Unterm Gipfelthron

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17/20
Nom du groupe Rauhnacht (AUT)
Nom de l'album Unterm Gipfelthron
Type Album
Date de parution 07 Décembre 2018
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 Zwischen den Jahren
 04:27
2.
 Unterm Gipfelthron
 09:16
3.
 Gebirgsbachreise
 05:06
4.
 Ein Raunen aus Vergess'ner Zeit
 10:31
5.
 Winter zieht übers Land
 11:17

Durée totale : 40:37

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Rauhnacht (AUT)


Chronique @ Icare

23 Janvier 2019

Rauhnacht fait vibrer sa voix jusque dans les forêts désertes et les cimes enneigées, là où personne ne peut l’entendre

Il faut bien reconnaître que l’Autriche n’est pas le pays le plus reconnu en matière de metal, mais il y a tout de même quelques groupes qui sont parvenus à se faire un nom en dehors des frontières nationales : outre les grands que sont Summoning, Abigor, Pungent Stench, Dornenreich ou Belphegor, le pays alpin regorge également de combos à la renommée plus modeste mais au talent tout aussi certain tels Hollenthon, Heathen Foray, Harakiri for the Sky ou… Rauhnacht.

Le one man band emmené par Stefan Traunmüller en est déjà à son quatrième album, et l’opus précédent, composé et joué en collaboration avec les frères d’armes de Sturmpercht, n'était pas passé inaperçu chez les amateurs de pagan/folk black metal. C’est donc désormais sur Debemur Morti Productions que sort Unterm Gipfelthron, et nul doute qu'avec une telle promotion - et un tel album! - le musicien va définitivement asseoir sa réputation au delà des Alpes qui lui sont si chères et autour desquelles il a construit l'âme et la musique de Rauhnacht.

L’album démarre de façon énergique, loin des longues introductions folkloriques de l’effort précédent, avec un Zwischen den Jahren guerrier, entraînant et virevoltant au chant black bien écorché, aux chœurs païens mâles superbes et aux airs de flûte irrésistibles. Pas de doute, la noirceur et l’agression du black metal sont bien présentes, mais le tout est habilement contrebalancé par ces mélodies légères et dansantes, rappelant un mix entre Eluveitie et Finntroll, mais en plus sombre et en moins trivial.
C’est un fait, Rauhnacht a pris du galon depuis son éponyme de 2010, sonnant moins synthétique et définitivement professionnel, notamment via un son au poil, qui fait bien ressortir tous les instruments : les titres sont plus profonds et travaillés, les transitions mieux soignées, et l’ensemble sonne parfaitement professionnel, avec une durée idéale de quarante minutes sans aucune longueur ni passage à vide.

Unterm Gipfelthron se fait plus lent et solennel avec ce refrain de toute beauté entonné par ces voix sentencieuses et enveloppé d’un lead lumineux et d’une basse claquante, tandis que Gebirgsbachreise, entièrement instrumental et présentant de nombreuses parties acoustiques d’une sensibilité touchante, lorgne plus du côté d’Empyrium, même si là encore, cette basse lourde nous maintient au contact de ce dense tapis de feuilles et de terre, un peu à la manière d’un Sun of the Sleepless. Dans l’ensemble, les titres sont plus aboutis et plus riches que sur Urzeitgeist, avec une plus grande variété de rythmes et d’ambiances, et chaque morceau possède son passage épique à la majesté époustouflante qui nous transporte dans la bourrasque d'une tempête furieuse ou nous tire des larmes de mélancolie (à 2,30 minutes de Zwischen den Jahren, le refrain du morceau éponyme, cette magnifique intervention des choeurs dès 7,33 minutes d'ein Raunen aus vergess'ner Zeit qui viennent se fondre en un magma d'émotions brutes avec le blast, un riff d'une pureté sans pareille et de petits effets électroniques discrets, nous plongeant dans un état de transe, ce superbe passage à 6,35 minutes du morceau final, avec ce riff tranchant et glacial typiquement black metal, ces blast intenses, et ces choeurs graves et intemporels qui nous font voyager à travers les âges).

Non, musicalement, Unterm Gipfelthron n’est pas un album extrêmement original dans le petit monde du pagan black à tendances folkloriques, mais il parvient habilement à distiller une musique sincère et habitée qui va droit au cœur, loin du folklore de pacotille des cornes à boire et des hymnes de taverne. On y retrouvera forcément l’influence de combos comme Moonsorrow, Empyrium ou Finterforst mais les Autrichiens s’inspirent de leurs aînés plus qu’ils ne les plagient et les cinq morceaux de cet opus ont une réelle personnalité, et surtout, chose ô combien essentielle pour le style, une vraie âme. Sonnant toujours juste, tant dans les parties acoustiques et atmosphériques (l’intro et le break central de Ein Raunen aus vergess’ner Zeit, tout en retenue et en nuances) que dans les explosions rageuses d’un black metal toujours beau même dans ses pics de fureur, ce nouvel album de Rauhnacht nous invite à nous recueillir et s’impose comme un vrai hommage à Mère Nature, faisant vibrer sa voix jusque dans les forêts désertes et les cimes enneigées, là où personne ne peut l’entendre.

« Öffnet die Tore, findet die Wege
Sehet die Zeichen aus der Anderswelt
Zwischen den Jahren ist alles in Schwebe
Tod und Leben ringen auf dem Schicksalsfeld »

2 Commentaires

4 J'aime

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Dromedario - 25 Janvier 2019:

J'avais déjà bien aimé Urzeitgeist et j'étais passé à côté du dernier, ça a failli être la même chose pour celui là, qui en plus se paie même le luxe d'être parmi mes sorties favorites de l'année ! Chapeau à cet artiste solitaire et merci beaucoup pour cette chronique en tout cas, qui tombe à point nommée pour que je puisse rajouter à temps cet album dans mon top 10 !

meuldor - 04 Fevrier 2019:

Encore une magnifique découverte pour moi, surtout en l'abscence de nouvel abum de falkenbach! Merci ICARE

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