphonico-progressives, nos acolytes n'ont nullement démérité, distillant à la fois une indéfectible énergie, moult effets de contraste atmosphériques et une touche de romantisme. Ainsi, on appréciera « Utopia » pour ses riffs crochetés, son fin picking à la lead guitare, ses sémillantes accélérations, comme pour ses joutes oratoires entre les truculentes envolées lyriques de la belle et les rocailleuses impulsions de son acolyte. A la croisée des chemins entre Nightwish et Diabulus In Musica, par le jeu de subtiles suites d'accords savamment mises en œuvre, cette épique offrande parvient à nous retenir plus que de raison.

Si l'oeuvre semble n'accuser que peu d'irrégularités, elle n'en recèle pas moins quelques bémols. D'une part, en raison d'un sillon mélodique flottant et d'enchaînements mal ajustés, l'accroche aura quelques difficultés à s'opérer sur l'impulsif « Become God ». En dépit de ses refrains avenants, de son intarissable dynamique rythmique, d'une technicité difficile à prendre en défaut, et des efforts répétés de la soprano pour tenter de nous faire plier l'échine, la sauce ne prend pas. D'autre part, le vitaminé « Stand as One » vogue sur un bien linéaire cheminement mélodique. Conjuguant pourtant habilement accélérations et ralentissements, octroyant également un prégnant et corrosif riffing, ce morceau n'offre pas de réelle unité du corps oratoire, ce dernier étant même en proie à d'indigestes répétitions. On n'insistera pas.

Ainsi, on effeuille une pièce seyante, plutôt accessible, à l'inspiration féconde, diversifiée dans ses phases rythmiques et en ce qui a trait à ses atmosphères. De plus, les 44 minutes de la galette témoignent d'une production d'ensemble probante et de lignes de chant féminines aptes à procurer quelques frissons. Ce faisant, sa structure reste classique, les prises de risques demeurent timides, et l'on aurait espéré l'une ou l'autre ballade dans un registre pourtant propice à leur émergence. Néanmoins, sans s'avérer être un foudre de guerre, ce chatoyant opus renseigne à la fois sur le potentiel et les intentions du combo d'en découdre. Bref, un vibrant effort qui devrait trouver un débouché auprès d'un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de leurs maîtres inspirateurs.

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