Si l’on n’y prend pas garde, on pourrait se demander d’où sort ce groupe Yoth Iria, qui à peine formé (2019) nous propose un EP dans les règles de l’art du
Metal noir grecque, avec des compositions si professionnelles et un artwork pour le moins bluffant.
Mais non, il ne s’agit pas de jeunes surdoués nostalgiques qui souhaitent faire revivre la scène 90’s de leur pays, mais bien de la réunion de grands anciens au CV long comme le bras, jugez un peu :
Jim Mutilator, bassiste de
Rotting Christ sur les trois premiers albums, qui fait équipe avec le fameux Georges Zacharopoulos dit
Magus Wampyr Daoloth (touche à tout producteur, tenancier de label et chef d’orchestre de
Necromantia et
Thou Art Lord). Ces deux piliers ont fait appel au guitariste Georges Emmanuel à la guitare (Lucifers’ Child, qui est aussi en charge du son de l’album) et au batteur JV Maelstrom qui possède lui aussi un pedigree conséquent à marteler des futs chez des entités aussi diverses que Ectoplasma (hautement recommandé chez les fans de Death
Metal old skull),
Embrace Of Thorns ou
Thou Art Lord, pour ce qui ressemble à une sacrée dream team.
C’est donc
Repulsive Echo, label principalement spécialisé dans les rééditions Death
Metal (
Gutted,
Malevolent Creation, etc) qui a récupéré Yoth Iria pour sortir ce premier EP
Under His Sway (2020). Si la peinture de Harshanand Singh en impose avant même la première note, la musique ne dépareille pas, le morceau titre nous plongeant dans un Black
Metal mélodique classieux si caractéristique du pays, avec arpège immersif d’entrée de jeu, le tout sans pour autant copier intégralement ce qui se fait dans le secteur, avec notamment des guitares parfois très Heavy
Metal. A noter que le chant s’avère relativement varié et accompagne parfaitement l’ensemble.
Sid-Ed-
Djinn propose une ambiance plus orientale et incantatoire lors de son intro, tel
Karl Sanders qui se serait mis au Black
Metal, avec par la suite des chants traditionnels judicieusement mêlés à leur riffing épique / mélodique. Comme quoi même en restant dans un certain standard, on peut encore proposer du Black
Metal de haute qualité, c’est mieux que l’expérimentation forcée qui donne parfois des résultats imbitables.
C’est donc en toute légitimité que Yoth Iiria reprend (on peut presque dire rejoue)
Visions of the
Dead Lovers, vieux morceau de
Rotting Christ, qui du coup sonne bien plus
Rotting Christ que Yoth Iria, preuve que le nouveau combo de
Jim Mutilator a une vrai personnalité et qu’on reconnait leur patte.
On notera que dans le créneau, entre les grands anciens comme
Varathron qui ne lâchent rien,
Kawir qui s’est imposé plus tardivement mais avec brio, ou des formations plus récentes comme
Acherontas ou Katavasia qui ont brillé ces dernières années, il n’est pas si facile de se faire une place, mais avec un tel EP qui comme disent les jeunes « tue le game » d’entrée, le chemin vers le Panthéon (ou plutôt le Parthénon pour le coup) du Black
Metal hellénique semble assuré.
Confirmation attendue sur leur premier full-length programmé début 2021.
BG
Un EP passé un peu trop innaperçu je trouve, merci pour la chronique.
J'attends encore plus du premier album, dont le premier extrait est excellent.
@Deminion, oui, j'ai beaucoup aimé l'extrait le l'album aussi. Concernant ce superbe EP, j'avais promis à Kostas de rédiger une chronique, voila qui est fait, même si ça a trainé un peu.
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