Les signes avant-coureurs d'une déconvenue étaient pourtant bel et bien là: un premier album de Heavy
Metal assez classique et assez teuton (assez classiquement teuton même) certes sympathique mais loin d'être à même de fédérer une foule entièrement acquise à la cause de ce groupe, une pléiade d'invités prestigieux parmi lesquels quelques-uns des plus illustres représentants de cette Allemagne triomphante (Udo
Dirkschneider (
UDO, Accept...), Mathias Don Dieth (
UDO), Andreas Hilgers (
Rage), Helge Engelke (
Fair Warning,
Dreamtide)) mais aussi de cette Amérique victorieuse (Vinny Appice (
Dio,
Black Sabbath), Bobby Jarzombek (
Riot,
Halford), David Vincent (
Morbid Angel), une pochette d'une dangereuse sobriété, un patronyme issu du nom de l'un de ces protagonistes, un guitariste fondateur et décisionnaire (et peut-être même de manière unilatérale)...Bref, tout ici était réuni pour nous offrir le calvaire d'un moment pénible.
Draw the Curtain entame pourtant merveilleusement le bal avec ces passages à la fois âpre conjugué à d'autres bien plus doux. Avec un In Steel We
Trust aux guitares incisives et rapides, presque Thrash, difficile de ne pas songer à
Judas Priest ou, bien évidemment, à son fils spirituel
Primal Fear. Dans une moindre mesure le très bon Break that
Spell et
Dream comportent, eux aussi, ces riffs à l'énergie très fiévreuse contrastée, pour ces deux derniers tout au moins, par des chorus très harmonieux. Un procédé dont
Thomsen use souvent d'ailleurs, mais à bon escient, tout au long de cet effort pour, enfin, donner quelques reliefs à cette musique qui, autrefois était si générique.
New
Horizon illustre d'ailleurs parfaitement le propos de ce mélange à la fois très Heavy
Metal et très
Hard Rock. L'alliance du feu et de la glace. Du jour et de la nuit. De couplets très acérés et de refrains très mélodiques pour un résultat remarquable en somme. C'est également le cas de l'attachant Into the Unknown. Mais également de quelques autres aussi.
L'instrumental
Six Thirteen 64, que ne renierait certainement pas
John Norum, est, quant à lui, totalement dévoué à la mouvance défendue par les
Scorpions,
Kiss et autres
Alice Cooper. Il précède une piste aux couplets lourds et lents, We Made It, et aux refrains à la musicalité, cette fois-ci, un peu trop doucereuse. Un morceau qui n'est d'ailleurs pas sans nous rappeler parfois le Knockin'on heaven's Door de Guns'n Roses.
Puisque nous avons évoqué l'ancien vocaliste d'Accept, profitons-en pour aussi exprimer toutes nos satisfactions concernant l'ensemble des chants de ce disque. A la fois puissants et éraillés, dans la plus pure tradition, toutes proportions gardées, des Ronnie James
Dio, Thomas Rettke ou David DeFeis, ils nous comblent à chaque instant. Citons donc les noms de Denis "Iron Ivan" Brosowski (
Iron Fate) et de Robert Soeterboek (Star One,
Wicked Sensation) responsable, entre autres, de cet excellent travail.
Tout ici était donc réunis pour nous offrir le calvaire d'un moment pénible. C'est pourtant exactement l'inverse qui s'est produit.
Thomsen, fort de ce disque inspiré et efficace, savant mélange de Heavy
Metal germain et de
Hard Rock américain, nous démontre ainsi que céder aux préjugés est un vilain défaut.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire