Il vient parfois à l’idée d’écouter de la musique de qualité sans pour autant rechercher en elle d’innombrables subtilités. Facile d’accès, traditionnelle mais efficace, la musique d’
Axxis se prête parfaitement à ces exigences. Ce qu’il y a de bien avec ce groupe, c’est que l’on sait à quoi s’attendre ! A peine deux ans après «
Doom of Destiny »,
Axxis remet le couvert pour un douzième gueuleton !
Utopia vient ainsi renforcer la discographie d’un groupe toujours resté fidèle à lui-même bien qu’il ne soit pas dans les têtes d’affiches du genre. Sans surprise, la galette ne renie pas les saveurs d’antan !
Après un amuse bouche,
Axxis nous nous fait de suite rentrer dans le vif du sujet. La recette reste la même mais parait toujours aussi efficace. Alliant à un certain dynamisme un refrain accrocheur comme le groupe sait si bien les faire, le morceau éponyme «
Utopia » retient notre attention. Bernard Wheiss parait toujours aussi en forme, ce qui ravira plus d’un auditeur. C’est donc dans cette logique de dynamisme et de mélodies accrocheuses que s’enchainent les mets plus ou moins raffinés, il convient de le préciser. En effet, on perçoit dès « Fass Mich An » les premières redondances de la production. Les riffs sont peu variés et parfois fades. Lorsque l’on s’attarde sur les refrains (qui reviennent un nombre incalculable de fois), on remarque à quel point le groupe y accorde de l’importance, et tente à travers ces passages, de manière parfois un peu trop prononcée, de donner du rythme à chacune de leur composition. On pourrait par exemple citer « Sarah Wanna
Die ». Cela dit, cette particularité vient conférer à
Axxis une certaine personnalité bien que la musique du groupe se cantonne à rebattre des sentiers maintes et maintes fois battus.
Arrivés à mi-course, rien de tel qu’un trou normand pour entamer la digestion d’une première partie relativement dense, faute d’être riche.
Axxis nous propose donc un titre plus léger, encore plus mélodieux et au caractère parfois nostalgique. «Father’s eyes » est une réussite, réveille notre oreille et vient ainsi annoncer une deuxième partie qu’on espère un poil au dessus de la première. Toutefois, ne nous méprenons pas. «
Utopia », bien qu’il ait quelques défauts, reste un bon album de Heavy, et
Axxis montre des qualités techniques intéressantes ainsi qu’une certaine aisance dans l’élaboration mélodique.
C’est donc avec un soupçon d’apréhension que nous entamons l’écoute de cette deuxième partie. En effet, à peine deux ans après
Doom of Destiny, «
Utopia » pourrait sembler quelque peu prématuré, d’autant plus qu’
Axxis, après 11 albums déjà sortis, montre quelques difficultés dans le renouvellement de sa musique. Mais il n’en est rien. Pour notre plus grand bonheur, « The
Monsters Crawl » apporte un grand bol d’air frais à l’album. S’il ne constitue pas un tournant majeur, le morceau est nettement plus prenant et accrocheur. La « patte » d’
Axxis, toujours aussi reconnaissable, est ici nettement revalorisée, grâce notamment à des couplets plus travaillés mais aussi à quelques variations dans l’intensité sonore, qui viennent nuancer le morceau.
Les minutes défilent, les titres s’enchainent et la fin se rapproche inexorablement. Une deuxième partie de qualité et relativement homogène permet à «
Utopia », s’il ne sonne pas comme un album révolutionnaire, de confirmer les qualités des allemands. Des titres comme «
Eyes of a Child » ou « For you I will
Die », s’ils sont quelques peu redondants, témoignent d’une certaine maitrise technique mais aussi de l’ancienneté du groupe qui semble être resté fidèle à un Heavy tout de même très traditionnel.
Il résulte de ces cinquante minutes d’écoutes deux observations majeures.
Axxis ne manifeste pas le désir qu’ont la plupart des groupes de sortir des sentiers battus. Les allemands restent (trop) ancrés dans une musique, quoique propre et efficace, qui tombe dans la banalité et qui ne renouvelle en aucun cas le genre. Cependant, les ingrédients de la réussite sont bels et bien présents. L’expérience, les qualités techniques et la créativité du groupe sont indéniables. Il appartient désormais à
Axxis de les faire valoir d’une manière plus originale, en les mariant à des saveurs nouvelles. Et oui, je n’aime pas le homard mayonnaise…
14/20
Mention spéciale à la chronique, très bien écrite, et marquée par les plaisirs de la table!
J'ai découvert l'album Doom of Destiny il y a peu, et c'était la première fois que j'écoutais ce groupe. J'avais très peur de tomber sur du Heavy/Power hyper classique et convenu mais pas du tout ! J'ai trouvé l'album très frais et assez original, très bon dans son ensemble. J'ai écouté que celui-là pour l'instant mais de mon point de vue, un album de ce tenant c'est marquant dans une discographie. Il faudrait que j'écoute le reste de la discographie, mais pour le moment je ne trouve pas ça classique ou pas original.
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