D'ordinaire, pour ce genre d'analyse modeste, il est de coutume d'éviter la description fastidieuse titre après titre et de synthétiser au maximum l'exposé afin de le rendre le plus compréhensible possible. Mais comment éviter d'user du procédé proscrit alors qu'une bonne partie de cet
Uch Alder, premier véritable album des vétérans allemands d'
Arctic Winter, est hétéroclite, décousu et déconcertant ?
Passé les soubresauts d'un Defcon5 tourmenté mais plutôt sympathique, arrive Struggle to
Live et ses constructions dont l'enchaînement manque singulièrement de fluidité puisque après une première partie, somme toute, assez classique dans l'expression d'un Heavy
Metal très Germano-britannique (Accept, Udo, Iron Maiden…),
Arctic Winter nous gratifie d'un break déstabilisant inattendu. Le résultat n'est guères convaincant.
Winterstorm est quant à lui un titre aux divers passages pourvu de
Blast Beats et de voix Black
Metal dont on ne saisit pas vraiment la pertinence.
Pas plus d'ailleurs que celle de certains de ses passages finaux très doux et harmonieux. Puis Fireball nous emmène outre atlantique sur les contrés d'un
Power US, où Heavy Thrash, clairement plus âpre et agressif.
Dark Side of the World nous offre tout à la fois : voix écorchées et criardes inhérentes au
Metal Noir, accélérations et agressivité propre au genre américain emprunt de Thrash, ainsi que des moments plus lourds et mélodiques aux accointances plus européennes.
Le point d'orgue de cet aspect désespérément disparate sera sans doute un
War of Wrath dont, une fois encore, on ne parvient pas vraiment à comprendre ce qu'il est réellement. Pourvu de couplets aux guitares acoustiques et aux voix claires, ce morceau pourrait s'apparenter à une ballade si ces refrains aux chœurs scandés et aux riffs incisifs ne venaient pas nous affirmer le contraire. Ou peut-être l'aspect légèrement Rock N' Roll de certaines des pistes venant clore cet opus.
Quelques mots encore sur les voix de ce manifeste pour dire qu'en dehors de leurs interventions extrêmes, elles sonnent comme le mélange improbable entre celle de Sohnke Lau (Unrest), Udo
Dirkschneider (
UDO) et Lemmy Kilmister (Motorhead).
Le message véhiculé par ce disque est donc très confus. Pour expliquer ce désordre artistique qui règne ici, il serait commode d'arguer sur le fait que ce vernis craque à l'endroit où se fait la jonction de ses deux sections (l'album a nécessité deux sessions d'écriture. Les neuf premières pistes ont, en effet, été composées en
2012 et le reste en 2013). Sauf que factuellement ce n'est pas vraiment le cas puisque, dès la deuxième chanson l'auditeur sera déjà complètement égaré.
Soyons bienveillant et arrêtons là l'examen d'un disque dont les divers éléments s'accordent aussi peu et surtout aussi mal. L'entreprise audacieuse nécessitait du talent,
Arctic Winter n'aura pas su exploiter suffisamment le sien pour donner assez de cohérence à un
Uch Alder raté.
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