Les bienfaits du « death-metal old school » ne sont plus à démontrer chez tous les métaleux qui connurent l’émergence de ce style dans les années 80 et toutes les ramifications qu’il a engendrées. Dire que le « revival » a le vent en poupe est un doux euphémisme tant les sorties du genre sont pléthoriques ces derniers temps. Après les publications de
Lavatory ou encore de
Crucifyre, Pulverised Records propulse en ce début de troisième année post-apocalyptique,
Winds Of Genocide, quatuor britannique, officiant dans un « death » très vieille école, enrobé d’une forte dose de « crust » et, composé de Glynn Hall à la guitare, de Dan Hugues à la basse, de Mathew Henderson à la batterie et de
Kat Shevil aux vociférations.
L’artwork, du genre de celui qui habillait les vieilles cassettes démos que nous nous échangions sous le manteau (époque que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaître), en noir et blanc, au graphisme cru et assez cradingue, annonce la couleur.
Winds Of Genocide n’est pas là pour enfiler des perles et même si le micro est tenu par une jeune femme, la formation n’a pas l’intention de s’enliser dans le mélodique, «
Usurping the Throne of Disease » est un condensé de haine brute et de rage primaire. Le groupe ne s’embarrasse pas de fioritures, frappant douloureusement et tant pis si les coups sont portés en dessous de la ceinture, ici, point d’astiquage de manche intempestif, le riffing y est simple et efficace (« The Howling Wolves Of
Armageddon », « Into
The Darkness Of
Eternal Nuclear Winter », « Till
Graven » ou «
Mass Graves Of Innocence »), la rythmique, généralement appuyée, entrecoupée de breaks lourds et massifs très puissants comme sur « Venomous
Warfare », « Into
The Darkness Of
Eternal Nuclear Winter » ou le début du morceau titre. Très fortement ancré dans « death/crust »,
Winds Of Genocide fait aussi quelques incursions dans le « black » le plus « true » et malsain (« Deathstrike Of The
Scythe ») mais également dans le « punk » le plus méchant (« Till
Graven ») ou dans le « doom » (avec parcimonie) sur le début sinueux et pachydermique de «
Usurping the Throne of Disease ».
Ce qui émane de ce premier méfait est une atmosphère poisseuse, glauque et oppressante, de par les compositions que renferme l’opus, les hurlements rageurs et virils de
Kat Shevil qui soutiennent grandement la comparaison avec nombreux membres de la gente masculine, mais surtout grâce à une production totalement brute de décoffrage et complètement « roots ». Le son est très cru, la basse est très volubile et la batterie légèrement étouffée, laissant la part belle à la guitare.
Mais c’est là où le bât blesse. Dans sa volonté de pratiquer, ce que je qualifierais « d’ultra revival death/crust », les compositions de
Winds Of Genocide, même si elles sont très bas du front, s’avèrent assez linéaires au final, avec une rythmique quasiment similaire sur la globalité de l’opus, les britanniques tirant véritablement leur épingle du jeu dans les parties plus lourdes. Le son, très charbonneux, qui sied très bien au propos et au visuel du groupe, est trop sous-produit. Il confère, certes, à l’ensemble, un aspect rugueux bienvenu mais nous flirtons souvent avec une bouillie sonore inaudible (« Millions Lie Slaughtered ») qui diminue la puissance et l’efficacité des accords, un mixage légèrement plus clair aurait augmenté de façon significative la force impactante de «
Usurping the Throne of Disease », et, aurait ajouté un relief certain aux compositions de la formation.
La première offrande long format de
Winds Of Genocide sent la mort, la putridité et le charnier par tous les pores, la musique développée par le combo est simple et nullement simpliste mais sous exploitée par un son trop cru, lissant l’ensemble et atténuant l’efficacité de l’ensemble. A ne pas mettre entre toutes les oreilles.
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