Groupe néo-zélandais relativement peu connu mais néanmoins de plus en plus apprécié dans le milieu du hardcore,
Saving Grace est ce que l’on appelle une perle, un groupe qui sait proposer une musique agressive, cohérente et indubitablement travaillée à travers des albums tous plus rentre-dedans les uns que les autres. Née en 2005 sur la Côte Est de leur douce île, la formation a commencé par faire les premières parties de gros groupes comme
Comeback Kid,
Bleeding Through ou encore
Darkest Hour et a très vite attiré l’attention grâce à sa première démo. Suivit un split avec Upheld, amenant de plus en plus de fans, et enfin en 2008 un premier album attendu, le puissant
Behind Enemy Lines, qui instaurait déjà les bases de leur style…
Car il faut savoir que
Saving Grace, outre ses convictions chrétiennes, propose du hardcore transpirant entremêlé de parties metal aussi variées que fracassantes et d’un chant death peu conventionnel dans le milieu. Leur premier effort est dès lors instantanément culte auprès de la nouvelle génération de coreux. Pari gagné pour les Néo-Zélandais donc. Mais pas question de se reposer sur les lauriers ! Après avoir signé chez le label américain
Strike First Records (
War Of Ages,
Hope For The Dying,
Call To Preserve…), le groupe sort deux ans après leur premier disque un nouvel opus encore plus personnel et travaillé que son prédécesseur.
Intitulé sobrement
Unbreakable, ce deuxième album a été produit et enregistré par le guitariste Zorran Mendonsa qui s’est occupé la même année de
Arc Of Ascent et The Mark Of Man ; le son est donc éclatant de parts en parts, offrant un disque de qualité. S’ajoute aux qualités une pochette resplendissante typiquement old school. Maintenant place à la tuerie en règle qui commence avec "
End of Days", une intro à la fois furibonde, écrasante et énigmatique qui, entre deux beatdowns, balance le ton : le sample d’un homme religieux annonçant la fin du monde du titre. Et si la fin du monde n’est pas encore imminente, elle l’est en tout cas à travers cet album résolument destructeur qui en surprendra plus d’un.
Unbreakable, c’est du hardcore VIO-LENT (j’insiste) plus proche des méfaits d’
Arkangel,
Purification et
Earth Crisis que des formations old school classiques ou des produits metalcore comme on en a vu des centaines. Ca va vite dans ses couplets, ça va très lentement dans ses beatdowns, ça alterne énormément entre des parties thrash/hardcore incisives, des riffs plus modernes comprenant beaucoup de saccades notamment et d’autres influences diverses comme le death ou le black metal (en témoignent les parties BM évidentes sur "Where It Rains"). Énorme fourre-tout de styles se rejoignant au final avec cohésion et limpidité,
Unbreakable va donc plus loin que Behind The Lines, proposant alors un metal/hardcore des plus brutaux.
La double-pédale fuse au même titre que les taquets, blast-beats ou parties plus lentes, s’harmonisant totalement avec la palette de riffs entourant, nous assénant constamment d’une vivacité sans pareille. Le growl puissant du chanteur Nick Tautuhi, très influencé death quant à lui, apporte une fraicheur non pas forcément originale au genre mais ici plutôt bienvenue, renforçant ce côté brutal seyant si bien au style du groupe. La présence en guest du chanteur (inconnu pour ma part) Adam McFarlane, vociférateur dans
Bloodshed et
Corpse Feast, est d’ailleurs fortement compréhensible sur l’excellent "Pukelips". Autres guest stars présentes sur la galette : Levi Robinson du groupe de hardcore australien Bloodsport (sur "Bound by
Blood") et surtout Mattie Montgomery de
For Today (sur "Oaxaca"), délivrant ici plutôt discrètement son growl pourtant identifiable pour les fans de la formation américaine.
Comprenant une série de titres tous plus agressifs les uns que les autres, se suivant avec homogénéité et cohérence, entrecoupé d’un interlude acoustique apaisant placé au beau milieu avant de reprendre les hostilités et finissant par le fabuleux "The Determined Drunk" (un morceau final résument peut-être à lui seul le style du groupe),
Unbreakable est une révélation à écouter absolument pour tous les fans de metal/hardcore terriblement bourrin qui n’aiment ni les facilités ni les chants clairs opportunistes et encore moins le déjà-vu rabâché. Un must-have méconnu qui mérite sans conteste un peu plus de reconnaissance.
J' ai hâte d' écouter ça.
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