Sunless Rise est un groupe composé de quatre jeunes Russes tous originaires de Saint Petersbourg qui nous avaient d'ailleurs enchantés avec leurs deux premières démos
Promotionnelles et dont on attendait patiemment un véritable album. Fruit d'un metal moderne combinant un death mélodique "made in Goteborg" à la
Scar Symmetry et une forme de power metal furieusement endiablé grâce à des solos de guitare du type
Children Of Bodom, le groupe nous propose des compositions très techniques tout en assurant un équilibre pourtant difficile entre les deux familles musicales.
Ce qui surprend, en premier lieu, c'est la puissance et la rapidité d'exécution qui se dégagent de ce "
Unrevealed". Sur fond de claviers dance floor, la cadence démentielle des solos de guitare rappelle allègrement les performances du sieur Alexi "Wildchild" Laiho. On se croirait dans un de ces jeux vidéo ultra rapides, sentiment tout à fait similaire à ce qu'a pu nous faire ressentir le mythique "Follow
The Reaper".
Sinon, la production maison est très propre, plutôt claire mais pas trop, et n'a rien à envier à un grand studio. Là-dessus, le groupe a fait d'énormes progrès en misant davantage sur l'instrumentation, là où les voix dominaient (beaucoup) trop sur les deux premières maquettes. La puissance et la lourdeur d'un metal moderne sont donc bien au rendez-vous. Justement, cette instrumentation, au-delà des harmonies mises en valeur, souligne la valeur de notre jeune groupe russe.
La guitare, surtout, demeure attentive aux moindres détails tout en assurant son rôle primordial. Alex Becker, le gratteux de service, démontre sa forte capacité d'accélération sur les solos qui lui sont consacrés ("
Nothing To
Save" et surtout "
Ghost Of The
Past"). Mais il sait aussi intégrer de fortes doses de progressif dans son jeu en multipliant les changements de cadence sur "
Ghost Of The
Past" et/ou en amorçant carrément le début du morceau ("
Awakening").
Plus discrète, la guitare basse suit le rythme des morceaux et, tout comme sa cousine à six cordes, elle demeure très technique, lui laissant même la possibilité de s'exprimer sur de courtes séquences en solo (surtout sur "
Sunless Rise").
La batterie, quant à elle, ne domine pas le reste des instruments, demeure plutôt précise, découpant tout au scalpel, et les fameux blast beat sont permanents. Elle contribue bien à renforcer l'impression de puissance se dégageant de cet excellent album.
En parallèle à cette sauvage vélocité, la vitalité des claviers est d'un côté assez proche de
Blood Stain Child ou Dragonforce ("Eidelon" et surtout "
Reborn") et d'un autre côté plus atmosphérique, plus cool. Et ça le fait. Ces synthés tantôt prédominants, tantôt plus discrets mais toujours en toile de fond apportent une profondeur à l'ensemble. Il est aussi à noter quelques touches de piano très discrètes mais bien pertinemment placées qui enrichissent le cœur du refrain.
Partagée entre un chant growl bien intelligible et son alter ego clair très accessible, l'offrande nous livre des voix assez naturelles. Bien que l'association soit commune pour le style, la répartition des titres pour les deux voix demeure bien dispatchée et même crédible. Le mariage fonctionne à merveille même avec les duos simultanés sur les morceaux les plus compliqués comme "
Awakening". Au final, le contraste entre les deux chanteurs est harmonieusement bien combiné.
L'homogénéité de l'album repose paradoxalement sur une diversité de morceaux qui conviendra à tous les fans de metal moderne. Par exemple, le morceau très metalcore "The Burnt and The
Frozen" marquera les esprits tout comme, à contrario, des morceaux plus accessibles en fin d'album où prédomine le chant clair, soit seul sur le génialissime "Eidelion", soit avec son compère growleur, lui-même plus en retrait sur "
Reborn" ou "The Forgiven". Ce type de contraste se retrouve même dans la nature des plages. Après quelques introductions mystérieuses du type "Imaginaerum" de
Nightwish, l'allure s'emballe grâce à une avalanche de blast beats associée à des guitares endiablées avant de se calmer par des ontos acoustiques ("
Nothing To
Save", "Gost Of The
Past").
Grâce à ce premier véritable album de grande classe,
Sunless Rise montre sa capacité à aller au-delà d'un death mélodique commun en intégrant une grosse dose de power metal à leur travail. Nos jeunes Russes font preuve d'une très grande maîtrise technique qui place la barre très haute d'entrée de jeu et c'est une belle promesse pour la suite de leur carrière.
Effectivement,la musique est sympathique,mais assez quelconque au final quand on sait la masse de groupe évoluant dans ce registre. Je pense notamment au "Cold Inferno" de Disarmonia Mundi sortit plus tôt cette année.
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