Umbra Mortis

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16/20
Nom du groupe She Must Burn
Nom de l'album Umbra Mortis
Type Album
Date de parution 14 Octobre 2022
Style MusicalDeath Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Nine
 01:21
2.
 The Rats in the Walls
 03:52
3.
 Of Blood and Bone
 03:49
4.
 Umbra Mortis
 04:24
5.
 Eulogy
 05:03
6.
 Misery Eternal
 04:16
7.
 A Truer Hell
 02:20
8.
 Incantation
 04:55
9.
 Souls Asunder
 03:57
10.
 The Serpent
 03:56

Durée totale : 37:53

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She Must Burn


Chronique @ Groaw

20 Fevrier 2023

Umbra Mortis possède la qualité nécessaire pour effacer un bon nombre de préjugés

Lorsqu’un chroniqueur vous parle de deathcore, votre première pensée est celle d’une musique intense, malveillante, impétueuse et souvent suffocante. Dans un sens, vous n’avez pas spécialement tort puisque tous ces attributs décrivent en tout point un style qui fut dans le temps fortement décrié par son manque d’audace, son incapacité à bouleverser ses propres codes et sa violence qui en devenait presque ridicule, niaise. Cette époque vit néanmoins un tournant majeur avec l’apparition de divers sous-genres tels que le blackened deathcore (Lorna Shore), le deathcore symphonique (Shadow Of Intent) ou encore le deathcore mélodique (Krosis). Le genre intègre même de plus en plus fréquemment du chant clair, là où le growl était pourtant prédominant.

She Must Burn l’a parfaitement compris. Sextet en provenance d’Angleterre, le collectif se distingue par une intelligente association entre symphonique, gothique et même black metal. Sa principale particularité réside en la présence de deux vocalistes à savoir Kyle Lamb, chanteur principal qui conduit l’empreinte death du groupe et Valis Volkova, vocaliste féminine dont le timbre s’apparente aux artistes lyriques du metal symphonique. Après un premier EP éponyme, c’est par le biais de leur premier opus Grimoire paru en 2017 que les Britanniques ont commencé à faire parler d’eux, notamment avec des tournées en compagnie de Cradle Of Filth et Lorna Shore. Pour récidiver cette franche réussite, le combo nous revient avec un second opus intitulé Umbra Mortis et publié sous le tout nouveau label Grey Rock Records.

Comme son prédécesseur, le sextet anglais peint un tableau à la fois oppressant, âpre mais aussi sensible et touchant. Ce méli-mélo d’émotions s’organise principalement par la dualité de nos vocalistes mais également par ces somptueux arrangements symphoniques et une présence plutôt marquée de claviers qui apportent toute la fantaisie, toute l’identité de la formation. Le groupe se détache de toutes fioritures possibles comme des breakdowns trop prépondérants, des exagérations vocales ou des démonstrations instrumentales pour nous présenter une vision sincère, pure. Outre une longueur totale mesurée (un peu moins de quarante minutes), c’est bien sur le choix des atmosphères, parfois plus mélancoliques, d’autres fois plus inquiétantes que les Anglais s’illustrent, une liberté risquée mais assumée et surtout réussie.

Si Nine, introduction et morceau d’ouverture du disque n’est qu’un avant-goût de cette réalisation, le titre nourrit d’ores et déjà le caractère craintif, brumeux et dramatique du collectif par ses notes de piano noirâtres, cafardeuses. La prestation vocale de Valis Volkova se veut certes délicate mais elle est aussi sérieuse, très pessimiste et morose. On remarque cette légère progression et montée en puissance par l’apparition de ces fameux assemblages symphoniques qui intensifient cette sensation de désolation, de peine.
La composition suivante The Rats In The Walls nous glisse dans le tant attendu deathcore symphonique, une entrée directe dans une ambiance grandiloquente, épique avec une orchestration soignée, des chœurs au second plan ainsi que des blastbeats pour renforcer ce sentiment d’épopée. L’esprit black metal ressort lors des passages au chant écorché de Kyle Lamb. Dans cette chanson et plus globalement dans tout l’album, le frontman varie entre ce chant écorché et un growling plus traditionnel. Le refrain chantée par Valis Volkova, au-delà de sa teinte souffrante et tourmentée, évoque la musique classique et offre une perspective plus mélodieuse. L’harmonie se caractérise également par un séduisant solo de guitare, toujours dans un contexte funeste.

Certains partis pris par She Must Burn sont assez courageux lorsque l’on parle de deathcore. L’un d’entre eux concerne les breakdowns qui sont finalement peu nombreux. Cependant, lorsqu’ils sont exécutés comme sur un Eulogy ou un The Serpent, ils ne sont pas surinterprétés et percutent très justement sans corrompre l’atmosphère mélodique et symphonique. En dehors du titre d’ouverture, les Anglais nous soumettent une autre interlude A Truer Hell, cette fois-ci intégralement instrumental et simplement composé de claviers. La composition permet de profiter d’un agréable moment de répit et de révéler cette empreinte gothique encore discrète jusqu’à présent. Quelques secondes dans cette veine gothique seront de même fructueuses sur certaines intro ou outro de morceaux : c’est le cas de l’outro d’Eulogy ou de l’intro de Souls Asunder, toujours par l’aboutissement des claviers.
La production est quant à elle irréprochable, excessivement fignolée afin que les strophes brutales puissent être au diapason avec les refrains harmoniques. La seule véritable part de déception provient sans conteste des schémas musicaux et de l’intégration des paragraphes de Valis Volkova systématiquement pendant les refrains ce qui atténue quelque peu l’effet de stupéfaction passé les premiers morceaux et rend l’instant présent moins mémorable.

Umbra Mortis est une œuvre à part entière et une incroyable découverte si vous êtes amateurs de deathcore et de musique symphonique. L’apport de la voix claire de Valis Volkova au milieu des propositions vocales de Kyle Lamb plus traditionnelles est un vrai plus, une diversité ingénieuse et marquante qui nous fait largement oublier le deathcore ordinaire bourrin et froid. De même, le caractère symphonique parsemé de quelques touches gothique et black est une intéressante singularité encore peu en vue sur la scène actuelle. Dans tous les cas, She Must Burn prouve par son second disque que le deathcore peut se montrer puissant tout en laissant l’émotivité ainsi que la musicalité se dégager. Et si le défi semblait impensable à réaliser, le sextet anglais l’a accompli d’une main de maître ce qui leur laisse présager un avenir radieux.

1 Commentaire

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Jibe - 21 Fevrier 2023:

Salut, merci de la découverte et de la chronique.
"L’apport de la voix claire de Valis Volkova au milieu des propositions vocales de Kyle Lamb plus traditionnelles est un vrai plus" ou alors "L’apport de la voix claire de Valis Volkova au milieu des propositions vocales de Kyle Lamb plus traditionnelles est agaçant" ;-)

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