Underground

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15/20
Nom du groupe Never Awake
Nom de l'album Underground
Type Album
Date de parution 19 Mai 2014
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1. Pull the Trigger
2. Underground
3. Wander
4. History's Pages
5. Cross the Line
6. Habits
7. The Will to Live
8. Downtown

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Never Awake


Chronique @ LeLoupArctique

31 Août 2014

Un heavy metal puissant et (trop ?) agressif, flirtant avec le progressif et l'alternatif

Tiens, ça veut dire quoi ce mot "Underground" ? Traduit littéralement de l'anglais cela nous donne "sous terre". L'Underground est effectivement le nom donné au métro en Angleterre, et pour l'instant le mot colle plutôt bien. Le problème vient de l'utilisation massive de ce terme dans le domaine de la musique et du metal en particulier. On associe généralement ce mot aux formations peu connues et ne bénéficiant pas d'une mise en lumière par les grands médias. Nous savons tous que le metal ne bénéficie pas (ou très peu) des faveurs de ces grands médias, et les neufs-dixièmes de la scène metal peuvent alors être qualifiés d'Underground.
Il y a une quarantaine d'années, lors des débuts du heavy metal (qu'on appelait Hard Rock à l'époque), le terme Underground désignait des groupes qui jouaient essentiellement dans des bars, vendaient leurs disques en main propre et se faisaient connaître par le bouche à oreille. Évidemment, avec la mondialisation et internet, la portée de la musique est beaucoup plus grande, et le sens d'Underground n'est plus du tout le même. Qui qualifier d'Underground alors de nos jours ?

Les américains (originaires de l'Oregon) de Never Awake sortent justement cette année leur tout premier album appelé Underground, même si je doute que cette appellation ait un quelconque rapport avec la réflexion pseudo-philosophique ci-dessus. La pochette en tout cas illustre bien la définition d'Underground dans son sens premier, avec cette seule silhouette se détachant de l'obscurité. Difficile en revanche de déterminer si celle-ci s'éloigne de nous ou inversement. Quoi qu'il en soit, l'album que nous proposent aujourd'hui les américains est leur tout premier, dans un style entre heavy et progressif, avec au menu huit titres entre cinq et dix minutes, pour un total très correct de cinquante minutes.

Et quand ça démarre, et bien ça démarre sec, avec un gros riff bien lourd presque néo-metal, puis des vocaux hargneux et graves sur un rythme diabolique. L'ambiance sur Pull the Trigger est malsaine, pesante, dérangeante, et même si c'est bien fait ce n'est franchement pas très agréable. Heureusement qu'une assez longue partie instrumentale viendra apporter un peu de fraîcheur avec un solo de guitare très technique et vraiment fascinant, sauvant le titre par la même occasion. On ressent alors des relents de metal alternatif qui eux-mêmes se révèlent plutôt intéressants, mais font souvent tomber la musique vers quelque chose de bourrin et primaire. Les meilleurs moments de l'album sont ainsi les plus mélodiques, mais surtout les plus calmes, quand Never Awake insuffle une dynamique progressive à ses morceaux.

Ainsi de nombreux passages sont plombés (c'est le cas de le dire) par des riffs trop lourds, trop industriels, et qui empêchent le développement des mélodies. History's Pages perd de cette manière beaucoup de son intérêt à cause d'une première partie très peu mélodieuse, de même que le titre éponyme, alors qu'ils possèdent de magnifiques refrains tous les deux. Il en va de même pour The Will to Live et Downtown, dont les accroches trop brutales peuvent rebuter, de même que le chant lors des couplets, trop agressif et ainsi peu intéressant. Encore une fois ce sont des morceaux qui sont bons à l'intérieur, mais ils sont faits d'une écorce parfois difficile à percer.

Habits cependant débute calmement, oscille entre passages acoustiques et moments "metal" (d'où le côté alternatif), et propose tout du long de bonnes mélodies. Le morceau n'a rien de révolutionnaire, mais il reste sympathique par sa guitare sèche et le très beau chant mélancolique de Taylor Dye. La fin de la chanson se fait plus atmosphérique, chose plutôt rare sur ce disque. Wander est dans le même ordre d'idée, poussant même plus loin l'aspect alternatif ; cela s'entend notamment au niveau du chant, plus typé rock. Les guitares se font moins lourdes mais incisives et tranchantes. On garde toutefois une dominante heavy, ce qui donne un intéressant mélange des genres.

Parmi les meilleurs moments de l'album, on remarque qu'il s'agit souvent des refrains et des parties instrumentales. Ainsi The Will to Live et le titre éponyme offrent de magnifiques refrains mélodieux et aériens. History's Pages propose alors une belle partie instrumentale très riche, très progressive, de même que sur Cross the Line avec une énorme prestation du guitariste Matt Galligan. Never Awake parvient aussi à apporter un peu de fraîcheur aux compositions grâce à des passages calmes, comme sur Downtown, suivi d'un blast impressionnant, presque Death. The Will to Live incorpore même des éléments orientaux lors d'un intermède judicieux ; le rendu est excellent. L'album se conclut par quelques notes de guitare sèche plutôt anecdotiques.

Question interprétation à proprement parler, c'est quasiment tout bon. Les musiciens sont talentueux, notamment le batteur Alex MacDonald qui s'en sort très bien avec des partitions très techniques et variées. La section rythmique en elle-même est très solide, avec un jeu très carré. Il est dommage que le vocaliste s'obstine à chanter agressivement, car c'est vraiment lors des passages les plus mélodieux voire mélancoliques qu'il s'illustre. La production est elle aussi très carrée, puissante, et donne du relief aux instruments. On aurait cependant aimé mieux entendre les musiciens indépendamment les uns des autres plutôt qu'en un magma sonore trop compact.

La conclusion pour cet album n'est pas évidente. Il y a des belles mélodies dans tous les morceaux et rien n'est franchement mauvais. Cependant le disque subit de plein fouet une agressivité qui cadre mal avec le reste, et qui demeure somme toute peu attrayante. C'est dommage car le potentiel est bien présent, et sur la forme c'est très bon, voire impressionnant pour un premier effort. On ne peut que souhaiter au groupe de se diriger vers un metal plus mélodique, tout en gardant les caractéristiques alternatives et progressives qui font sa richesse.

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