Groupe Finlandais auteur de quelques démos et splits dans les années 2000, puis d'un unique album paru en 2009 (
Unholy Fight For
Metal),
Evil Angel s'est reformé tout récemment. Composé de cinq membres, dont trois ex-Sacrilegous
Impalement passés aussi chez
Urn et deux ex-Withtiger, les musiciens n'en sont pas à leur coup d'essai. A en voir leurs bobines et acoutrements digne des débuts de
Destruction ou Sarcofago, il n'est pas besoin d'être druide pour deviner que le groupe, conformément à son patronyme, donne dans le blackmetal à tendance evil-thrash comme il en sort par paquets de douze en Amérique du Sud notamment.
9 titres pour 33 minutes,
Evil Angel ne donne pas dans la finesse, et dans ce style, c'est tout ce qu'on lui demandera. Les morceaux, totalement représentatifs du genre auquel ils appartiennent, tabassent joyeusement, au gré de "Ugh" empruntés à Tom G.
Warrior, de riffs linéaires qui donnent l'impression de courir après la batterie, au gré de variations peu nombreuses de tempo.
Pas si éloigné des premiers pas de Sodom parfois, voire de
Venom ("
Legions of
Armageddon"), les titres ne présentent malheureusement pas de signe d'intérêt significatif susceptible de sortir ce second
Evil Angel de la masse de groupes et d'albums s'adonnant à ce type de joyeusetés. Pourtant tous les attributs sont là : le son est sec comme il convient, ni trop clair, ni trop crasseux, la pochette revisite celle de Welcome to
Hell, et le propos est assumé jusqu'au bout des pointes des bracelets à clous.
Mais, et c'est embêtant, les morceaux proposés ne se retiennent que peu, ne font pas vraiment mouche faute à une absence d'idées préjudiciable à leur efficacité en dehors de quelques passages ("
Sacrificial Slaughter" et son refrain, appuyé par plus de "Ugh" qu'une compilation des vieux
Celtic Frost n'en contiendrait à elle seule, ou le break à 1'02" de "
Bestial Necromancer", qui ralentit judicieusement le tempo pour se rapprocher d'un Motörhead qui aurait embauché un chanteur de blackmetal enroué. Notons également un plus ambiancé "Crawling From the Grave", avec cloches et meilleure composition du lot qui, tout au long de ses presque 6 minutes délivre une progression plus maîtrisée et cohérente tout du long de son déroulé, sans pour autant s'en relever la nuit.
A réserver aux inconditionnels de black/thrash des cavernes qui souhaiteraient explorer toutes les facettes de la scène,
Unholy Evil Metal ne convainc que trop rarement faute à un manque d'idées et de signe distinctif, et, dans un créneau musical embouteillé comme un périphérique Toulousain un vendredi soir, aura bien du mal à susciter l'adhésion. Dans le genre, le petit groupe Belge
Sepulchral Voices fait beaucoup mieux. Sodom, s'il décide subitement de revenir à ses premiers amours (on peut rêver) peut dormir tranquille.
[Mode total hors-sujet : ON]
Ben écoute, pour ma part, j'aime assez ce "Final Sign of Evil”, qui n'est pas vraiment un réenregistreent à proprement parler.
Ce bon vieux Tom (encore un !) Angelripper avait pour l'occasion réuni le line-up d'époque avec pour but d'enregistrer l'album complet que "In the Sign of Evil" aurait dû être en 1984, avant de ne sortir que sous forme de EP pour des raisons de budget/timing (enfin je crois, faudrait que je relise le livret). Du coup, il y a autant de nouveaux titres que d'anciens, et les versions réenregistrées sonnent presque aussi dégueulasses qu'à l'époque. Tout le contraire des réenregistrements de Destruction en somme, qui donnent aux vieux titres un son moderne et beaucoup mieux produit. Là, s'il n'y avait pas marqué "2007" dessus, on pourrait clairement croire qu'il s'agit d'un skeud enregistré quelque part en Allemagne au début des années 80 tellement c'est raw…
Pas un indispensable donc, mais un joli petit exercice de style tout à fait appréciable pour qui aime le proto-Black Metal de ces années-là.
[Mode hors-sujet : OFF]
Le Final Sign Of Evil est quand même assez moyen, mais beaucoup moins merdique de ce à quoi on s'attendait, c'est vrai. Oui ça sonne bien dégueu façon '80, sauf que les mecs n'ont plus du tout le même état d'esprit qu'à l'époque. Donc fini la rage, fini la haine, fini la bestialité, c'est juste joué d'une manière raw. Quant aux nouveaux titres qui ont été composés à partir de plans de travail, de bouts de riffs retrouvés sur une vieilles cassettes, ils sont hypers mous; franchement ils auraient mieux fait de reprendre les titres inédits de leurs deux premières démos (même si le rendu final n'aurait certainement pas été extraordinaire non plus, mais au moins ces morceaux avaient la patate). Ce n'est pas de la merde non plus, pas vraiment désagréable à écouter, mais c'est clairement leur disque le plus faible des années 2000. Enfin je suis sûr que les Evil Angel (dont tu devrais quand même écouter leur premier) sont plus sincère dans leur propos satanique que Sodom sur ce disque.
Promis, j'y jetterai une de mes longues zoreilles un jour prochain ;)
Ecouté le premier Evil Angel, en effet bien plus inspiré que ce second album. Plus rageur et bestial aussi. Avec le bémol du son de l'ordi, mais quand même, la différence de qualité est palpable.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire